mardi 25 novembre 2008 par Le Temps

Florian N'Da Comoé, le concepteur des corridors de sécurité de GESCO et d'Alépé est en colère. Il n'est pas content des personnalités et de leurs entourages qui, selon lui, font tout le dessaisir du projet. Interview !
N'Da Comoé, où en sommes- nous avec le projet des corridors de sécurité de GESCO et d'Alépé ?
Les corridors sont là. Ils fonctionnent malgré mes difficultés. Ceux qui ne savent rien disent que je n'ai rien fait et que les corridors ne marchent pas. Que le dispositif ne fonctionne pas. Aujourd'hui, sans équipement, je puis vous affirmer que ce dispositif marche. Le pays doit dormir tranquillement. J'ai été le seul en Côte d'Ivoire à avoir pris tant de risques pour plonger dans les dettes, négocier avec des entrepreneurs. Qui, aujourd'hui, pour certains, ne sont pas payés. Et au lieu de m'aider à ce que je sois payé pour honorer mes dettes vis-à-vis de mes créanciers, des gens sèment la division et font croire que j'ai de nombreuses dettes et de nombreux problèmes. Et que, si on me paye, je ne vais pas payer mes fournisseurs. Alors qu'au moment où je négociais avec ceux-ci, ils n'étaient pas là. On sème la division pour que les entrepreneurs aient peur. On sème la division pour que les gens qui ne me connaissent pas me prennent pour un bandit. On orchestre des choses planifiées qu'on divulgue injustement sur moi.
Qui sont, selon vous, vos détracteurs ?
Ce sont les ennemis de la Nation. Ils sont à la fois ceux-là mêmes qui, sans comprendre les fondements d'un projet, ne voient que leurs intérêts mercantiles pour s'en accaparer. Ils te combattent alors injustement pour arracher ton projet. En te combattant, ils te font paraître aux yeux de la population comme un bandit. Ils tentent de freiner ton projet pour qu'il ait un retard. Ils te salissent pour ne pas que tu honores tes engagements. Ils suscitent même des plaintes contre toi pour qu'on te jette en prison. Ils te calomnient. Ils ne pensent pas pourquoi, telle personne a des problèmes ou pourquoi, tel projet n'avance pas. Il faut qu'on m'aide à surmonter les difficultés. A vous entendre parler, on a l'impression que vous n'avez rien touché pour le travail fait. Je n'ai jamais reçu un centime de l'Etat ivoirien.
Combien l'Etat vous doit ?
Aujourd'hui, pour être clair, le corridor d'Alépé, de GESCO et les divers travaux faits et que nous continuons dans les grands états et commandements des FDS qui consistent à envoyer les images, permettre le contrôle et mettre un système de NTIC de pointe en place tournent autour de 14 milliards de FCFA. L'investissement déjà fait avec les entrepreneurs avoisine les 10 milliards de FCFA. En plus des prestations de nos bailleurs de fonds qui nous ont aidés depuis le début du projet en 1995 sont chiffrés entre 3 et 4 milliards de FCFA. Et ces bailleurs de fonds ont dû bloquer à un moment donné les envois des matériels commandés. Aujourd'hui, ils attendent un signal fort. Et comme le chef de l'Etat a été très honnête avec moi quand il a vu le projet, il m'a dit qu'en réalité, le contrat que j'ai signé avec l'Etat n'était pas fait pour que ce soit l'Etat qui me paye (contrat BOT). Mais, compte tenu de la situation de crise qui a fait fuir les bailleurs de fonds, le chef de l'Etat a décidé de la prise en compte de nos factures par l'Etat de Côte d'Ivoire. C'est par rapport à cela que le chef de l'Etat a demandé qu'on me paye pour amorcer un nouveau départ. Mais, lorsque des personnes mal intentionnées, tapis dans l'ombre, qui ne veulent pas voir l'aboutissement, ont eu vent de cette information capitale, elles ont commencé à faire une fois de plus la sorcellerie. Elles ont orchestré et trouvé des histoires fantoches pour qu'on ne me paye pas, mais plutôt mes fournisseurs. Elles ont propagé des informations pour dire à mes fournisseurs que je vais fuir avec leur argent, une fois que je serais payé. Ils m'ont mis à dos mes fournisseurs, qui hier, m'ont aidé à réaliser d'énormes travaux. Ces derniers se sont retournés contre moi, à cause de la haine et de la méchanceté de certaines personnalités autour du Président de la République. Parce que ces personnalités leur ont dit que je ne suis pas sérieux. Alors que leur intention est d'arracher mes idées et mes projets que j'ai conçus. Parce qu'elles savent que désormais, le chef de l'Etat a décidé de s'y impliquer personnellement. Donc, il faut divulguer ces genres d'informations. Voilà, la " vraie " vérité.
