vendredi 22 août 2008 par Le Repère

L'affaire des déchets toxiques continue d'alimenter les débats en Côte d'Ivoire. Deux (2) ans après leur déversement dans plusieurs endroits du District d'Abidjan. A ce jour, ce sont encore de nombreuses victimes qui estiment avoir été ignorées par l'opération d'indemnisation conduite par la cellule présidentielle chargée des pandémies et des catastrophes naturelles mise en place par le Chef de l'Etat, Laurent Gbagbo. Qu'interpelle, ici, Mme Isabelle N'gbê, présidente du collectif des travailleurs des entreprises de Vridi, victimes des déchets toxiques.

Le 19 août dernier, vous avez commémoré l'an 2 de l'avènement malheureux des déchets toxiques en Côte d'Ivoire. Quel bilan faites vous ?
Les déchets toxiques ont été déversés à Abidjan dans la nuit du 19 au 20 août 2006. Ces déchets ont fait beaucoup de mal. Ils ont tué, ils ont rendu malade. Et ces déchets ont été déversés en zone industrielle de Vridi. Ces déchets se sont infiltrés dans les canalisations de l'endroit où ils ont été déversés et ils ont été enlevés partiellement. A ce jour, il y a encore des déchets dans cette zone dite "rouge" parce qu'à l'époque, cette zone ne devrait pas être fréquentée. Cela a entraîné la délocalisation de certaines entreprises de la zone.

Avez-vous informé la cellule présidentielle de la présence des déchets toxiques dans cette zone ?
Je vais d'abord vous expliquez comment est né le collectif. Le collectif des entreprises a déposé des dossiers qui contenaient des éléments sur l'exploitation et sur le personnel. Au départ, c'était un seul dossier qui avait été constitué par les entreprises. Lors d'une réunion avec Mme Ohouochi Clotilde, qui était la présidente de cette cellule, elle a dit que les dossiers devaient être scindés en deux. C'est-à-dire les victimes ambulatoires, et le dossier de l'exploitation des entreprises. Ce qui a été fait. Et ces dossiers ont été déposés à la cellule présidentielle. A la publication des listes des victimes, le personnel victime a été omis. C'est comme cela que le collectif est né dans la mesure où nous ne sommes pas reconnus comme victimes. Et les délégués ont demandé que nous nous constituions en collectif. D'autant que les travailleurs ont continué de fréquenter leurs entreprises et beaucoup sont tombés malades. A cette époque, les chefs d'entreprises s'étaient constitués en collectif pour dépolluer le site. L'odeur était insoutenable, très forte, elle était repoussante. La dépollution n'a pas été faite totalement, elle a été partielle. Puisqu'au moment où je vous parle il y a encore des déchets sur le site.

Combien d'endroits ont été dénombrés dans la zone et combien ont été dépollués ?
Il y a plusieurs zones. Dans notre zone, il y a eu deux sites : World style et le canal de Petroci. Ces deux zones ont été partiellement dépolluées. A la rue Saint Silvestre, les déchets se sont infiltrés à travers les buses. Donc à ce jour, de fortes odeurs remontent pendant les périodes de fortes pluies puisque cela s'est infiltré dans le sol. Quand il y a de fortes pluies ou quand il fait chaud l'odeur de ces déchets remontent dans l'air. Et en début du mois de juin, il y a eu une résurgence de ces odeurs. Dans la période, tout le monde a été malade. C'est ainsi que nous sommes allés demander à la cellule de prendre en compte nous qui n'avions pas reçu de dédommagements. Nous leur avons envoyé un courrier. Nous avons tous les courriers adressés à la cellule. La cellule ne nous a pas répondu. Nous avons adressé encore un deuxième courrier à la cellule qui est resté sans suite. Nous avons demandé une audience au chef de l'Etat puisque notre situation était préoccupante. Nous vivons dans les déchets sans être reconnus.

