samedi 23 août 2008 par Le Nouveau Réveil

Faux et usage de faux. Ainsi devrait-t-on qualifier l`acte de désignation du nouveau chef de canton de Korhogo dont Le Patriote s`est fait l`écho en sa publication n° 2659 du mercredi 20 août 2008. Les faits rapportés par le confrère mettent en relief la volonté manifeste de certains cadres issus de la famille du patriarche Gbon Coulibaly de donner une coloration politique lors de l`enterrement de Drissa Coulibaly, anciennement chef de canton de Korhogo. Présentant ce dernier au Premier ministre, le ministre Lanciné Gon s'est exprimé en ces termes : "Après le décès du vieux Drissa, votre unique interlocuteur de la famille Gon, est le vieux Coulibaly Bafao ici présent". Le premier responsable de cette famille étant le chef de canton, tous avaient noté la succession ainsi annoncée. Le nouveau chef de canton de la cité du Poro est âgé de 81 ansComme son prédécesseur donc, c`est un homme lettré qui prendra les rênes coutumières de Korhogo." Archi faux ! Trafic d`influence et usurpation de titre. Ce n`est pas le vieux qui est mis en cause mais ceux qui, connaissant la succession chez les descendants du patriarche Peleforo Gbon Coulibaly, font semblant d`ignorer la réalité coutumière. Selon des sources traditionnelles, les très crédibles, le patriarche Gbon qui était l`ami personnel du président Houphouët-Boigny a imposé aux membres de sa famille de faire la différence entre les chefs de famille et de canton. Et que même en son temps, il ne cumulait pas les deux fonctions. Dans la généalogie des descendants du vieux Gbon, le successeur du défunt Drissa est le député Kassoum Coulibaly. D`où vient-il que le chef de canton soit nommé à travers un organe de presse ? Et pourtant un document confidentiel daté des 6 et 7 janvier 2008 portant sur la succession atteste que désormais, le chef de canton est Kassoum Coulibaly. Cette désignation fait suite à la réunion des 7 chefs de village dont les noms suivent : Soro Kourougofolo, Tuo Lêlourou, Soro Dofou Gossah, Coulibaly Zié, Soro Ouonna, Soro Donissongui et Soro Nambégué. Dirigeant respectivement les villages de Gbodonnon, Dokaha, Kogaha, Koko, Tioro, Koni et Natio, c`est à l`unanimité qu`ils ont choisi le député Kassoum Coulibaly pour diriger le canton de Korhogo comme le veut bien la tradition initiée par leur patriarche. Pour battre en brèche la légitimité du chef "intronisé par Le Patriote" le véritable chef de canton, en l`occurrence Kassoum Coulibaly est invité à ce titre en Libye par le colonel Kadhafi. Avec une dizaine de chefs traditionnels ivoiriens, il va participer à la cérémonie du 39éme anniversaire de l`arrivée au pouvoir du Guide de la Révolution. Voici une rocambolesque affaire de succession aux relents politiques que les descendants de Peleforo Gbon, les plus sages, ont vite désamorcée.

Marc Koffi

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