Qui soupçonnez-vous ?
Je soupçonne celui-là même qui se soupçonne. Il se connaît. Il se regarde tous les jours dans son miroir. Il croit faire du mal à un jeune Ivoirien. MaisMalgré tout, vos fournisseurs ont été payés.
L'Etat a décidé de payer mes fournisseurs directement. Et ce, depuis le mois de juin. Ce sont environ plus d'un milliard de FCFA qui a été payé. Ce qui a ramené la confiance auprès des fournisseurs, des bailleurs de fonds, et envoyé un signal fort auprès de ceux qui ne savaient rien du projet et auprès desquels les gens allaient pour me salir et chercher à me " casser ".
Pensez-vous que ce sont vos ennemis qui ont fermé votre Centre de Commande basé dans un local à L'Etat-major des Armées qui renvoie les images des corridors ?
C'est une question réelle d'information et de communication. Cela sera trop long si nous voulons en parler. Il faut comprendre une chose. Lorsqu'il y a un chef. Il faut qu'il y ait la vérité autour de lui. Que les guéguerres d'intérêts cessent pour que ce chef soit bon. Parce que, un chef à beau être meilleur, si son entourage a soif et pense à son propre intérêt mercantile, la méchanceté, le mensonge et la jalousie, ce chef ne peut pas être bon. C'est valable pour un chef d'Etat, un ministre et pour n'importe quelle personnalité. Aujourd'hui, je pense que le projet des corridors a besoin d'être expliqué. Et qu'on a besoin de me rencontrer pour connaître mes problèmes, mes ambitions et celles propres au projet. C'est pourquoi, il faut laisser le temps au temps. Pour qu'enfin, toutes les personnalités et les personnes qui ne comprennent pas le fondement, de ce projet et ne savent rien, découvrent eux-mêmes la vérité. Je n'accuse personne. Mais, mes détracteurs se connaissent eux-mêmes. C'est vrai, à un certain moment des fournisseurs suscités se levaient et allaient dans les divers Commandements pour se plaindre. Leurs diverses actions ont payé. Puisque je n'ai plus accès dans ce centre depuis quelques mois. Alors que des matériels pour l'équipement des corridors y sont. Mais, depuis qu'ils ont été payés aussi, ils ont pris le large. C'est-à-dire, il fallait salir Comoé pour dire qu'il n'est pas sérieux. Et les gens ont donné directement leurs factures. Et lorsque, nous sommes allés à la réunion pour jeter un coup d'?il sur ces différentes factures, nous sommes tombés des nues. Et là, il faut remercier le Président de la République et Mme le Directeur général du Trésor public et de la Comptabilité, Mme Mama. Car, lorsque le Président Gbagbo m'a fait revenir pour certifier ces factures et permettre les paiements, nous avons trouvé des gens qui ont introduit des factures qui n'ont rien à voir avec le projet, avec certaines personnes qui suivaient les factures. Ils se connaissent tous.
Est-ce que ces factures ont été payées ?
J'ai fini par bloquer plus de 95% de ces factures faites par copinage par certaines personnes assoiffées d'argent. Je leur ai demandé de revoir leurs copies. Certaines ont été payées pour achever les travaux entrepris avec moi. Mais, une fois en possession de cet argent, ils ont pris la tangente pour ne plus achever ce qu'ils devraient faire. Quant à moi, comme je vous ai dit plus haut, je n'ai jamais reçu un centime de l'Etat. C'est maintenant que j'ai été autorisé à introduire mes factures pour traitement. Je suis donc en attente. Pensez-vous être victime d'une cabale ?
Soyez-en sûr que je ne suis pas victime d'une cabale, mais plutôt au centre d'une véritable cabale. Parce que, au départ quand le projet a été créé, les gens ne savaient pas que, c'était aussi important. Comme ils se sont rendu compte de son importance, ils veulent me spolier. Ils cherchent à avoir mes sources de financements et mes appuis. Ils ont même suscité des soulèvements auprès de certaines autorités qui ne connaissent rien du projet. Celles-ci ont pris leur distance vis-à-vis de ma personne. Parce qu'elles avaient peur. Et je me suis retrouvé seul. Voilà pourquoi j'ai accepté que les fournisseurs soient payés directement. Je n'ai jamais vu nulle part où, un être humain, lié par un contrat n'est pas payé et que ce sont ses fournisseurs qui sont payés. Alors que, je n'ai jamais été interpellé pour une quelconque malversation sur un quelconque paiement reçu. J'ai accepté tout cela pour la survie du projet, pour ma propre survie et ma liberté et afin que la vérité se manifeste. Malgré vos déboires, les travaux de réhabilitation et les installations des matériels ont repris. Où avez-vous trouvé les financements ?
