mardi 25 novembre 2008 par Nord-Sud

Encore des bruits de botte à Séguéla. Des assaillants ont attaqué la ville et troublé la quiétude des populations.

Les populations de Séguéla ont été tirées de leur sommeil aux alentours de 4h 30, ce 24 novembre par des détonations nourries d'armes lourdes et de mitraillettes. C'était le début d'une journée cauchemardesque. Les premières armes ont tonné aux environs de 5 heures 15, au moment où les musulmans accomplissaient la première prière du jour. Si cette prière n'a pas été perturbée, la suite des évènements plongera la population dans la frayeur avec l'intensification des tirs. Le déroulement des évènements rappelle la mutinerie lancée le 28 juin dernier par des soldats restés fidèles au commandant Koné Zackaria, ex-com-zone de Séguéla, tombé en disgrâce. Un soulèvement qui avait paralysé les villes de Séguéla et Vavoua. Très vite, le capitaine Delta, chef des opérations de Séguéla, fait le rapport entre les deux évènements. Il affirme que ce sont ces mêmes éléments de Zackaria qui sont revenus à la charge. Il annonce que les assaillants qui continuaient de pilonner la ville ont savamment planifié leurs actions. Ils ont ciblé la prison civile où étaient détenus des soldats de la mutinerie de juin. Ceux-ci ont été libérés avec tous les autres prisonniers après que les portes aient été cassées. Au même moment, la résidence du chef des opérations et le camp highlander située non loin de la prison essuyaient simultanément des attaques. Un quatrième groupe qui faisait mouvement vers la résidence du commandant Wattao, a été mis en déroute par les éléments y assurant la garde. Le capitaine Delta a rendu hommage aux soldats fidèles à la lutte des Fn dont la riposte a été à la hauteur des attentes de la hiérarchie. Malgré l'armement lourd (les mitraillettes, les Kalachnikovs et les lance roquettes RGP7) dont ils disposaient, les assaillants ont été repoussés. Il a fallu attendre vers 9 heures pour voir le calme revenir. Les populations, qui s'étaient barricadées dans leurs maisons, ont timidement commencé à sortir. Aux différents carrefours de Séguéla, seuls les hommes en armes règnent. Tous les magasins et le marché sont restés fermés durant toute la journée. Suite à une visite que le préfet de région, Fofana Ibrahim, et les autorités militaires ont rendue à 12 heures à l'imam de la grande mosquée, un couvre-feu est décrété de 20 heures à 5 heures du matin pour permettre un bon fonctionnement du dispositif sécuritaire et des patrouilles militaires. Un communiqué est diffusé dans les différentes mosquées de la ville. Pour le capitaine, le préfet de région a contribué à cette sensibilisation des populations appelées à dénoncer les assaillants blessés qui se cacheraient chez elles. Le bilan semble être lourd. L'officier militaire annonce sept morts du côté des assaillants qui ne sont pas encore identifiés et un tué du côté des soldats loyaux, lors des fusillades qui ont eu lieu au camp highlander. Quant aux blessés, ils sont nombreux, a-t-il dit, sans avancer un chiffre exact. Le préfet, que nous avons joint à 17 heures, confirme que le calme est revenu. Jusqu'à l'après-midi, les populations étaient toujours sous le choc. La ville est demeurée silencieuse et toutes les activités bloquées. Dans la soirée, le commandant de la Zone 5 qui était à Bouaké au moment de l'attaque à rejoint sa base. Dès son arrivée, Wattao a déployé un important dispositif sécuritaire autour de la ville.

Bayo Fatim, Correspondant régional

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