mardi 30 juin 2009 par Notre Voie

La coupe des confédérations que vient d'organiser l'Afrique du Sud devrait, à notre avis, faire réfléchir certains par deux fois désormais avant de faire des commentaires sur notre Onze national. L'Italie a été battue par l'Egypte. Les Etats-Unis ont pulvérisé l'Egypte et l'Espagne. Ils ont même réussi à planter deux buts au Brésil dans les 45 premières minutes de la finale. Les Sud-Africains ont obligé l'Espagne à puiser au plus profond d'elle-même pour arriver à les vaincre. Devant ces résultats qui n'ont pas été obtenus lors de matches de gala, mais pendant des batailles enlevées, il convient de relativiser dorénavant les attaques contre telle ou telle équipe. Le football a réussi à faire ce qu'a fait l'économie il y a une quinzaine d'années : la mondialisation. La FIFA ayant ouvert ses frontières dans ce domaine, on voit tout le monde partout. Des footballeurs japonais aux sud-coréens en passant par les américains, les capverdiens, les gabonais, les haïtiens, les burkinabè, tous jouent dans les grands championnats. Ils se frottent les uns aux autres, apprennent ensemble les plans d'attaque et de défense et les plus curieux d'entre eux s'intéressent même à la gestion des groupes. Quand ces joueurs sont appelés chez eux en équipe nationale, ils n'hésitent pas à donner tout ce qu'ils ont appris ailleurs, auprès d'autres plus ou moins supérieurs à eux. Quand on observe bien les championnats européens qui sont les plus cotés en bourse, ils sont pour la plupart animés par des acteurs qui viennent d'autres continents, notamment l'Afrique.

De leur côté, les entraîneurs font le tour du monde pour mettre leur savoir-faire au service de pays qui en ont besoin. Dieu seul sait combien ce savoir est souvent très précieux. En Afrique où, pendant longtemps, le football a été une affaire de don, des écoles spécialisées existent aujourd'hui qui font de la formation. C'est dire que l'on peut être Africain vivant en Afrique et connaître le football comme le Français sorti de Clairefontaine, l'université du foot français. Quand on ajoute à cela l'éclatement des chaînes de télévision qui fait que presque tous les matches du monde entier sont vus ici en Afrique, on comprend pourquoi la petite équipe d'Afrique du Sud peut se permettre de créer de gros soucis à la grande équipe espagnole, championne d'Europe. Ici même, on devrait se garder de commentaires surannés qui veulent que l'équipe du Burkina Faso soit toujours celle des années 80. Or elle n'est plus du tout la même. Elle a évolué et elle a en son sein des jeunes sortis de centres de formation implantés au pays des hommes intègres. L'équipe du Burkina a aussi des jeunes qui évoluent dans les mêmes championnats européens que fréquentent nos Drogba, Kolo et autres.

C'est donc normal que de la même façon que les Kalou malmènent les défenses adverses, les attaques adverses malmènent la nôtre. Le plus important étant d'être conscient que de plus en plus, dans la sous-région et ailleurs sur le continent, les Eléphants devront se surpasser pour arracher les victoires.
De notre point de vue, les premiers à en être conscients sont les dirigeants de la FIF et l'encadrement technique. Le football est en train de se niveler sur l'échiquier mondial. C'est pour cette raison qu'il faut au Brésil des Kaka, Robhinho, César et les autres, sortir les tripes pour soumettre la modeste équipe américaine. C'est pour cette raison aussi que l'Egypte peut battre la grande Italie. C'est pour cette même raison que la Côte d'Ivoire peine devant le Burkina avant de s'imposer. Si on est un technicien (entraîneur, coach, journaliste, spécialiste de foot, ou observateur) et qu'on ne le sait pas, on va passer son temps à tromper les autres. D'ailleurs, peut-on dire d'une équipe comme les Eléphants de Côte d'Ivoire qui, lorsqu'elle a besoin de faire la différence, accélère et marque des buts, qu'elle est nulle ?

Par Abdoulaye Villard Sanogo

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