mardi 25 novembre 2008 par Notre Voie

Il n'est plus question que l'Afrique se satisfasse de la richesse de son sous-sol et laisse l'Occident l'exploiter. Le continent noir peut se développer sur ses propres ressources naturelles, à condition que ses dirigeants y croient fermement. Avec l'or du Ghana, le pétrole de l'Angola, du Nigeria et du Gabon, et de la Côte d'Ivoire, l'uranium du Niger, la bauxite de la Guinée, etc., l'Afrique se trouve plus que jamais à la croisée des chemins. En dépit de la richesse de ses ressources naturelles, il est regrettable que le continent souffre d'une pauvreté choisie, voulue, accentuée par une mauvaise valorisation des très nombreux produits tirés de son sol, de son sous-sol et de ses rivages. Bien que de nouvelles capacités aient été acquises, elles ne sont que peu mises en ?uvre au bénéfice du continent. A contrario, les écosystèmes sont exploités à un rythme qui n'a d'égal que le degré de paupérisation de la majeure partie des populations africaines, les services rendus et les produits fournis par les écosystèmes n'étant pas rétribués à leur juste valeur. Par ailleurs, la dette pèse si lourdement sur les économies nationales qu'elle en paralyse tout développement.

Financer son développement

La main qui demande est toujours en dessous de celle qui donne?, dit l'adage. Des financements extérieurs sont essentiels pour échapper au piège de la faim. Mais les flux de l'aide diminuent. Et même après une libéralisation large du commerce et du capital, la plupart des pays africains n'attirent pas les entrées de capitaux privés. La dette extérieure, due pour la plupart à des créditeurs officiels, a également continué de s'accroître dans son ensemble pour les pays les moins avancés malgré des mesures d'allégement de la dette de plus grande portée. Cela sape l'efficacité de l'aide, car une partie de la totalité des ressources de l'aide est utilisée pour faire face au service de la dette extérieure au lieu de promouvoir le développement économique et social. De même, les investissements privés et les prêts en provenance de l'étranger ne sont pas encouragés en raison de la menace que représente la dette, et les coûts des emprunts locaux signifient qu'il n'est pas profitable, pour de nombreuses entreprises locales prometteuses, d'investir pour créer les capacités dont elles ont besoin pour entrer dans la compétition sur les marchés internationaux.
En somme, les pays les moins avancés sont pris au piège avec des économies à faibles revenus qui sapent les très grands efforts qu'ils déploient pour améliorer les politiques économiques et réduire la pauvreté. De nouvelles initiatives sont développées par les leaders africains, afin de pallier ces tendances négatives et promouvoir un véritable développement durable pour le continent. C'est en cela qu'il convient de saluer la proposition du président de la République, Laurent Gbagbo, de créer un fonds de garantie structure prélevé sur les matières premières. Cette idée novatrice, efficace et réalisable à court terme a été annoncée au cours du 1er sommet africain des mines et de l'énergie qui s'est tenu du 17 au 20 novembre dernier à la Fondation Félix Houphouët-boigny de Yamoussoukro. Cette idée appelle à une concertation constructive au-delà des clivages idéologiques dans le seul et unique objectif du développement durable de l'Afrique.
Il s'agit de lier - et ne pas dissocier - la réduction de la pauvreté et la gestion des ressources naturelles, de développer et appliquer une approche bio-régionale dans la gestion des ressources naturelles, par le partage des données existantes, des programmes communs de recherches, et l'instauration de mécanismes juridiques interétatiques pour le renforcement de la gestion des écosystèmes au sein d'organisations et de programmes structurés au niveau régional et intervenant à l'échelle des grands écosystèmes. Il s'agit aussi d'intégrer, à son juste prix, la valeur économique et non-économique intégrale des services fournis par les écosystèmes dans les programmes de lutte contre la pauvreté et de développement, de créer des dispositifs institutionnels qui, en impliquant les populations, garantiront un accroissement des avantages générés par une gestion efficace et rationnelle des ressources naturelles ainsi que le partage juste et équitable de ses bénéfices. Il s'agit, enfin, de financer durablement le développement en remédiant à la pénurie criante des fonds publics et de ceux relatifs à l'aide publique au développement.
Le message fort de cette proposition est que la pauvreté n'est pas une fatalité. L'Afrique peut éviter l'humiliation et se présenter en équilibre de force face à l'Occident. La Chine, la Corée du Sud sont des exemples à méditer.
A côte de l'éclairage du Président de la République, on peut noter la création d'un centre d'études stratégiques de la gestion des ressources naturelles pour l'Afrique de l'Ouest afin de réfléchir sue l'utilisation optimale des richesses des pays de la sous-région. C'est une approche stratégique, globale et prospective du Premier ministre guinéen Ahmed Soaré, afin de favoriser une meilleure appréhension des évolutions technologiques, économiques et juridiques qui se révèlent de plus en plus complexes et évolutives. L'objectif majeur est d'apporter un éclairage aux gouvernements concernés dans le domaine des décisions à prendre en matière de

L'Afrique a son destin en mains

Par ailleurs, le sommet de Yamoussoukro a recommandé la mise en place d'un observatoire doté de systèmes d'informations énergétiques et minières, l'harmonisation des politiques de stratégies dans le domaine des mines et des hydrocarbures à l'instar des propositions contenues dans le Livre Blanc sur l'énergie en Afrique de l'Ouest, et la transformation des ressources naturelles en produits semi-finis et finis à forte valeur ajoutée.


J-S Lia

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