Avez-vous eu une réponse ?
Nous n'avons pas eu de réponse et nous nous sommes dit que peut-être le courrier a été mal acheminé et donc le chef de l'Etat n'a pas été saisi. Alors, la seule manière pour nous faire entendre était de manifester notre mécontentement. C'est ainsi que nous avons fait appel à un syndicat, le syndicat "Libre Dignité". Et, il nous a épaulés et nous avons fait la première marche qui a été violemment réprimée. Cette marche devait nous permettre de nous faire entendre par le chef de l'Etat. RFI nous a appelés pour nous expliquer. Et dans le souci d'équilibrer l'information, RFI a joint la cellule des déchets toxiques de la présidence. Le vice-président de cette cellule n'a pas voulu répondre sur les antennes. Ils disaient qu'ils ne pouvaient pas répondre à notre requête parce qu'ils ne voulaient pas ouvrir la boîte de pandore. C'est le commentaire qui a été fait par la suite par RFI. Plus tard, M. Mahan Gahé a été reçu par le chef de l'Etat dans le cadre de ses activités syndicales et il en a profité pour poser le problème des déchets toxiques. Et selon les dires de M. Mahan, Laurent Gbagbo aurait désigné deux personnes qui devraient prendre attache avec nous pour voir comment on pourrait régler le problème. Et cela n'a jamais été fait. Ces personnes ne nous ont jamais contactés. Nous avons donc décidé de projeter une deuxième marche pour le 1er mai lors de la fête du travail. Deux jours avant notre marche, il y a un émissaire de la présidence, Wanga Serges qui est venu nous rencontrer. Il voulait savoir les motivations de notre marche. Nous lui avons expliqué les raisons. Cet émissaire de Laurent Gbagbo a été véritablement touché par nos préoccupations et il nous a donné l'assurance de suivre nos doléances auprès du chef de l'Etat. Nous devrions avoir une suite dans les jours qui allaient suivre. C'est après que nous avons compris que cet émissaire était venu pour tuer notre marche. En tant que victimes permanentes puisque nous continuons de vivre dans ces déchets, nous demandons un statut de victimes. Il faut aussi que ces travailleurs soient suivis médicalement. L'on pourrait signer un protocole pour suivre ses travailleurs malades pour les soigner sur plusieurs années puisque ce sont des déchets hautement toxiques. Officiellement, ces déchets ont tué 16 personnes en Côte d'Ivoire. A ce jour, il y a des gens qui meurent dans le silence. Il y a des victimes ignorées. Nous avons fait des marches, des déclarations dans les journaux qui en ont fait un large écho même la radio ivoirienne en a parlé. Sauf la télévision qui refuse de couvrir ces événements on ne sait pourquoi. Et pourtant, nous payons nos redevances. Nous avons mené plusieurs actions. Aussi demandons-nous la construction d'un centre intégré de recherche afin de suivre à vie les victimes qui sont des malades ou de potentiels malades qui traînerons l'intoxication peut-être à vie.

Ne pensez-vous pas qu'il y a une mauvaise foi ou une mauvaise volonté pour ne pas reconnaître votre existence en tant que collectif ?
Si. Pour nous, il y a une mauvaise foi. Pourquoi ? Parce que nous entendons dire que nous ne sommes pas allés à l'hôpital pour nous faire suivre. Dire que les travailleurs n'ont pas été pris en charge parce qu'ils ne sont pas partis à l'hôpital, je dis que c'est faux. Quand les déchets ont été déversés, nous sommes allés au CHU. Au départ, nous ne savions pas que c'était des déchets toxiques.

