La Première dame a présidé, avant hier, en compagnie du Pr. Mamadou Koulibaly, la cérémonie d'investiture de l'ONG Les compagnons de Gbagbo?. La cérémonie a eu lieu dans le village d'Anono.
Mme Simone Gbagbo était dimanche dernier dans le village d'Anono où elle a patronné la cérémonie d'investiture de l'ONG Les compagnons de Gbagbo? . Devant une foule nombreuse et en présence de Mamadou Koulibaly, président de l'Assemblée nationale, parrain de la cérémonie, elle a soutenu qu'après six ans de conflit, on sait désormais qui fait la guerre à la Côte d'Ivoire.
Aujourd'hui, tout le monde sait que c'est le diable qui dansait en Côte d'Ivoire. Mais nous avons récupéré la souveraineté de la Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, nous pouvons nous asseoir et parler librement de notre pays. Aujourd'hui, quand l'ONU veut prendre une décision sur la Côte d'Ivoire, elle est obligée de tenir compte de ce que le président Gbagbo dit?, a-t-elle soutenu. Avant d'inviter au pardon de tous pour ceux qui nous ont fait souffrir hier et qui travaillent aujourd'hui main dans la main avec le président Gbagbo pour permettre à la Côte d'ivoire de repartir sur de nouvelles bases?.
Concernant l'ONG les compagnons de Gbagbo, la Première dame a estimé qu'après six ans de conflit, il est important pour le président de savoir qu'il a des compagnons sur qui il peut compter. Parce que, selon elle, c'est quand l'Homme a des difficultés qu'il voit ses vrais amis. Pour ce faire, elle a demandé aux uns et aux autres de se mobiliser, de rester unis et de comprendre bien où le président Gbagbo veut aller avec la Côte d'Ivoire.
Profitant de l'occasion, M. Noël Assagoua, porte- parole des villageois, a égrené les difficultés qui ont pour nom : propriété des terres face au développement de la ville d'Abidjan. Il souhaite donc l'approbation par le ministère de la construction, de l'urbanisme et de l'habitat, des plans de lotissement des six villages de Cocody. Nous sommes soucieux de préserver l'intégrité du patrimoine foncier à léguer aux enfants des femmes ici présentes?, a-t-il avancé. Pour Mme Yvette Liodan, présidente de l'ONG, la parole donnée est sacrée chez les Atchan. Or, les membres du mouvement les compagnons de Gbagbo regroupant, outre les hommes les femmes des villages de M'Badon, Blockaus Akouédo, M'Pouto, Anono et Cocody-village, offrent ce qu'ils ont de plus précieux, leur c?ur. Les femmes de ce mouvement demandent de l'aide pour pouvoir se lancer dans des activités commerciales et agricoles pourvoyeuses de revenus.
En sa qualité de parrain de l'ONG, le Pr. Mamadou Koulibaly a rappelé à ses filleuls que pour être les compagnons du président Gbagbo, ils doivent comprendre sa vision, son idéal, son combat et la direction qu'il prend. Aux uns et aux autres, il a demandé d'accepter le FPI, parti du président Laurent Gbagbo. Après avoir expliqué à quoi consiste la politique de la refondation, il a fait la lumière sur la conjoncture économique, les ajustements structurels, la guerre que la Côte d'Ivoire a connue. Enfin, il leur a demandé d'étudier les textes des Accords signés par le président Houphouet Boigny au lendemain de l'indépendance de la Côte d'Ivoire et qui font que le pays, au lieu d'investir ses fonds souverains, doit les garder au trésor français. Selon lui, le président ne peut trouver des solutions aux préoccupations du peuple atchan que si les élections sont organisées et si le président les remporte. Au demeurant, a-t-il soutenu, les problèmes fonciers ne peuvent se régler que dans un cadre global pour l'ensemble de la Côte d'Ivoire?.
Mamadou Koulibaly a exhorté ses filleuls à faire en sorte que la vie de leur mouvement ne s'arrête pas à cette cérémonie d'investiture. Refusez le statu quo et allez vous faire enrôler?, leur a-t-il demandé. Il a enfin livré ses doutes de voir les élections se dérouler dans de bonnes conditions si les ex-rebelles ne sont pas totalement désarmés. Tous les citoyens sont égaux dans ce pays. Il n'y a pas de raison que certains votent tranquillement à Anono et que dans le nord, d'autres le fassent avec des armes sur la tête?, a-t-il encore dit. Avant d'expliquer que même si les élections se passent bien, des personnes armées peuvent très bien, si elles ne sont pas contentes, semer des troubles et ramener le pays en arrière.
Paul D. Tayoro