vendredi 22 août 2008 par Le Patriote

Ils sont jeunes. Ils brandissent comme atouts, leur enthousiasme et leur passion pour la peinture. Pour autant, Michel Boa Brou et Adala Yao Niho ne sont pas dénués de talent. Ces deux plasticiens accrochent depuis vendredi sur les cimaises du hall du Palais de la culture, leurs ?uvres. Initiée par la direction générale de cette structure, cette exposition, qui met en lumière jusqu'au 31 août prochain, au total 25 tableaux, s'articule autour d'un thème aussi actuel que pertinent, art, notre vision du développement . Elle suscite en filigrane un dialogue entre les arts et la science. Cette exposition ouvre un questionnement sur la Côte d'Ivoire. Elle résulte d'une expression artistique qui est sur le chemin de l'observation heureuse , notait Mme Bakaba, administratrice générale du Palais de la culture au cours du vernissage. Pour mieux faire comprendre leur démarche artistique, Michel Brou et Adama Niho accompagnent cette expo d'un projet : Musaas (Musée africain des arts et des sciences), qui nourrit l'ambition, selon le premier, de briser le mythe africain de la banalisation de l'art . Autrement dit, de faire comprendre au public que l'art peut être aussi bien que l'économie un réel facteur d'épanouissement du pays. Bref, les toiles qu'ils donnent à voir s'échinent dans leur esthétique et aussi leur écriture picturale à conforter cette thèse. Elles évoquent, entre le figuratif et l'abstrait, pêle-mêle les axes artistiques du développement. Michel Brou rappelle par exemple, via Valeur symbolique , que l'argent a toujours été un symbole d'échange dont la valeur repose sur un commun accord entre humains mais l'homme est la valeur suprême . Avec Sagesse animale , il exhorte à s'inspirer de la solidarité des fourmis, en unissant nos forces pour vaincre. De même, Michel Brou insiste sur la nécessité de faire triompher l'Esprit d'équipe, tout comme il estime avec Fondements de pouvoirs, que gérer un pouvoir, c'est tisser un pagne avec des fils de couleurs différentes . De son côté, Adama Niho célèbre la Femme vertueuse , qui est, à ses yeux, la semence de l'amour . Il invite surtout au partage , mais ne perd pas de vue le poids de nos dettes qui, constate l'artiste, enchaînent nos mains et nos pieds et nous empêchent de faire le saut vers le développement On le voit, ces deux peintres nous invitent à partager avec eux une prophétie : Oui, l'Afrique peut et va se développer !
YS

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