Est-ce que vous avez été enregistrés comme il se devait quand vous aviez été au CHU ?
Nous avons été au CHU de Treichville. "Vous serez reçus", c'est l'appel qui avait été lancé. "Allez dans les CHU vous serez soignés". Ainsi sommes-nous allés dans les CHU puisque nous étions dans une zone dangereuse. Il y a certains qui saignaient du nez, d'autres qui avait des picotements sur la peau, dans les yeux, des irritations de la gorge, une forte pression dans la poitrine, le ventre ballonné, les céphalées, etc. On avait tous ces maux et on est allé à l'hôpital. Et comme les médecins ne savaient pas comment traiter le mal, ils nous donnaient des arrêts de travail et délivraient une ordonnance. Je pense que c'est ce qu'on a fait pour les victimes qu'on a enregistrés. Donc, nous avons été à l'hôpital, nous avons les documents que j'ai envoyés exprès pour vous le prouver. Et parmi ces travailleurs, certains sont allés dans les CHU et d'autres sont restés dans leurs entreprises. Vous comprenez ! Mais là n'est pas le problème. Ce sont des déchets hautement toxiques qui ont tué 16 personnes officiellement. Ce sont des déchets tellement toxiques qu'on ne devrait pas rester près d'un site contaminé sur un rayon de 1 kilomètre. Vous comprenez, nous travailleurs de Vridi sommes restés là sur un rayon de moins d'un kilomètre. J'ai même envie de dire zéro mètre parce que nous sommes dedans. Ils ont déversé dans une entreprise, nous sommes à l'intérieur et ces déchets tuent. Ce sont des déchets qui sont présents sur les sites depuis le 19 Août 2006 jusqu'aujourd'hui et ces gens osent dire que nous ne sommes pas reconnus, nous ne sommes pas victimes.

Aviez-vous saisi l'ONU et les représentations des droits de l'homme
Nous les avons saisis tout récemment et ils nous ont reçus.

Ont-ils donné une suite à vos actions ?
Je ne sais pas si vous vous rappelez, tout récemment le rapporteur de l'ONU est arrivé. Même avant d'arriver au rapporteur de l'ONU, nos manifestations ont été violemment réprimées. Et nous avons organisé une marche qui a coïncidé avec l'arrivée du représentant de l'ONU. Ce jour-là, ce sont les officiers eux-mêmes qui sont venus parler avec nous. Alors, qu'habituellement ils nous envoyaient des chiens-maîtres.

Des officiers ivoiriens ?
Oui. Habituellement, ils nous envoyaient des chiens maîtres pour nous agresser, nous molester. Des gens qui n'ont pas demandé qu'on envoie des déchets toxiques sur leur lieu de travail. Des gens qui ne demandent qu'à vivre paisiblement, vous venez les agresser et en plus vous les battez. Ou du moins quelqu'un d'autre vient les agresser et vous qui êtes supposés les protéger, vous les battez. Et c'est parce que le représentant de l'ONU venait à Abidjan que les officiers eux-mêmes se sont déplacés, au lieu des sergents qu'on nous envoyait habituellement. L'officier commandant de la gendarmerie et l'officier commissaire de la police, juste pour faire diversion. Parce que s'ils viennent nous battre, le rapporteur verra. Et ce jour-là, ils nous ont encadrés. Or donc, ils pouvaient nous laisser manifester et ils nous battaient ! Aujourd'hui, nous avons rencontré les responsables de l'ONU-CI et des droits de l'homme. Mais, ce qui nous réconforte c'est que le rapporteur de l'ONU est passé. Ce qui nous réconforte énormément.

Vous a-t-il promis de faire quelque chose dans ce sens ?
En fait nous, travailleurs de Vridi, voulons une chose. Nous luttons pour notre survie. Ce sont des déchets très toxiques qui empoisonnent le sang selon les experts et qui peuvent agir à long terme. A court terme, nous savons déjà ce que cela fait. Ça a tué et rendu les gens malades. Mais qu'est-ce que cela nous réserve demain. Nous luttons pour être reconnus comme victimes des déchets toxiques.

Vous avez mené une action vers la cellule présidentielle chargée des affaires qui malheureusement semble être fermée à vos revendications et vous laisse à votre sort. Est-ce que vous avez porté plainte et essayé de voir la juridiction qui peut vous aider à résoudre votre problème ?
Oui, nous avons pris des avocats et nous avons déposé cela entre leurs mains. Nous comptons porter plainte. Mais contre qui ? Les avocats vont le faire.

