Parmi ceux que nous avons rencontrés, hier à Bonoua, un interlocuteur qui a voulu garder l'anonymat a expliqué, selon lui, le contexte dans lequel ont été élaborés ces faux extraits.
J'ai été un jour à une réunion où le président du cojep de Bonoua, M shogun, a indiqué qu'un leader des jeunes patriotes leur avait donné trois motos pour sillonner tous les hameaux de la sous préfecture de Bonoua. C'est à cette réunion qu'il a dit que l'ordre a été donné par un ministre pour passer de cour en cour et récupérer les extraits des personnes pour aller les faire. C'est ainsi qu'ils ont envahi tous les quartiers et tous les villages. C'est à la suite de cela qu'avant-hier (ndlr : samedi dernier) nous nous sommes rendus compte que les extraits qu'ils avaient voulu faire à la sous préfecture de Bonoua ont été faits à la sous préfecture d'Adiaké. Nous avons eu connaissance des dossiers. Il y a plus de 2000 extraits qu'ils ont commencé à partager depuis trois ou quatre jours. Nous nous sommes présentés dans les différents centres d'enrôlement pour constater. Ils ont aussi convoyé des personnes à Bongo pour les faire enrôler. Ceux qui sont à l'origine de la fraude sont issus du pouvoir en place parce que le président du cojep a dit que l'ordre a été donné par le ministre. Un responsable du département est aussi au courant de l'affaire parce qu'ils se rassemblent souvent pour faire le point.
Avez-vous saisi les autorités de la ville de Bonoua ?
Pour le moment, nous avons informé les responsables des partis de l'opposition. Maintenant, nous allons informer le sous préfet de Bonoua. Nous irons aussi voir le roi et sa notabilité.
L'enrôlement continue ou est-il bloqué?
Nous sommes en train de faire arrêter tout. D'ailleurs, tout est arrêté parce qu'il y a coupure d'électricité actuellement à Bonoua (ndlr : hier). Le second centre d'enrôlement a été transféré à Bongo. Nous allons nous organiser pour aller empêcher l'enrôlement là-bas.
Qu'avez-vous à dire aux partis d'opposition ?
Je voudrais dire aux différentes organisations des partis de l'opposition de se mettre ensemble parce que le parti au pouvoir est en train de frauder. Et si nous restons les bras croisés, je crois qu'au soir des élections, le pouvoir en place va faire un hold-up électoral.
Propos recueillis par DS