Comme vous venez de le constater, les travaux ont bel et bien repris. A partir du moment où les autres travaux ne sont plus à la charge de l'Etat, parce que, nous abordons une phase de paix. Nous sommes en train de faire revenir les bailleurs de fonds. Seuls sont les travaux entrepris dans les grands Commandements, Alépé et GESCO qui sont pris en compte, comme l'état-major des Armées. Au niveau d'Alépé, il y a un système de mise en exploitation qui est en cours. Parce qu'il a besoin d'entretien pour survivre. Cela a besoin de fonds et d'une véritable campagne de sensibilisation et de mobilisation pour qu'on ne vole plus le matériel et saboter les installations. Ceux qui font la sécurité n'assurent pas la maintenance et la gestion du corridor. J'ai un contrat avec l'Etat ivoirien où on me demande après avoir construit de faire l'entretien et la maintenance, au moins quinze ans renouvelable, une fois. Donc, quand des gens voient aujourd'hui, le corridor d'Alépé propre, flambant neuf, ils sont étonnés, malgré que, je ne sois pas payé. Je suis obligé pour la survie de mon projet. Mon souhait est que la vérité triomphe. Parce que quand des personnalités passent par-là et qu'elles ne sont mêmes pas instruit sur le projet, et que les agents leur disent qu'ils ont des problèmes, c'est comme si je suis le démon. Alors que, la vérité est ailleurs. C'est moi qui prends les coups. Les travaux avancent avec de nombreuses difficultés. Nous devrons même mettre des affiches publicitaires pour engranger des fonds sur les corridors. Mais là encore, je ne peux pas parce qu'on refuse de signer le document m'autorisant. Je n'ai jamais eu la possibilité d'avoir même un système de gestion.
Qui doit vous autoriser ?
Ce système est défini dans le contrat que j'ai signé avec l'Etat ivoirien. Donc, plus personne ne doit m'autoriser. Mais, il y a des personnes qui ne veulent même pas que je fonctionne. Parce que, lorsque je dois faire des publicités sur les murs du corridor et que le Conseil supérieur de la publicité me demande d'avoir une autorisation afin qu'il s'assure que celui qui vient faire la publicité n'ait pas de problèmes. Ceux qui doivent signer ce document refusent de le faire. Est-ce que vous comprenez ? Normalement, mon contrat avec l'Etat ivoirien suffit. Parce que, quand vous allez vers cette personnalité pour lui demander cette petite autorisation pour que je puisse faire une publicité sur les corridors, celle-ci refuse. Pourtant, c'est à travers la publicité et autres entrées de fonds, que je peux faire la maintenance par rapport au contrat que j'ai signé. Regardez un peu GESCO. Je ne peux plus faire d'entretien parce que, je ne suis pas payé. Tout n'est pas de mon fait. Certaines personnes qui ont installé des petits vendeurs de toute sorte leur versent des taxes tous les jours. Alors, que le concepteur que je suis ne perçoit rien. C'est cela aussi la vérité. Aujourd'hui, je me bats tout seul. Dieu aidant, toutes mes difficultés vont prendre fin un jour. A quand la fin des travaux et la remise des clés aux autorités ivoiriennes ? Parce que, on a l'impression que vous n'avez rien fait et vous ne faites rien.
Permettez-moi d'abord de vous expliquer en quelques points le projet corridor. Il s'agit de permettre à la Côte d'Ivoire d'avoir un dispositif sécuritaire ultra moderne. Vu ce qui est en ce moment à Alépé, cela nous permet de réaliser une partie des objectifs que nous nous sommes assignés pour la sécurité de la Nation. Ce dispositif représente un véritable goulot d'étranglement pour la Côte d'Ivoire. Remarquer aussi que, nulle part ailleurs, l'Etat n'a jamais payé un appareil photo pour donner aux agents commis pour la sécurité du pays. Il se passe que notre système installé permet d'office aux corps habillés, de voir tout ce qui se passe et tout ce qui passe sous leurs yeux. Donc, déjà par son flair et de sa formation de militaire, il est à même de jouer efficacement son rôle au moins à 50%. Le corridor représente une véritable barrière. Maintenant à partir des caméras et des dispositifs installés, cela permet d'avoir une base de données en images et de savoir qui est passé à cet endroit précis, tel jour et à telle heure. Cela permet aussi à l'Etat ivoirien tel que nous l'avons installé où le chef de l'Etat est allé voir, de créer une base de données. Une base qui enregistre tous les jours, les engins lourds et tous les camions qui passent sur le corridor. Cela permet déjà un maximum de sécurité. Parce qu'un dispositif, ce n'est pas seulement le scanner. Le scanner est une infime partie de notre dispositif sécurité.
