L'Africa Sports d'Abidjan a conservé dimanche son titre de champion de Côte d'Ivoire en remportant son ultime match face à l'équipe de Daloa sur ses propres installations. L'année pas-sée, lorsque les Aiglons ont enlevé le titre de champion, certaines personnes n'ont pas hésité à attribuer cette réussite à un facteur de chance. Cette saison les vert et rouge ont remis le couvert. Pour la deuxième fois consécutive, les Aiglons ont remporté le titre de haute lutte avec 52 points + 22. Son dauphin, l'Asec Mimosas a totalisé 51 points + 29. La différence d'un seul point montre combien de fois la bataille a été rude. Le suspense est allé jusqu'au bout. Il a fallu la détermination et la maturité de certains joueurs, la mobilisation des supporteurs et la maîtrise de l'environnement pour que l'Africa en arrive là.
Au niveau de l'effectif, le club vert et rouge a perdu pas mal de joueurs de qualité en fin de saison 2007. On peut citer pêle-mêle Behima Abel, Ottro Gnakabi, Kouassi César, Voli Bi Tra, Koné Tiassé, Barro Babou et Dosso Mamadou. Une situation qui n'était pas faite pour que l'Africa retrouve le titre un an après. Pour y remédier, les dirigeants ont recruté des jeunes joueurs comme Sery Jean Mikael, Zahoui Thierry, Koffi Kouassi dit N'dieffi, Sanogo Sékou et Tayoro Adou Peter. Qui ont intégré rapidement l'équipe des anciens composée de Djedjed Landry, Dimy Stéphane, Blagnon Goué, Gnanhoua Lébé, Karamoko Comara et Olié Koffi pour former un groupe homogène. Et c'est que là l'entraîneur italien, Toto Nobile va jouer sa partition. Il leur a donné un encadrement acceptable. Son coaching ne peut être apprécié de tous. Mais il a le mérite d'aligner avec intelligence ses meilleurs joueurs à chaque rencontre. La détermination de ceux-ci a permis au club vert et rouge de passer des obstacles dont les matches à huis clos. Avec un peu de renfort, l'Africa pourrait faire une bonne campagne africaine.
Dans la victoire des Aiglons, il y a les conditions de travail. Les joueurs sont bien traités. Les soucis permanents de salaires impayés ou qui ne tombent pas à temps sont devenus de vieux souvenirs. Ils sont transportés et suivis médicalement. Qu'y a-t-il de mieux pour un joueur amateur pour exploser ? C'est pourquoi tout ce résultat revient de droit d'abord au président kuyo Téa Narcis- se qui a créé cette révolution à l'Africa Sports d'Abidjan. On lui reproche d'être trop blanc? dans sa tête. Mais peut-être que s'il adoptait une autre attitude, son équipe ne serait pas à ce niveau. Très peu bavard, il a maîtrisé l'environnement du club. Les petites palabres sont gérées de sorte qu'elles n'ont pas d'incidence sur le rendement des joueurs.
L'autre facteur de la victoire de l'Africa est la mobilisation de ses supporters. Antoine Bahi, premier responsable de ceux-ci, a tenu beaucoup de réunions pour mobiliser sa troupe. L'assemblée générale extraordinaire d'informations tenue au Baron de Yopougon pour préparer les quatre derniers matches du championnat a été d'un apport très utile au club. Il a su gérer la grogne et surtout mobiliser des ressources à travers les cotisations et les ventes de tee-shirt. C'est le plus logiquement du monde qu'il fait partie des artisans de ce titre de champion. L'Africa a besoin que le cap soit maintenu pour la bataille africaine.
Ephrem Touboui ephremtouboui@hotmail.fr