vendredi 22 août 2008 par Le Patriote

Profitant de la cérémonie de remise de véhicules aux sous-Préfets par la Banque mondial, hier à la Primature, le Premier ministre s'est prononcé sur le processus de sortie de crise.

Processus électoral
() Nous sommes en train de travailler pour qu'on aille à des élections. Je crois que c'est l'objectif de tout Ivoirien. Nous sommes en train de faire en sorte qu'on aille à des élections. Aujourd'hui, je pense qu'il nous reste deux défis majeurs dans cette sortie de crise. Le premier est d'organiser des élections le 30 novembre. Comme je le disais, le jour où nous avons indiqué la date des élections au 30 novembre, certains ont commencé, le soir même du Conseil des ministres, à dire que cette date du 30 novembre ne sera pas tenue. Si c'était quelqu'un qui avait annoncé cette date, peut-être que les gens y croiraient. Du moment où c'est le gouvernement, on a des choses à dire. Mais nous sommes en train de nous battre pour que ces élections aient lieu. Je suis là pour que ces élections aient lieu. () nous faisons notre petit bonhomme de chemin pour organiser ces élections. Les audiences de rattrapage démarreront le 27 août prochain. Et si nous voulons tenir ces élections, il faut que l'opération d'enrôlement pour les élections démarre. A partir du moment où la liste électorale elle-même sera une base de données pour l'ONI et la Sagem pour faire les cartes nationales d'identités, vous comprendrez que les deux processus sont imbriqués. Il faut donc que l'enrôlement démarre. Nous avons tenu une réunion hier (ndlr, avant-hier) avec la CEI, la Sagem, l'INS, l'ONI et la CNSI, en présence de l'ONUCI, pour dire aux ivoiriens quel jour cette opération démarrera. Aujourd'hui (ndlr, hier), je leur ai encore donné la journée pour me produire un document signé qui indique la date de démarrage de l'opération d'enrôlement des électeurs. Il y avait certaines tâches qu'on devait accomplir. Le site central, les sites départementaux et bien de choses à faire. Nous avons travaillé, nous avons boosté les choses. Le ministre Diby et moi-même avons travaillé et fait en sorte que les moyens soient disponibles pour que tout ceci se réalise. Je pense donc que les ivoiriens sauront sous peu quand est-ce que l'enrôlement commence. Et les ivoiriens devront donc se préparer à aller à cette opération pour avoir au bout, et la carte d'électeur et la carte nationale d'identité en même temps. Je crois que les opérateurs techniques ont anticipé sur cette question et ont préparé leurs différents documents.
Le deuxième défi, c'est de réussir le désarmement et la réinsertion. Sur ce grand chapitre, il y a la question de la sécurité qui, ces jours-ci, a inquiété l'opinion nationale et internationale avec ce qui s'est passé à Afféry et ce qui s'est passé avec d'autres responsables politiques. C'est pourquoi la semaine prochaine, je tiendrai une réunion avec l'ensemble des Forces de défense et de sécurité (FDS) et les Forces armées des Forces Nouvelles (FAFN). Pour qu'on étudie la question de la sécurité sur l'ensemble du territoire. Pour que ce genre de dérapage n'arrive plus. Parce qu'on va à des élections, et les candidats devront être libres de sillonner l'ensemble du territoire en toute sécurité pour faire leur campagne. Les partis politiques aussi doivent pouvoir sillonner le pays pour faire leur campagne. Ce genre d'incident devrait donc être évité. Nous aborderons cette question avec les militaires pour que les partis politiques soient sécurisés. L'objectif de tout ce que nous sommes en train de faire c'est de donner une vie politique sécurisée aux Ivoiriens.

