vendredi 22 août 2008 par Fraternité Matin

Sur un stock total de 6.197 milliards de francs de dette extérieure de la Côte d'Ivoire, les arriérés de paiement représentent 2268 milliards, soit 20 %. Le niveau des arriérés est un problème pour la mise en place de programmes avec les partenaires au développement. Il faut donc régler cette question. Voilà la préoccupation essentielle que le représentant-résident du FMI, Philippe Egoumé, a voulu partager avec les autorités ivoiriennes en les invitant, hier, à une session d'information au ministère de l'Economie et des Finances. Il s'est agi pour lui de présenter la situation de la dette extérieure de la Côte d'Ivoire en éclairant les uns et les autres sur les enjeux qui en découlent.
Le premier enjeu est la conclusion de programmes avec les institutions internationales, notamment le FMI et la Banque mondiale. En ce qui concerne le FMI, le représentant spécial a fait savoir que l'institution est en discussion avec le gouvernement ivoirien depuis juin dernier en vue de la mise en place d'un programme Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC). C'est un programme triennal. Le hic, c'est que le programme FRPC n'admet pas l'accumulation d'arriérés de dettes. Aussi, M. Philippe Egoumé fait-il savoir que la Côte d'Ivoire devra impérativement traiter la question de ses arriérés de dettes extérieures. Cette préoccupation, note-t-il, devra être prise en compte par les autorités ivoiriennes dès l'année prochaine dans le budget 2009. Elles devront, poursuit-il, pour cela entrer en discussion avec les créanciers, notamment les clubs de Paris et de Londres, pour trouver des arrangements qui peuvent aboutir, éventuellement, à un rééchelonnement, etc. Il s'agit, en fait, de faire en sorte que les arriérés ne soient plus considérés comme tels. En tout cas, le représentant-résident du FMI a insisté sur le fait qu'il n'est pas possible de conclure un programme avec le FMI et la Banque mondiale tant que la question de la dette n'est pas réglée. Il espère vivement que les arriérés de la Côte d'Ivoire vis-à-vis de la Banque mondiale et de la banque africaine de développement seront apurés cette année. Ce qui ouvrira à la Côte d'Ivoire toute une gamme de projets et de programmes intéressants. Concernant l'initiative PPTE, le représentant-résident du FMI rappelle que la balle est dans le camp de la Côte d'Ivoire. Elle doit continuer à respecter les exigences du programme en cours actuellement avec le FMI. Et l'élément essentiel est le bouclage et la mise en ?uvre du Document de stratégie de la réduction de la pauvreté (DSRP). Si les choses se déroulent bien, nous suggérerons aux conseils d'administration des institutions du FMI et de la Banque mondiale d'en venir au point de décision, promet-il. Philippe Egoumé est revenu sur la question de la gouvernance en invitant les autorités ivoiriennes à poursuivre les mesures en la matière. Ainsi, on apprend qu'après la SIR et la Petroci, le FMI attend d'autres audits, tels que ceux du port d'Abidjan et la BNI.

Alakagni Hala

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