Est-ce que le scanner continue de fonctionner ?
Vraiment, c'est là que j'en viens. Un scanner disposé à un endroit ne peut pas travailler si le bandit ne passe pas par-là. Mais, si le dispositif permet même d'identifier la plaque Alpha numérique d'une personne et ses mouvements qu'il fait chaque jour sur tous les corridors, cette base de données permet déjà d'attirer l'attention des Forces de Défense et de Sécurité de notre Nation. Ce qui permettrait de s'interroger sur le véritable boulot de cette personne et pourquoi tant de sorties. Mais, le dispositif est allé plus loin. Il fait des statistiques de tous les véhicules qui passent sur le corridor et la traçabilité de tout ce qui passe à un corridor équipé. Cela nous permet aussi de connaître au minitésimal prêt ce qui se passe. Cela est plus qu'un scanner. C'est ce que le commun des mortels doit savoir. Que le travail de sécurité est un travail d'espionnage et de contre-espionnage. Malheureusement, celui qui n'est pas instruit sur la chose intoxique les gens pour parler du scanner et non seulement du travail fait. Le scanner ne joue pas ce rôle. C'est l'intelligence créatrice même faite qui a permis de construire le corridor et de mettre ensemble les Forces de Défense et de Sécurité qui est le plus important. Maintenant, les matériels d'intelligence artificiel qui sont le scanner, les caméras et autres font le reste. Voilà véritablement les objectifs au niveau du corridor et du projet. Cela permet d'identifier quelqu'un qui est passé par exemple à GESCO à X heure et d'avoir des données sur lui s'il ne se signale pas dans les villes environnantes et d'avoir les traces de son passage. Un scanner ne fait pas ce travail. Ceux qui ne maîtrisent pas le processus ne savent pas ce qu'ils disent. Parce que, il ne faut pas scanner les gens n'importe comment. Car, le scanner émet des rayonnements qui traversent le corps comme un examen radio médical. Il ne faut pas le faire à n'importe quelle personne. Parce qu'il dégage des rayons X. Le système de caméras est meilleur que le scanner. C'est ce que nous avons fait. C'est ce que nous continuons d'ailleurs de faire. Parce qu' à un moment donné mes détracteurs faisaient croire aux populations que le système ne fonctionne pas. C'est faux. Qu'on arrête de faire la médisance. Il y a eu un véritable sabotage et des mensonges sur le projet. Qu'est-ce qui vous retient sur ce projet. Alors qu'on ne vous porte pas dans le c?ur ? Vous avez été plusieurs fois cambriolé. Votre véhicule a été mitraillé à la kalachnikov ?
Vous savez, il faut avoir foi en ce qu'on fait. La foi qui déplace les montagnes n'est pas le fait de déposer sa main sur ces montagnes et de les pousser. C'est de prier Dieu, à ce que, la souffrance, l'injustice, les humiliations, les emprisonnements, les poursuites que je vis soient révélés un jour par Dieu aux yeux de toute la Nation. Que Dieu fasse connaître la vérité à tous ceux qui m'ont fait vivre cette misère pour laquelle, je ne connais ni femme, ni famille. Pour que ces genres d'humiliations ne soient plus faites à d'autres Ivoiriens. Mais, il arrive des moments où des gens me salissent auprès de ceux qui, me portent encore dans leur c?ur qu'ils m'ont vu à tel endroit. Moi, je ne connais qu'une chose. Comment faire pour que la vérité se manifeste un jour pour avoir ma propre paix. Parce que, si je laisse mon projet dans une léthargie, mes ennemis vont m'avoir. C'est pourquoi, jusque-là, je continue à m'endetter. Je continue de me battre pour que la vérité se sache et que demain, Dieu fasse honte à ceux qui m'ont fait souffrir. On me combat parce que, j'ai conçu quelque chose. Qu'ils connaissent la déchéance et soient humiliés à travers leur méchanceté et leur c?ur endurci et que quand la vérité se saura, qu'ils connaissent la déchéance. Afin que tous ceux qu'ils ont brimés et cassés dans divers projets soient relevés par la population. Aujourd'hui, le commun des mortels ne sait pas ce que je vis. Regardez même GESCO qui est en pleine déconfiture. Alors qu'il y a interdiction totale de vendre sur ce corridor. Des personnes volent tout ce qui est caméras, matériels électriques très tard la nuit. On ne peut pas être plus royaliste que le roi. J'ai émis des réflexions pour la sécurité pour ma chère patrie. J'ai besoin qu'on me laisse faire. Qu'on ne sabote pas mon projet. En voulant me saboter on me transforme en quelqu'un d'incapable.
Interview réalisée par
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr

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