Le personnel de la Bourse du café et du cacao (Bcc) tire le diable par la queue depuis deux mois. Depuis la mise sous mandat de dépôt des principaux dirigeants de cet organe de gestion dans l'opération Mains propres engagées par le Président Laurent Gbagbo. Les travailleurs ne savent pas à quel saint se vouer.
Hier, au Café d'Abidjan-Plateau, les délégués du personnel ont animé un point de presse pour dénoncer les dysfonctionnements constatés dans la structure. Leur porte-parole, Théodore Gobli Séri, n'y est pas allé du dos de la cuillère pour accuser le député Daniel Abo Akpindé, vice-président de la Bcc et Diamouténé Zié, directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture, de vouloir leur imposer un directeur général en la personne de Konan Kouassi en lieu et place de Alexis Nezzi, nommé par le président du conseil d'administration intérimaire, Edoukou Angouan. Il n'a pas omis de dénoncer le comportement de la Standard Charters bank où sont domiciliés les comptes de la Bcc et qui refuse, à ce jour, de reconnaître les signatures de Edoukou Angouan et Alexis Nezzi. Il y a dysfonctionnement parce que Tano Kassi, l'ex-directeur général, a nommé Konan Kouassi comme intérimaire qui n'a aucun pouvoir sur les comptes. Celui-ci ne reconnaît pas Edoukou Angouan comme PCA et dit qu'il tire sa légitimité de Tano Kassi. Alors que les banques avaient donné la signature à Angouan et à Nezzi, le député Daniel Akpindé Abo, avec un exploit d'huissier, est venu pour faire croire qu'en sa qualité de vice-président du conseil d'administration, il est le nouveau PCA de la Bcc. Il s'est opposé à ces signatures auprès des banques. Et les banques ont abdiqué. Conséquences, ne pouvant pas avoir accès à nos comptes, nous n'avons plus nos salaires, nous n'avons plus d'assurance. Pour l'instant, seul le téléphone de Côte d'Ivoire Télécom fonctionne. Nous sommes convaincus que si rien n'est fait d'ici là, la chaîne commerciale de l'enregistrement sera menacée parce que ce sont les Droits uniques de sortie (DUS) qui ne rentreront pas parce que déjà, les deux guichets ne fonctionnent pas?, a expliqué Théodore Gobli Séri.
Face à ce dysfonctionnement, indique le porte-parole des délégués du personnel, il y a depuis deux jours un essai de conciliation par l'intermédiaire du directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture, en sa qualité de commissaire du gouvernement auprès de la Bcc. Là, encore, alors qu'un semblant d'accord était en passe d'être signé, il y a revirement de situation. Daniel Abo Akpindé, avec l'accord de Diamouténé Zié, estime qu'il lui revient de proposer un directeur général à la Bcc. Ce que le président Angouan n'a pas accepté et a claqué la porte. Et cela crée une atmosphère délétère. On a aujourd'hui l'impression qu'on veut nous pousser à la grève. Ce que nous ne voulons pas?, a-t-il conclu, en espérant que tout rentre dans l'ordre dans les meilleurs délais.
Robert krassault ciurbaine@yahoo.fr