mardi 25 novembre 2008 par Notre Voie

Les zones ex-occupées ont encore fait parler d'elles. Hier, un affrontement a éclaté entre éléments de Wattao et ceux de Koné Zakaria. On déplore plus de deux morts.

Les habitants de Séguéla auront-ils jamais la paix et la tranquillité ? Après les batailles qui, il y a plusieurs mois, les avaient traumatisées, des tirs ont encore été entendus hier. Les Séguélaka ont, en effet, été réveillés par des rafales de kalachnikovs. Peu avant le lever du jour, un commando venu de la partie nord de la ville a attaqué simultanément les corridors sud et nord de la ville, selon les informations reçues du théâtre des opérations. Ensuite, les assaillants se sont rendus à la prison où ils ont libéré tous les détenus. Les affrontements ont causé deux morts. Certaines sources avancent le chiffre de dix morts parmi les assaillants. Selon d'autres sources, les hommes de Wattao, qui contrôlent Séguéla depuis le remaniement opéré par Guillaume Soro aux sein des FN et qui a conduit à la fuite de Koné Zakaria, ont fait de nombreux prisonniers. Mais, au secrétariat des Forces Nouvelles à Bouaké, l'on ne veut pas en dire plus. Ni sur l'identité des assaillants, ni sur leur nombre exact.

A en croire les premières informations émanant de Séguéla, les assaillants ont organisé cette attaque uniquement pour libérer Fofana Drissa alias Fof DCA qui croupissait dans la prison de Vavoua avec environ 15 de ses éléments. Il était le chef de la sécurité sous le règne de Koné Zakaria. A l'occasion du récent séjour du président Laurent Gbagbo dans la région, il avait été révoqué et placé sous les verrous. On l'accusait de détenir des armes lourdes sans autorisation. Jamais il n'avait accepté l'autorité de Wattao. Il était également soupçonné de vouloir provoquer des troubles en présence du chef de l'Etat. C'est donc lui que des éléments, reconnus comme étant ceux de Koné Zakaria, sont venus libérer.

Les combats ont duré jusqu'à 9 h du matin, heure à laquelle des renforts venus de Bouaké sont arrivés pour aider à mettre de l'ordre.

Aux environs de 15 h, les éléments de l'ONUCI et de la Force Licorne étaient sur les lieux pour procéder à l'évaluation de la situation. Le calme est revenu dans la ville en début d'après-midi. Mais des infirmations faisaient état de ce que le ratissage organisé pour rattraper d'autres assaillants se poursuivait dans certains quartiers et dans les broussailles.

A 11h30, le préfet du Worodougou a fait passer un message à la mosquée, demandant à tout le monde de faire des provisions, de rentrer et de ne plus sortir à partir de 18h 30. Signe que le ratissage va se poursuivre et qu'un couvre-feu est instauré.

Toute la ville était déserte, la population s'étant réfugiée chez elle. Des chars de l'ONUCI et des véhicules blindés de la Force Licorne circulaient toutefois dans les rues. Depuis longtemps déjà, la population de Séguéla se plaint de l'insécurité qui règne dans la région. Avec l'évasion de Fof DCA et de ses hommes, tous des inconditionnels de Koné Zakaria, l'avenir ne se présente pas rose à Séguéla et dans la région.


Paul D. Tayoro et Koné Modeste à Séguéla

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