mardi 30 juin 2009 par Le Nouveau Réveil

Il est désormais de notoriété publique que le Fpi a tenté d'introduire de fausses données dans le fichier électoral afin de maximiser ses chances lors des futures consultations électorales. Le pays a été inondé de faux documents administratifs, des cas de double inscription, introduction de non nationaux ou d'ivoiriens mineurs dans le fichier. Pour autant, le tour n'est pas encore joué. A l'étape du croisement des données, beaucoup de grincement de dents pourraient se faire entendre.
Pour sûr, le temps du repos ou de la pause café n'a pas encore sonné pour le président de la Cei M. Beugré Mambé et ses collaborateurs. Une bataille s'achève, une autre commence. L'opération d'identification de la population et du recensement électoral s'achève ce soir à 17 heures sur l'ensemble du territoire national et à l'étranger. En dépit de toutes les difficultés techniques et financières, Mambé et ses partenaires ont réussi à mener jusqu'à terme cette opération qui a déchaîné tant de passions. De fait, démarrer l'enrôlement fut un combat, le mener en fut un autre, l'achever fut aussi une autre paire de manche. L'on se souvient en effet que pour s'accorder sur la date de la fin de l'enrôlement, il avait fallu une réunion du Cpc (le 18 mai dernier à Ouaga) pour trancher. Car pour le camp présidentiel, Laurent Gbagbo en tête, il fallait laisser l'opération se poursuivre jusqu'à ce que l'ensemble de la population électorale estimée à 8,5 millions de citoyens soit enrôlé. Aujourd'hui, cette opération essentielle s'achève. Tout le monde a été raisonné. Mais son déroulement ne fut pas un fleuve tranquille. Des cas de fraudes multiformes ont été dénoncés par l'ensemble des acteurs politiques. Dans ce registre, le Fpi, peut-on dire, remporte la palme d'or des incriminations. Le parti au pouvoir s'est montré particulièrement actif dans la production de faux documents d'état civil avec la complicité de certains administrateurs civils. Ces documents ont été remis à des individus qui, normalement n'étaient pas éligibles à l'enrôlement soit parce qu'ils sont mineurs, soit parce qu'ils sont des étrangers.
En attendant d'être situé sur les résultats de cette opération, il convient de relever que c'est maintenant que les choses sérieuses vont commencer avec le traitement des données. Cette phase risque en effet d'être fatale aux fraudeurs pour la simple et bonne raison qu'un système d'épuration des données a justement été mis en place pour éviter toute entrée dans le fichier par effraction.
Le croisement des données alphanumériques, la prise en compte des empreintes digitales devraient permettre de débarrasser le fichier des cas de double inscription. Ensuite, le fichier obtenu à l'issue de cet enrôlement sera croisé avec d'autres fichiers déjà existants pour vérifier la régularité de certaines inscriptions et purger du fichier final ceux qui se sont faits enrôler sur la base de faux documents administratifs. Il n'est pas exclu que l'on puisse remonter dans certains cas jusqu'à la vérification de la filiation pour voir si des données concordent. En outre, cette phase de correction du fichier se poursuivra avec la publication ou l'affichage des listes provisoires dans les sous-préfectures, quartiers ou villages.
Comme on peut le constater, c'est maintenant que les choses sérieuses commencent. Et Gbagbo a sans doute raison de déclarer que "le plus dur, c'est l'affichage des listes électorales après le croisement des données".

Akwaba Saint Clair

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