vendredi 22 août 2008 par Fraternité Matin

La première clef d'explication des crises en Afrique; du moins les nombreux coups d'Etat et guerres civiles constatés çà et là, est liée aux conflits pré ou post-électoraux. Telle est la conviction du Pr Boniface Ouraga Obou, constitutionnaliste et ancien doyen de la faculté de droit de l'Université d'Abidjan-Cocody. Il n'y a qu'à observer la situation politique dans certains pays de l'Afrique de l'Ouest et du centre pour s'en convaincre. La Côte d'Ivoire n'est pas en reste. Le 30 novembre prochain, celle-ci amorce les premières échéances électorales, par la présidentielle. Une étape cruciale qui n'échappe pas au colloque international du Riarc qui se tient depuis mercredi à Yamoussoukro. Sur le thème Régulation, démocratie et bonne gouvernance.
Au cours d'un panel sur la régulation socio-politique, l'occasion a été donnée au Pr Ouraga Obou d'intervenir sur la Régulation électorale en Afrique. Analysant la situation, dans des pays comme la Centrafrique, Mauritanie, République démocratique du Congo et bien d'autres , le panéliste a soutenu que ces conflits résultent, en grande partie, de l'existence de règles électorales moins consensuelles, en raison du déficit de gouvernance démocratique ou d'absence de culture de compromis. Avant de s'interroger sur le cas de la Côte d'Ivoire.
Pour lui donc, la régulation électorale rime avec régularité et sincérité du scrutin. Ce qui sous- entend, selon lui, que les mécanismes de régulation de l'élection, consistent à auditer et certifier au demeurant, les législations électorales nationales, à partir d'indicateurs conformes aux normes, procédures et ensemble de référents électoraux, internationalement admis dans le monde. Il va sans dire que des critères de régulation sont nécessaires, quant à la participation des acteurs au scrutin, à son organisation et au règlement du contentieux électoral. Afin d'assurer une légitimité incontestée à l'élu. C'est pourquoi, Pr Ouraga Obou a proposé sa recette. Qui est une sorte de gentlemen's agreement ou un modus vivendi entre les candidats. A savoir, adopter au cours du scrutin un mode de conduite favorable à l'apaisement, avant, pendant et après la période électorale; respecter la loi, quant au droit pour chacun de faire librement campagne; condamner toute forme de violence; éviter les attaques personnelles de nature à entretenir ou à provoquer de nouveaux conflits; se respecter mutuellement; ?uvrer pour un déroulement pacifique du processus électoral; collaborer de bonne foi avec les institutions chargées des élections; ne pas modifier la disposition constitutionnelle qui limite le nombre de mandats présidentiels; accepter et respecter les résultats du scrutin, après épuisement des voies de recours; ne pas volontairement se soustraire à ce gentlemen's agreement, en commettant des actes susceptibles de compromettre ou d'entraver le déroulement normal du scrutin.




Koffi Kouamé
correspondant régional

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