vendredi 22 août 2008 par Le Patriote

Le processus d'identification est-il devenu le talon d'Achille du processus de sortie de crise? C'est le moins qu'on puisse dire si l'on s'en tient aux dernières évolutions de la situation politique du pays. Avant-hier, une rencontre a eu lieu à la Primature avec les différentes structures impliquées dans le processus électoral. Cinq longues heures durant, ni la CEI, ni l'INS, encore moins l'ONI et la Sagem ne sont parvenus à trouver un modus vivendi sur la date du démarrage de l'identification des populations. C'est dans un concert de discussion et d'empoignades verbales que Guillaume Soro a quitté la salle, le temps de laisser le temps à ces quatre structures de trouver d'un commun accord, une date pour le démarrage effectif de ladite opération.
La veille, c'est-à-dire mardi, le débat sur le démarrage de cette opération a également eu lieu avec le RHDP que recevait la CEI. Là encore, Djédjé Mady et les siens sont repartis sans savoir quand débutera l'opération.
Du coup, l'on se rend compte que le processus d'identification des populations se présente comme ?'le fétiche'' de tout le processus électoral. Dans la mesure où, c'est plus précisément lorsqu'il s'agit d'aborder ce virage que tout se crispe, se complique. C'est qu'en réalité, l'enrôlement des populations bute sur le trop plein de structures impliquées dans ce processus. Ces structures en question se marchent sur les pieds. Et rivalisent d'ardeur, de talent et d'ingéniosité pour se combattre. Pis, chaque structure travaille à nuire à l'autre. Tenez ! Par exemple, la CEI a lancé un appel à candidatures à l'endroit des agents recenseurs. Quelques jours seulement après, l'Office national d'identification (ONI) a lancé de son côté, un autre avis parallèle pour la même tâche. Comme on le voit, la politique s'est encore invitée dans ce débat. Les querelles intestines à laquelle se livrent les formations politiques s'y sont déportées. De sorte que la CEI n'a pratiquement pas les mains libres pour conduire le processus électoral. Pourtant, tout a été mis en ?uvre pour que chaque structure sache son rôle. C'est le Premier ministre qui l'a d'ailleurs rappelé lors d'une interview qu'il a accordée à l'occasion de l'An I de la signature de l'Accord politique de Ouaga. L'Institut national de la statistique (INS) s'occupera de la statistique, comme son nom l'indique, et non de faire des élections. L'Office national de l'identification produira les cartes nationales d'identité sous la supervision du Conseil national de la supervision de l'indentification. La CEI supervise le travail de la Sagem et de l'INS, a-t-il signifié. En cas de conflit entre l'opérateur désigné et l'INS, c'est la CEI qui tranchera. Clair comme de l'eau de roche. Pourquoi donc tout ce bazar et toute cette cacophonie?
Un autre aspect retarde tout aussi le démarrage de l'opération. La Sagem, en plus, connaît des difficultés d'ordre technique. Ses valises qui pèsent près de 300 tonnes et qui doivent permettre de procéder à l'identification n'ont pas encore toutes atterri sur les bords de la lagune Ebrié. Seules 1500 valises sur un total de 6000 ont été convoyés par voie aérienne par l'ONUCI. Le reste se trouve toujours en Italie. Et personne ne sait avec exactitude quand elles seront acheminées vers Abidjan. Même si des sources proches de l'opérateur technique soutiennent que ce sera chose faite dans les tout prochains jours. Tout ceci fait que les sites d'enrôlement ne sont pas encore prêts ni même connus du grand public. Et dire que selon un chronogramme de la CEI tenu secret, l'enrôlement des électeurs devait avoir démarré depuis le début de ce mois ! Tout comme la formation des agents recenseurs qui était censée débuter mi mai pour prendre fin mi juin. Ni l'un ni l'autre n'a commencé.
Yves-M. ABIET

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