Les absences récurrentes des responsables des ministères techniques aux nombreuses inaugurations des réalisations du district d'Abidjan ont été longuement débattues mercredi dernier, à la 3ème session ordinaire du Conseil du district, présidé par le gouverneur Pierre Djedji Amondji. Le Conseil, qui a estimé qu'il s'agit bel et bien d'un boycott, l'a écrit en noir et blanc dans le procès-verbal de la précédente réunion dudit conseil, lu et approuvé par la majorité des conseillers présents. Pierre Djedji Amondji a crié son ras-le bol et exprimé toute son indignation. Pour lui, il ne s'agit pas d'une bagarre politique mais d'une bagarre humanitaire, sociale, pour le développement. Il dit ne pas comprendre que des ministres se déplacent pour des dons offerts par des ambassades alors que lorsqu'il s'agit d'encourager la décentralisation, ils sont absents. En 2007-2008, nous avons inauguré quatre lycées et nous n'avons pas vu le ministre de l'Education nationale. Nous avons offert trois commissariats, créé deux centres d'hémodialyse et nous n'avons vu ni le ministre de l'Intérieur, ni celui de la Santé. Ils doivent soutenir la décentralisation, ils ne doivent pas nous boycotter. Lorsque j'étais maire d'Adjamé et que le PDCI était tout puissant, Bombet venait à mes manifestations, Bédié m'encourageait, mais au sein de ce parti, il y avait des gens qui fomentaient des complots?, s'est-il écrié.
Amondji n'était pas non plus content du retard pris par certains de ses conseillers dans la confection du plan stratégique de développement 2008-2018 du district d'Abidjan. Après les avoir interpellés à rendre compréhensif le tome 1 de ce plan, il a annoncé que des investisseurs étrangers sont à Abidjan pour la rénovation de l'abattoir de Port-Bouet et la construction de celui d'Anyama. Il a fait le point des dons de broyeuses, de pirogues et accessoires de pêche en 2005 et cette année à 91 villages et à trois associations coopératives des 13 communes d'Abidjan et des sous-préfectures d'Anyama, de Songon et de Bingerville qui composent le district d'Abidjan. Au total, dit-il, ce sont 200 millions FCFA qui ont été débloqués par le district d'Abidjan pour lutter contre la pauvreté.
Dernier point débattu avant la suspension des travaux, le flou qui règne chez les populations villageoises du district sur le responsable de la propreté . Amondji n'a pas eu la langue de bois : Je ne m'occupe plus de la salubrité à Abidjan. Désormais, des travaux synoptiques relevant de notre compétence seront distribués à tous les chefs de villages pour que ces derniers sachent que les maires ont eux aussi des obligations et que ce n'est pas au district de tout réaliser pour les populations du district d'Abidjan. Les synopsis de compétence doivent être vulgarisés?.
Les travaux de cette troisième session ordinaire reprennent lundi prochain. Les quatre derniers points à l'ordre du jour seront discutés : les examens du compte administratif du gouverneur, du budget modificatif de l'exercice 2008, les prises de délibérations et les divers.
Charles Bédé