mardi 23 juin 2009 par Nord-Sud

Coups de fusil, mélodies fluettes flûtes. La place de la paix de Ferkessédougou a été prise d'assaut par les tenues rouge brique samedi. Les dozos (chasseurs traditionnels) sont partout. Ils sont venus des six sous-préfectures de Ferké (Kong, Ouangolo, Koumbala, Diawala et Niellé) pour participer à une grande cérémonie de revue de troupes et un nouvel engagement à l'initiative de M. Coulibaly Naban, président de l'Ong « Vision plus internationale ». Un nouveau départ après plusieurs dissensions. Pour M. Coulibaly, artisan de la réconciliation, c'est un problème de leadership qui minait la confrérie dozo de Ferké.

La cérémonie de réconciliation s'est déroulée en deux étapes. Le volet mystique vendredi où les initiés ont consulté les ancêtres et la cérémonie officielle le samedi.

Pour mettre fin à la longue querelle, un nouveau président a été choisi par les dozo-bâs (chefs dozos), selon la volonté des ancêtres. Les mânes ont porté leur choix sur Coulibaly Mamadou, responsable de la Sicta de Korhogo et membre de la confrérie dozo de Ferké. Lors de la cérémonie, le premier adjoint au maire de la commune, Traoré Bamoudien, a formulé un souhait : «Il faut que cette réconciliation soit sincère et honnête.» «C'est une preuve de fraternité et de solidarité que nous voulons exprimer à l'égard de nos frères en nous associant à cette cérémonie», a indiqué Naoussé Ziao, au nom des autres dozos venus soutenir leurs frères. Le porte-parole des dozo-bâs, Yeo Aleri dit Watcheri, vice-président de l'association des dozos de Korhogo a donné la véritable image que l'on doit retenir de la confrérie : «Les dozos sont indivisibles car ils forment une grande famille. Notre confrérie est apolitique ; elle est au service de toute la société sans distinction. Le dozo a une mission de sécurisation des biens et des personnes». Abordant le chapitre de la participation des dozos à la crise ivoirienne, il a expliqué : « les dozos qui ont pris part aux combats y sont allés de façon volontaire et à titre personnel pour des convictions personnelles.» Quant au nouveau président, Coulibaly Mamadou, il a dit avoir pour objectif de faire sortir Les dozos de l'anonymat en dotant cette structure de statuts et règlement intérieur afin de la rendre légale. « Les dozos naissent le fusil à la main. Ils ne font de mal à personne. Donc je demande aux autorités de laisser aux dozos leurs fusils car ils ont une mission de protection des biens et des hommes », a-t-il plaidé auprès du préfet. En guise de réponse, le représentant de l'Etat a demandé aux dozos d'orienter leur organisation vers la revalorisation de la culture ivoirienne et de la sous-région et de l'aider à se débarrasser de toutes les vilaines images en l'inscrivant dans la droite ligne du respect des lois.

Mazola
Correspondant Régional

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