vendredi 22 août 2008 par Le Patriote

Le processus d'identification est en panne. Selon le chronogramme de l'accord complémentaire de Ouagadougou signé le 28 novembre 2007 à Korhogo, l'identification de tous les Ivoiriens devait commencer dans le courant de juin 2008. Mais, à trois mois et demi du scrutin présidentiel de 30 novembre, rien n'est encore fait. La SAGEM, l'opérateur technique chargé d'établir les cartes d'électeur et d'identité, attend toujours une partie de son matériel pour débuter l'enrôlement et l'identification. Faut-il pourtant lui imputer tout ce retard ? Absolument pas. La société française, leader mondial en la matière, a toujours soutenu qu'elle est prête à livrer en un temps record, les papiers aux Ivoiriens. Lors de la réception des premières valises d'identification, ses dirigeants avaient répété à l'occasion que leur machine est suffisamment outillée pour boucler l'identification et l'enrôlement en six semaines. Après la signature de la convention, la partie ivoirienne a mis plus de deux mois pour exécuter une partie de ses engagements. C'est pratiquement sous la pression du facilitateur que le premier décaissement de 10 milliards de FCFA a été fait. Avec cet argent, les dirigeants de la SAGEM ont commencé à acheminer sur la Côte d'Ivoire, avec l'aide de l'ONUCI, une partie de son matériel. En attendant le gros de la balistique et de la logistique. Avant cette étape, l'épisode de la signature du décret portant sur ses attributions et celles de l'Institut national des Statistiques a fait perdre un temps fou au processus. Il a fallu encore plusieurs semaines pour que Mathieu Meleu, directeur de l'INS et les techniciens français s'accordent sur les détails de leurs rôles respectifs dans le processus d'identification. Ajouter à cela, la longue bataille que se sont livrés les deux opérateurs techniques pour le contrôle du processus. Une fausse querelle d'ailleurs, suscitée par le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, qui voulait assujettir l'opérateur technique français à l'INS. Alors que le deuxième accord de Pretoria met les deux opérateurs sur le même pied. Mais, avec chacun un rôle bien déterminé. Aujourd'hui, la SAGEM n'attend qu'une seule chose. Mettre au service du peuple l'expertise qui lui est mondialement reconnue. Pour cela, elle souhaite que l'Etat de Côte d'Ivoire remplisse sa part du contrat en créant un environnement favorable et surtout en lui donnant les moyens pour faire acheminer le gros de son matériel encore bloqué en France. Au lieu de l'accuser de tous les maux comme le fait le Front populaire ivoirien, une volonté politique réelle s'impose pour faire avancer les choses. Car le 30 novembre, c'est dans 105 jours à peine.
Jean-Claude Coulibaly

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