vendredi 22 août 2008 par Fraternité Matin

La signature de cette convention de cession est l'aboutissement de longues négociations , a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances, signataire au nom de l'Etat ivoirien. Nous n'avons pas pour mission de brader Air Ivoire, nous avons pour mission de céder l'actionnariat public à l'actionnariat privé et nous devons respecter un certain nombre de conditions de cession. Ce que nous venons de faire aujourd'hui est l'aboutissement d'un processus , a tenu à préciser le ministre Diby. En effet, lorsqu'en 2001 le Président de la République a souhaité faire renaître la nouvelle compagnie Air Ivoire, il avait fait appel au groupe Air France auquel s'est joint un autre groupe dénommé AIG. C'est ainsi qu'en plus de l'Etat qui détenait initialement 23%, Air France et AIG qui ont créé le groupe All Africa Airways contrôlaient près de 77% de la Société Nouvelle Air Ivoire ou encore SN Air Ivoire qui se voulait exclusivement une compagnie sous-régionale. Elle a démarré avec trois Fokker 28 pour faire le flux régional. Mais malheureusement, SN Air Ivoire n'a pas bénéficié de conditions favorables ; car chaque fois qu'elle a pris de l'envol, il y a eu des événements malheureux pour la freiner. En 2002, par exemple, ses premiers vols ont été perturbés par les événements du 19 septembre qui ont quelque peu plombé son évolution, même si elle a résisté grâce aux efforts de recapitalisation de ses actionnaires pour combler les pertes enregistrées. En 2004, les événements du 4 novembre demeurent également un souvenir amer pour cette flotte civile nationale, malgré sa survie. Du statut de compagnie sous-régionale, l'Etat a fait d'elle une compagnie intercontinentale. Aussi, a-t-elle commencé à desservir l'intercontinental. C'est pourquoi, s'adressant à Koné Dossongui, le président du groupe CFI aérien qui vient de prendre le contrôle de 51% du capital de la compagnie, le ministre l'a rassuré au sujet de la bonne affaire que constitue l'investissement par la prise de participations dans le capital. La S.N Air Ivoire est une très bonne compagnie. Le label est bon, le personnel est très professionnel. Pour renaître, la société s'est appuyée sur les anciens travailleurs, et pour faire le long courrier, elle a également recruté tous les anciens pilotes d'Air Afrique, Ivoiriens et autres africains. Ce sont eux qui forment aujourd'hui le personnel navigant technique et commercial . Lorsqu'en 2005, le groupe AIG devait se retirer de l'actionnariat de la société, le Président de la République avait, au dire du ministre, instruit d'accroître la participation de l'Etat ivoirien au capital. Ce qui a conduit au rachat de la part détenue par AIG. Et à la suite d'autres opérations de recapitalisation, l'Etat est devenu détenteur quasi exclusif de S.N Air Ivoire en contrôlant toutes les actions. En acceptant d'agir ainsi, l'objectif de l'Etat était de faire du portage pour ouvrir le capital aux investisseurs privés ivoiriens. Le rôle de l'Etat n'est pas de gérer une compagnie aérienne, mais de créer les conditions d'éclosion d'une compagnie viable. Aujourd'hui, je crois que nous avons gagné notre pari en sécurisant l'actionnariat pour attirer le privé ivoirien dans le transport aérien . En cédant les 51% du capital qu'il détient au groupe CFI Aérien, l'Etat reste encore très présent avec 49% des actions. Mais désireux d'être minoritaire dans l'actionnariat de la société qu'il veut cependant nationale, l'Etat entend ouvrir ses 49% de parts à d'autres investisseurs privés nationaux. Nous devons faire en sorte que Air Ivoire demeure nationale . En fait, les autorités du pays sont persuadées que les hommes d'affaires ivoiriens sont capables de gérer une compagnie aérienne. Pour qu'il y ait une volonté politique. Or celle-ci existe. Il appartient donc aux investisseurs privés nationaux de se manifester, comme l'ont fait ceux qui se sont regroupés au sein du consortium CFI Aérien, en faisant des offres à l'Etat qui ne veut pas que céder une partie des 49% du capital qu'il détient. Bien au contraire, il entend également les accompagner en gardant une part assez réduite dans le capital. Le pari est certes grand mais il peut être gagné. A toutes fins utiles, la convention de cession des 51% du capital entre l'Etat ivoirien et le groupe CFI Aérien a été signée le 13 août dernier par le ministre Charles Koffi Diby (Economie et Finances) et Koné Dossongui, président suscité. A fin décembre 2007, la SN Air Ivoire affichait des pertes cumulées de 6.978.265.662 FCFA, pour un capital social de 2.075.000.000 FCFA. Dans le cadre de cette reprise, Air Ivoire procédera à une augmentation de capital de 5.454.545.455 francs CFA dont 2.754.545.455 francs CFA réservés à l'investisseur ; ce dernier apportant en compte courant 4.545.454.545 francs CFA. Par ailleurs, l'investisseur privé rachète au prix de 3 milliards de francs CFA la créance résiduelle de l'Etat d'un montant de 2,7 milliards résultant de la convention d'abandon de créances en date du 25 mai 2007. La convention stipule que la direction générale et le management de la SN Air Ivoire sont désormais assurés par CFI Aérien, qui du reste, a choisi comme partenaire technique et stratégique la multinationale Lufthansa sur la base d'un plan de développement stratégique préalablement approuvé par l'Etat ivoirien et la SN Air Ivoire, et d'un contrat d'assistance technique.

Gooré Bi Hué

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