Désarmement
Pour le désarmement, naturellement il reste bien de questions qui n'ont pas encore été réglées. Il s'agit par exemple de la question des grades des soldats FAFN, des quotas pour la nouvelle armée, la question liée aux groupes d'autodéfenses et aux milices. C'est pourquoi le week-end dernier, j'étais au Burkina Faso pour voir le Facilitateur. Aux fins de convoquer un CEA pour discuter spécifiquement des questions militaires et des questions de réinsertion. Et d'aller au fond de ces questions pour trouver des solutions. A la suite du CEA, je lui ai également demandé de convoquer le CPC pour que cet organe aussi aborde les questions de sécurité, pour que nous ayons un règlement global et d'ensemble de ces préoccupations qui sont celles des ivoiriens, des FAFN, des groupes d'autodéfense et des milices. Ces réunions se tiendront et elles donneront une réponse aux ivoiriens et aux différents groupes concernés par ce que je viens d'évoquer.

Evènements de Bouaké
Là aussi on m'a signalé quelques difficultés qu'il y a eu à Bouaké. Mais j'ai vu que tout le monde allait dans tous les sens. Pourtant l'affaire est simple. Il y a eu beaucoup d'intoxications et de désinformations à la suite du passage d'une mission de l'ONUCI, dans le cadre du lancement de ses 1000 microprojets. Pour ces microprojets, on a donné le chiffre de 450.000 FCFA. Et les Nations Unies ont souhaité que ceux qui sont intéressés par ces microprojets se mettent à dix. Ça fait donc 4,5 millions et 5 millions pour d'autres. Je ne sais pas comment la communication a été faite, mais c'est parti comme une traînée de poudre partout dans toutes les casernes. Comme quoi, les Nations Unies avaient cinq millions de dollars. Et que cette somme, repartie sur les groupes, devaient permettre de donner 5 millions de francs CFA à chaque démobilisé. Voyez-vous comment sont parties les rumeurs. L'élément, lui, a entendu qu'il va avoir cinq millions. Bien sûr qu'à l'occasion de ce genre de choses il y a beaucoup de manipulations. On a donc fait croire aux éléments qu'il y avait 5 millions pour chacun d'eux. Mais ce n'est pas vrai. Qui peut donner 5 millions aux gens ? Personne ne peut donner 5 millions. Il ne faut pas tromper les gens. Arrêtons donc de faire cette intoxication. J'ai eu le Général Bakayoko, qui me dit clairement qu'il n'a jamais été dit qu'on va donner 5 millions à quelqu'un. Ceux qui veulent les microprojets des Nations Unies, ils vont s'inscrire pour bénéficier des 450.000 FCFA. Quand quelqu'un vient nous aider avec 450.000 F, on ne refuse pas. On prend d'abord et on dit merci. Il faut donc que les choses soient claires dans l'esprit de tout le monde. J'ai parlé de la question de sécurité. J'ai eu la Première Dame qui doit faire une tournée dans les régions. Sa délégation de reconnaissance est tombée sur les manifestations. Mais je l'ai appelé pour lui dire que ces manifestations n'avaient rien à avoir avec la mission qu'elle va faire là-bas. Le président Bédié aussi arrive à Bouaké le 24 août. La Première Dame y part. Il se trouve seulement qu'il y a des petits malins qui ont déformé les propos des Nations Unies pour dire que chaque démobilisé doit avoir 5 millions. Naturellement, si c'était moi-même, je serai tenté d'aller dans cette marche pour avoir aussi 5 millions. Voilà donc comment ces choses ont été orchestrées. J'ai donc rassuré la Première Dame, comme je dis aussi au PDCI de continuer ses activités. Aujourd'hui même (ndlr, hier), j'ai demandé au Général Bakayoko de prendre des dispositions particulières pour que la sécurité et le droit d'exercer l'activité politique se fassent sur l'ensemble du territoire. Je voudrais donc demander aux Ivoiriens de garder leur calme et leur sérénité. Nous sommes en train de travailler sur toutes ces questions. Et les jours prochains contribueront à nous donner plus d'éléments de satisfaction. Et surtout d'espoir en ce que la Côte d'Ivoire réussira les élections et qu'elle renouera définitivement avec une paix durable.
Recueillis par Diawara Samou

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023