vendredi 22 août 2008 par Nord-Sud

Le président du Pdci Rda, Henri Konan Bédié, sera bel et bien dans la Vallée du Bandama. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, Maurice Kakou Guikahué, secrétaire général du parti doyen chargé de l'organisation, rassure les militants que le N'Zuéba Tour se déroulera du 24 au 31 août.

?La tournée du président Bédié qui débute dans la Vallée du Bandama du 24 au 31 août se déroule dans un climat trouble avec les fréquents soulèvements des soldats démobilisés à Bouaké. Ces évènements ne vont-ils pas contraindre le comité d'organisation à reporter cette tournée ?

Je confirme que le président Bédié maintient sa tournée dans la Vallée du Bandama du dimanche 24 au dimanche 31 août selon le programme qui a été diffusé auprès des militants du Pdci Rda et de la population. Bédié n'a pas changé de position. Cet après-midi (Ndlr, hier), il vient de nous donner les dernières instructions et les derniers éléments de la mission : la logistique, la sono Bref, tout a été réglé.

?En tant que coordonnateur général, ces évènements ne vous perturbent-ils pas ?

Bien sûr ! Si je dis le contraire, cela veut dire que je suis inconscient. Mais ça ne m'inquiète pas parce que ce n'est pas la première fois qu'il y a ce genre d'évènement à Bouaké. Cela fait six mois que ça dure. C'est devenu cyclique. Chaque fin du mois, quand les soldats démobilisés n'ont pas leur prime, ils se soulèvent. Même quand le président Bédié n'avait pas programmé d'aller à Bouaké. Mais chaque fois, le problème a été réglé. Les raisons fondamentales sont connues. Les soldats réclament leur dû, il suffit de le leur donner pour qu'ils se calment. Si on ne savait pas le mobile de ces soulèvements, cela allait m'inquiéter. Je suis préoccupé, perturbé mais je ne suis pas inquiet. Il suffit que le secrétaire général des Forces nouvelles, qui plus est, le Premier ministre, règle ce problème de prime pour que les choses rentrent dans l'ordre. Le président Bédié n'arrive à Bouaké que le dimanche 24 août. Nous avons encore 48 heures pour que le problème soit réglé. () Des rumeurs circulent disant que le président Gbagbo aurait monté un coup pour empêcher Bédié de venir dans la zone. Je n'y crois pas. Dans tous les cas, ce n'est pas le président Gbagbo qui est le chef de la zone. Le patron s'appelle Guillaume Soro. Il a déjà donné son accord. Le Premier ministre a deux casquettes : il est le secrétaire général des Forces nouvelles et il est le chef de la zone. En tant que Premier ministre, c'est lui qui règle les problèmes. Soro ne doit pas donner raison à tous ceux qui pensent que c'est un coup monté par Gbagbo pour empêcher Bédié de se rendre à Bouaké. Nous avons les yeux et les oreilles tendus vers lui. D'ici samedi, je suis sûr qu'il va régler le problème des soldats pour que la quiétude revienne dans la zone.

?Des envoyés de Simone Gbagbo auraient été refoulés à l'entrée de Bouaké par les soldats en colère. Ce sont autant d'évènements qui ne sont pas faits pour rassurer vos militants

Je n'ai pas de commentaire à faire sur cette affaire.

?Confirmez-vous l'information selon laquelle Bédié sera reçu à Bouaké par le Premier ministre Guillaume Soro ?

La visite de Bédié a été minutieusement préparée. Quand le président a décidé de se rendre à Bouaké, le Premier ministre a été informé. Nous avons écrit officiellement au secrétaire général des Forces nouvelles. La lettre lui a été portée par le secrétaire général du Pdci-Rda Alphonse Djédjé Mady qui l'a rencontré pour l'informer officiellement le 12 août. C'est à cette occasion qu'il a dit qu'il verrait son agenda. S'il n'était pas trop occupé, il allait faire le déplacement, ne serait-ce que pour saluer le président Bédié pendant qu'il séjourne à Bouaké, notre quartier général. C'est une marque de confiance que le président Bédié fait au Premier ministre. Donc je peux le confirmer.

?Quel est aujourd'hui l'état d'esprit de vos militants à la veille de cette tournée ?

Quand on prépare ce genre de manifestation, la température monte au fur et à mesure. L'information a été donnée, les délégués l'ont diffusée. Ce n'était pas la grande sérénité chez nos militants au départ. Nous y avons effectué plusieurs missions et quand nous avons informé la population que le président Bédié allait faire une grande tournée, elle a pris les choses au sérieux. Les choses avaient complètement évolué après mon second voyage, surtout quand on a fixé les dates. J'étais à Dabakala pour les derniers réglages et pour rencontrer le chef des opérations de l'état-major des Forces nouvelles.

?Quelles sont les préoccupations exprimées par les Forces nouvelles en ce qui concerne la sécurisation de cette tournée ?

