Le chef de l'Etat, le président Laurent Gbagbo, a apporté, hier lundi 24 novembre, son soutien et son réconfort aux familles des victimes de l'intoxication alimentaire qui a causé la mort de 17 personnes à Ahounienfoutou, un village de la nouvelle sous-préfecture de N'Guessankro (Bongouanou). Prenant la parole au nom de la population d'Ahounienfoutou pour souhaiter la bienvenue à l'hôte du jour, le Professeur Kablan Brou Jérôme a d' abord salué la spontanéité avec laquelle le président Laurent Gbagbo est arrivé dans leur village malgré son calendrier chargé. Avant de lui traduire les sincères remerciements des villageois pour la sollicitude et la compassion qu'il manifeste à leur endroit au moment de cette douloureuse épreuve qu'ils traversent. "M. le président, à travers votre présence, nous ressentons la profonde sympathie de tout le peuple ivoirien", dira-t-il. Rappelant les faits saillants de ce drame sans pour autant empiéter sur l'enquête de la police et de la gendarmerie, le porte-parole de la population a déclaré que cette affaire est partie d'une banale querelle entre deux belles s?urs, filles du village et toutes deux marchandes de bouillie de maïs, le mercredi 12 novembre dernier. Laquelle querelle a été réglée à l'amiable entre les deux marchandes pour leur permettre de vendre leur bouillie. Mais malheureusement, dès le lendemain, les premières victimes ont été enregistrées, toutes ayant consommé de cette bouillie. "La population s'est rendue à l'évidence qu'une main malveillante aurait introduit dans cette bouillie mortelle, une substance nocive dont la nature reste à déterminer", a ajouté Kablan Brou Jérôme avant de se saisir de cette occasion bien qu'elle était inopportune pour poser les doléances du village, entre autres son électrification, son adduction en eau potable, la réparation durable de sa route et la dotation de son centre de santé en ambulance. "C'est un grand jour de malheur, un grand jour de deuil que ce jour-là. 17 morts. Chez moi, avant, quand tu étais dans une lutte, dans une guerre entre villages et qu'il y avait 4 morts, c'était déjà considéré comme la catastrophe et les neveux restaient en mouvement pour enclencher le processus de paix. 17 morts, c'est trop", c'est en ces termes que le président Laurent Gbagbo a déploré ces morts en cascades d'Ahounienfoutou, suite à l'intoxication alimentaire constatée depuis le 12 novembre dernier. Poursuivant dans ses propos, l'hôte du jour a déclaré que "nous devons prendre des dispositions pour que de telles situations n'arrivent plus jamais dans cette localité et même dans toute la Côte d'Ivoire. Et Laurent Gbagbo de rappeler qu'en 2001, ce fut 30 personnes qui ont perdu la vie à Labokro, dans le district de Yamoussoukro de la même façon. On a enterré nos morts mais nous ne voulons pas pleurer tout le temps. On ne peut pas accepter 17 morts sur le coup et la majorité, des enfants", a-t-il lancé avant d'interpeller le ministre de la Santé en ces termes: "Il faut qu'on prenne les dispositions pour que cela n'arrive plus jamais. 17 morts et on considère que c'est un accident banal. Ce n'est pas un accident banal. Il faut que vous fassiez vos analyses pour qu'on sache pourquoi il y a eu ces morts. Qu'on fasse des autopsies. La police doit continuer son enquête pour que ça aboutisse parce que je suis intrigué qu'en 7 ans, cette même situation se repète". Toujours selon le président Laurent Gbagbo, c'est pour essuyer les larmes d'Ahounienfoutou qu'il a effectué ce déplacement. Pour ce faire, il a offert la somme de 10 millions aux familles éplorées pour les consoler et leur permettre d'enterrer dignement leurs morts. Répondant aux doléances des villageois, le chef de l'Etat a promis la réhabilitation du centre de santé du village et sa dotation en une ambulance dans les jours à venir. Il a aussi promis d'électrifier le village.
TANO KOFFI HENRI
Envoyé spécial à Ahounienfoutou