L'aviez-vous fait au niveau international, au niveau de la CEDEAO ?
Au niveau international, nous voulons. Mais notre souhait serait que l'Etat nous reconnaisse comme victimes. Parce que l'Etat est pour nous et nous sommes un peuple de Côte d'Ivoire. Si l'Etat a bien des gens à défendre c'est nous. Ce n'est pas TRAFIGURA. Et nous avons l'impression que la cellule présidentielle fait la politique de TRAFIGURA. Ce n'est pas normal. Nous avons lu dans les journaux une déclaration du Vice-président disant que des noms n'ont été ni retranchés ni ajoutés. Moi, je dis non, ils ne sont pas une caisse d'enregistrement pour dire que c'est ce qu'on m'a donné que je tape, c'est une cellule normalement qui est chargée de venir en aide aux personnes en détresse. Ils sont chargés des catastrophes naturelles et humaines. Cela veut dire qu'ils doivent gérer les personnes en détresse. Qu'ils viennent sur place pour constater ce qui se passe sur le terrain. Ils ont peur de quoi ? Nous avions été à l'hôpital, nous avons les papiers.

Est-ce que la cellule présidentielle n'a pas quelque chose à cacher avec tout ce flou qui est autour de cette affaire ?
Mais c'est l'impression qu'elle donne puisqu'étant chargée de faire un travail, elle ne se met pas en contact avec les personnes qui sont en détresse. Pour nous, ils ont des choses à cacher. Ce n'est pas normal que malgré toutes nos actions, ils ne réagissent pas. Nous ne comprenons pas.

Cette cellule dit qu'elle n'a aucun intérêt à ignorer les victimes ?
Mais comment explique-t-elle la présence des déchets sur place et bizarrement les travailleurs de ce site ne sont pas pris en compte ? Comment elle explique cela ? Est-ce à dire que ces déchets sont nocifs à certains endroits et pas à d'autres. Moi, je ne comprends pas.

Tout à l'heure, vous avez dit que vous avez l'impression qu'ils protègent TRAFIGURA. Qu'est-ce qui vous fonde à dire cela ?
La présence des déchets toxiques a été vérifiée et a été avérée. Le rapport a été fait par le BNETD. Je pense que la cellule présidentielle travaille en collaboration avec le BNETD. Donc, elle est censée savoir qu'il y a des déchets sur nos lieux de travail. Moi, je pense que si cette cellule présidentielle était pour le peuple, pour la santé de la population, elle viendrait sur place pour avoir une séance de travail avec nous et le collectif des entreprises. Les entreprises sont sur leur site et les responsables peuvent témoigner que tel travailleur était dans l'entreprise au moment du déversement. Nous avons une liste, nous avons tous les documents. Ils peuvent venir sur place pour faire ce genre de travail. Je pense qu'ils ont été choisis par le Chef de l'Etat et donc ils ont des responsabilités à assumer. Ce n'est pas pour s'asseoir dans les bureaux et prétendre les assumer. C'est ce qui nous fait croire qu'ils font la politique de TRAFIGURA. Trafigura peut dire que tel n'est pas victime. Mais si la cellule présidentielle veut dire que tel n'est pas victime, elle vient sur place pour savoir ce qui se passe en réalité. Alors moi je ne comprends pas. Si c'est pour de l'argent qu'ils s'asseyent. Si c'est parce qu'ils n'ont pas assez d'argent à distribuer qu'ils s'asseyent. C'est pour quoi ? Ils veulent le bien de la population. Alors qu'ils viennent pour constater.

Beaucoup de victimes se plaignent. Doit-on procéder à une autre opération de recensement des victimes ? Concrètement que doit-on faire ?
Je pense que la cellule présidentielle gagnerait à prendre le problème à bras le corps. Aujourd'hui, il y a des sites qui ne sont pas dépollués. De vraies victimes qui ne sont pas prises en compte et qui meurent dans le silence. Qu'elle prenne ses responsabilités parce que c'est un scandale, une tragédie, un drame qu'il ne faut pas négliger. Comme d'ailleurs c'est le cas des travailleurs de Vridi qui ont été victimes et qui ne sont pas pris en compte. Et s'il y a la possibilité de le prouver, il faut que ces victimes soient prises en compte. Et cela est normal. Pour moi, s'il y a lieu de voir ces cas, ce sera le bien venu.

