mercredi 1 juillet 2009 par AFP

ABIDJAN - Le recensement électoral, préalable au scrutin présidentiel prévu le 29 novembre et censé mettre un terme à la crise dans laquelle la Côte d`Ivoire est plongée depuis 2002, s`est achevé mardi, a annoncé la Commission électorale indépendante (CEI).

"La date du 30 juin (pour la clôture du recensement) est la dernière date,
il n`y a pas de prorogation", a déclaré à la presse le président de la CEI,
Robert Beugré Mambé.

Interrogés par l`AFP, les services du Premier ministre ont confirmé qu`une
nouvelle prolongation du processus lancé le 15 septembre 2008 pour une durée
initiale de 45 jours n`était "pas à l`ordre du jour".

La CEI va maintenant passer à la phase de "traitement" des données pour
"identifier les doublons" et "corriger les erreurs techniques" avant la
publication de la liste électorale, a expliqué M. Mambé.

La fin du recensement au 30 juin avait été décidée par les principaux
leaders ivoiriens, dont le président Laurent Gbagbo et le Premier ministre
Guillaume Soro, lors d`une réunion le 18 mai à Ouagadougou autour du
médiateur, le chef de l`Etat burkinabè Blaise Compaoré.

L`"identification" vise à actualiser la liste électorale de 2000, date de
la dernière présidentielle, pour les Ivoiriens en âge de voter (à partir de 18
ans), et à fabriquer pour ceux de plus de 16 ans des cartes nationales
d`identité, qui ne sont plus délivrées depuis 1999.

La semaine dernière, M. Soro avait indiqué que 6,2 millions d`Ivoiriens
avaient été inscrits, sur une population estimée à 15 millions de citoyens.

La dernière liste électorale, qui avait servi pour le scrutin de 2000
remporté par M. Gbagbo, comptait environ 5,5 millions d`inscrits.

Mardi, des foules se pressaient devant les centres d`inscription à Abidjan
et Bouaké (centre), les deux principales villes du pays, et exprimaient leur
inquiétude de ne pouvoir être "enrôlées" avant la clôture en fin d`après-midi,
ont constaté des journalistes de l`AFP.

Très sensible en Côte d`Ivoire, où nombre d`habitants sont dépourvus de
papiers d`identité, la question de l`identité est considérée comme l`une des
origines de la crise dans le pays.

L`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) avait d`ailleurs fait de la
délivrance de papiers d`identité, en particulier pour les populations du nord,
la raison principale de son coup d`Etat manqué de septembre 2002.

Plusieurs fois prolongée en raison de retards imputés à des difficultés
techniques et financières, l`"identification" est un volet crucial de l`accord
de paix de Ouagadougou, signé en mars 2007 et complété fin 2008, entre le
président Gbagbo et les ex-rebelles.

L`accord prévoit également la tenue d`une élection présidentielle qui, sans
cesse repoussé depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en octobre 2005, est
désormais prévue le 29 novembre.

Cette date est "réaliste", a répété le Premier ministre ces dernières
semaines, avertissant que la situation serait "intenable" en cas de nouveau
rendez-vous manqué.

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