vendredi 22 août 2008 par Notre Voie

Annoncée à grand coup de publicité pour démarrer début juillet 2008, l'opération enrôlement et identification, qui précède les élections présidentielles, ne connaît pas encore de début d'exécution. Les Ivoiriens et les observateurs commencent à s'inquiéter quant au respect des dates. Le premier ministre est monté sur ses grands chevaux pour interpeller la CEI et la SAGEM.
Nous sommes en train de travailler pour que le pays sorte de la crise. Aujourd'hui, il nous reste deux défis majeurs. Le premier défi est l'organisation des élections le 30 novembre. Si nous voulons tenir dans les délais, il faut que l'opération d'enrôlement démarre. Hier (ndlr : mercredi 20 août), avec la CEI, la SAGEM, l'ONI, l'INS, la CNSI et l'ONUCI, nous avons tenu une réunion pour dire quand est-ce que l'opération démarre. Aujourd'hui (ndlr : jeudi 21 août), je leur ai demandé de me produire un document signé qui dit quand les opérations vont commencer exactement afin que j'informe les Ivoiriens. Ils doivent se préparer à aller à l'enrôlement pour avoir au bout la carte d'électeur et la carte d'identité nationale.
Cette importante déclaration a été faite, hier, à la primature par le premier mi-nistre Guillaume Soro Kigbafori à l'occasion de la remise des clefs de véhicules offerts par la Banque mondiale. Le premier ministre, qui a pris le pari d'organiser les présidentielles dans les délais prescrits, a affiché ses inquiétudes face aux tergiversations de l'opérateur SAGEM et la Commission électorale indépendante (CEI). La date du 15 juillet avait été annoncée pour le démarrage de l'opération enrôlement. Plus d'un mois après, aucun signe n'indique le début de l'effectivité de l'opération car toutes les valises ne sont toujours pas arrivées et celles qui le sont ne sont même pas encore installées. Toute chose qui fait dire au premier ministre que les Ivoiriens vont considérer le gouvernement comme un gouvernement de menteurs. A ce niveau, Guillaume Soro a dit haut et fort à qui veut l'entendre qu'il refuse formellement d'être pris pour un menteur. Vous pouvez être gentil, honnête. Mais une fois vous êtes au gouvernement, on vous taxe de voleur, de menteur, a fait remarquer le premier ministre.
Le deuxième défi à relever par le gouvernement, selon Guillaume Soro, est de réussir le désarmement et la réinsertion des ex-combattants. Sur ce chapitre, Guillaume Soro, par ailleurs secrétaire général des Forces Nouvelles, a dit être déterminé à prendre toutes les dispositions afin que la liberté de circulation de tous les citoyens soit garantie sur toute l'étendue du territoire national.

La sécurité, les grades des FAFN, les quotas

Le Premier ministre s'est longuement étaleé sur la question de la sécurité. Il a abordé les récents mouvements d'Afféry où la secrétaire générale du RDR, Henriette Dagri Diabaté, a eu maille à partir avec des jeunes, et Bouaké où les ex-combattants réclament une prime de 5 millions chacun. A Bouaké, les manifestants ont contraint la mission préparatoire de la visite de la première dame Simone Gbagbo à rebrousser chemin pour rentrer précipitamment à Abidjan. Soro estime que tout le monde doit sillonner librement le pays pour faire campagne. C'est la raison pour laquelle il considère la question du désarmement comme prioritaire. La semaine prochaine, j'aurai une réunion avec les forces de défense et de sécurité (FDS), les forces armées des Forces Nouvelles (FAFN) et l'ONUCI pour étudier la question de la sécurité sur toute l'étendue du territoire, a-t-il dit, avant d'ajouter : il faut sécuriser les partis politique.
Le Premier ministre estime que le désarmement accuse du retard parce qu'il y a des questions à régler au préalable. Il s'agit des quotas pour la nouvelle armée, des grades des ex-combattants de la rébellion et la question des groupes d'autodéfense. Afin de trouver solution à toutes ces questions qui bloquent le désarmement, Guillaume Soro a indiqué qu'il a saisi le facilitateur dans la crise ivoirienne, le président burkinabé Blaise Compaoré, pour convoquer des réunions qui vont statuer exclusivement sur les questions militaires et celles liées à la sécurité.
Le Premier ministre a justifié les récents remous de Bouaké comme étant le résultat de la désinformation. Selon lui, dans le cadre du financement des micro- projets, les Nations unies ont proposé 450 mille fca par projet. Il a été aussi demandé que les intéressés se regroupent par 10. Ce qui donne entre 4,5 à 5 millions fcfa par équipe à financer. A partir de ce moment, on a dit que les Nations unies avaient de l'argent à donner. L'élément là-bas a entendu qu'il y avait 5 millions FCFA à lui donner. Mais qui peut donner 5 millions FCFA par personne ? Arrêtons l'intoxication, a recommandé Soro.
Il a fait savoir qu'il a appelé la Première Dame Simone Gbagbo pour lui dire que les mouvements d'humeurs de ses hommes à Bouaké n'étaient nullement dirigés contre elle. Il y a des petits malins qui ont déformé les propos des Nations unies pour dire qu'on devait leur donner 5 millions. J'ai dit au PDCI et à la première dame de continuer leurs activités sur le terrain. Ils doivent continuer d'exercer l'activité politique sur l'ensemble du territoire, a-t-il conclu.
Guillaume Soro a pris le pari d'informer plus objectivement les Ivoiriens sur toutes les questions liées à la marche du pays dans les jours prochains.







Délon's Zadé delonszade@yahoo.fr

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