Compte tenu de l'aspect dramatique et tragique comme vous l'avez dit de cette affaire et vu le mutisme du Président de la République malgré les manifestations répétées. Dites-nous concrètement qu'est-ce que le Chef de l'Etat doit faire ?
Nous pensons que le Chef de l'Etat devrait prendre des mesures courageuses comme cela a été le cas dans la filière café-cacao. Parce que vous savez, ce problème de déchets toxiques nous a marqué sur deux plans. Le premier, c'est sur le plan moral, le plan de l'éthique parce que nous nous sommes dit : Pourquoi encore l'Afrique ? Des déchets hautement toxiques qu'on ne peut déverser nulle part dans ce monde, on vient le déverser ici. Moralement, cela fait mal de savoir qu'on ne vous considère pas, que notre vie n'a aucune valeur. Et sur le plan économique, plusieurs employés ont perdu leurs emplois parce qu'il y a des gens qui travaillaient là et leurs entreprises ne marchent plus. Certaines personnes même pour avoir manifesté ont été virés par leurs employeurs, c'est choquant. Alors, ce que nous demandons au chef de l'Etat (parce qu'aujourd'hui la cellule qui a été mandatée ne joue pas son rôle) il faut qu'il prenne des mesures courageuses. Je suis sûr que c'est un problème qui embête tout le monde et il faut trouver une solution afin que plus jamais ces choses ne se répètent dans notre pays encore moins en Afrique. Nous, les victimes voulons savoir pourquoi ces déchets sont venus en Côte d'Ivoire et qui en est le responsable. Que ces personnes soient punies afin que cela ne se répète plus ici. Pour ce qui concerne notre collectif, que le président nomme de nouvelles personnes à la tête de la cellule présidentielle, pourquoi pas ? Cette cellule pour nous n'a pas joué son rôle.

On doit donc punir les responsables ?
Oui. On doit punir ceux qui ont fait venir ces déchets ici. S'ils l'ont fait, c'est pour de l'argent. Il faut qu'on les punissent. C'est vrai que TRAFIGURA est la société criminelle qui nous a envoyé les déchets. Mais, ceux qui ont accepté que ces déchets entrent, ces personnes doivent être punies.

Que demande votre collectif ?
Nous travailleurs de Vridi demandons qu'un centre qui va suivre la santé de toutes ces personnes qui ont été victimes des déchets toxiques soit contruit.

Vous demandez que le Président prenne ses responsabilités. Et nous savons qu'en son temps le premier ministre Charles Konan Banny avait suspendu les premières personnes soupçonnées d'avoir accepté que ces déchets entrent en Côte d'Ivoire. Et que le Chef de l'Etat avait réhabilité trois mois après. Pensez-vous que le président a vraiment envie de punir les responsables ? Et quel est votre sentiment en tant que victimes après leur réhabilitation ?
Ce que moi je souhaiterais c'est que le président donne des instructions à la justice pour qu'une enquête soit faite pour déterminer les responsabilités. Si les responsabilités sont déterminées en ce moment, nous dirons si ces personnes sont relâchées, vraiment ce serait dommage pour ce pays. Parce que c'est la honte. Aujourd'hui, nous à Vridi, nous sommes au bilan partiel d'au moins dix personnes décédées. Il y a des personnes malades. Et on nous demande les preuves. Moi, je leur demande : "quelle preuve voulez-vous ?" Un déchet hautement toxique et nous vivons là quotidiennement au moins dix heures par jour ! Ces déchets nous tuent à petit feu. Cela fait deux ans que ça s'est produit. A chaud, cela m'a fait mal qu'on ait arrêté des personnes et que ces personnes soient revenues à leurs postes. Je pense qu'aujourd'hui, l'enquête peut normalement aboutir. On saura aujourd'hui qui a fait quoi ? Si ces personnes sont coupables, il serait normal qu'on les punissent. Le fait de les avoir laissés à leur poste n'est pas ce qui me fait mal mais c'est le fait d'voir arrêté les enquêtes qui m'éc?urent.
Interview réalisée par
Parfait Tadjau
François Konan et
Foumséké Coulibaly
Coll : Morgan Ekra

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