Nous avons rencontré les Forces nouvelles en quatre phases. Avant les missions d'envergure, nous y avons dépêché notre comité sécurité qui a fait le tour dans la zone. Il a rencontré les responsables de sécurité pour leur dire que le président Bédié viendra mais que d'autres personnes viendront vous le confirmer. A ma première visite début juillet, j'ai été reçu au secrétariat général des Forces nouvelles. La réunion avait été présidée par le colonel Bamba Sinima, le directeur de cabinet. Nous avons exposé ce pourquoi nous étions dans la région. Il nous a encouragé en nous disant que c'était une bonne chose et qu'il fallait redoubler d'effort pour que l'arrivée du président Bédié soit une réalité. Nous avons rencontré l'état-major. C'est le chef des opérations, le colonel Soumahoro, avec qui nous avons discuté des détails de notre vision politique. Avant dimanche, c'est-à-dire la dernière phase, c'est notre comité sécurité qui va rencontrer l'état-major pour harmoniser les points des vues.

?Outre l'aspect administratif, qu'est ce qui a été fait au plan traditionnel?

Partout où nous sommes passés, nous avons rencontré les chefs traditionnels. Nous avons discuté avec eux et nous leur avons dit que le président Bédié venait. Par conséquent, nous leur confions la réussite de cette mission. Ils savent ce qu'ils ont à faire.

?En clair, ils sont chargés de faire les cérémonies de purification

On ne pouvait pas leur adresser cette insulte en leur disant ce qu'ils doivent faire. Quand je rencontre un chef, je lui dis que le président Bédié nous envoie vers eux pour leur annoncer son arrivée. Donc on vous confie son séjour. Je ne peux pas aller plus loin que ça. Quand on confie le séjour d'une personnalité comme Bédié à un chef, ce dernier sait ce qu'il a à faire. Nous pensons qu'ils ont préparé le terrain.

?Après Dabou, Bocanda, Koumassi, Yopougon et Soubré, c'est la première tournée de Bédié en zone Forces nouvelles. Avez-vous des doutes quant au succès de cette étape dans la Vallée du Bandama ?

Je n'ai pas de doute parce que je viens de séjourner pendant dix huit jours dans la zone. Le travail colossal effectué par les délégués départementaux a commencé à produire ses fruits. C'est lors de la dernière mission du bureau politique de mai 2007 que, de façon unanime, les chefs de mission ont émis le souhait que le président parte à la rencontre des militants. La première doléance qui revenait dans tous les rapports, c'est : Nous voulons voir le président Bédié . Une résolution a été prise au bureau politique et, en septembre, le président Bédié s'est rendu à Dabou. Ce sont les populations qui l'ont invité à venir leur rendre visite. Toutes les régions de Côte d'Ivoire attendent le président. Un ami résidant en France et travaillant dans le monde de la communication m'a appelé un jour pour dire qu'il suit de près tous les déplacements du président Bédié. Il a réussi à enregistrer tous les meetings. C'est, a-t-il dit, un phénomène qu'il entendait suivre personnellement. Un chef d'Etat renversé par un coup d'Etat, qui revient dans son pays et qui repart à l'assaut de la population, c'est une curiosité. Il voulait donc savoir si Bédié draine encore du monde. Depuis Dabou jusqu'à Soubré, c'est affirmatif. Il a, par ailleurs, observé l'expression du visage des militants. Il s'est rendu compte qu'ils sont admiratifs. Selon lui, cela est très positif car dans le regard, on sent l'espoir que Bédié représente. Il attend de voir ce que sera la mobilisation en zone Forces nouvelles. C'est donc un challenge pour nous. Et Bouaké veut battre le record de Soubré.

?Juste après le séjour de Bédié, la Première dame Simone Gbagbo prend le relais dans la Vallée du Bandama. Comment interprétez-vous ce corps à corps politique ?

Il n'y a pas de comparaison possible. A partir de lundi prochain, il y aura des zones pilotes, aussi bien à Abidjan qu'à l'intérieur du pays pour l'identification. En attendant le lancement grandeur nature de l'opération en septembre. Cela veut dire que nous venons d'ouvrir la porte des élections. Pendant la campagne électorale, nous allons parfois nous retrouver dans les mêmes villes. Les télescopages ne vont pas manquer. Les dates de la visite de la Première dame ont beaucoup changé. Au départ, c'était du 3 au 10 août. Elle a été repoussée du 11au 18 août. Après, on nous a dit qu'elle sera du 22 au 23 août à Sakassou. Nous venons d'apprendre qu'elle démarrera finalement sa tournée le 31 août au moment où nous sortons de Bouaké. C'est tant mieux. Chacun fait son travail et on verra les résultats à la fin des élections. Nous sommes dans une dynamique de précampagne électorale.

?Quel sera la prochaine étape après celle de la Vallée du Bandama ?

Rien n'est encore décidé. Avec le président, nous allons par étape. Il a tout son programme dans la tête. Il ne veut pas nous distraire. Au soir du meeting de Bouaké, quand nous serons à la séance de conclusion, il nous dira la prochaine étape à préparer. C'est ainsi qu'on travaille.

Interview réalisée par Jean Roche Kouamé


Le programme de la tournée:

1- Brobo : dimanche 24 août 2008
2- Sakassou : lundi 25 août 2008
3- Béoumi : mardi 26 août 2008
4- Katiola : mercredi 27 août 2008
5- Dabakala : jeudi 28 août 2008
6- Djébonoua : vendredi 29 août 2008
7- Bouaké : samedi 30 août 2008


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