mercredi 1 juillet 2009 par Nord-Sud

La séance de rattrapage de l'enrôlement a pris définitivement fin, hier. Malgré les diverses prorogations, de nombreux Ivoiriens n'ont pas pu se faire recenser.

La date butoir des séances de rattrapage de l'enrôlement c'était hier. L'ultime chance pour les rescapés de se faire recenser. Cependant, malgré les efforts des autorités de permettre à tous les Ivoiriens de s'inscrire, ils sont nombreux ceux qui ont été abandonnés par le « canot de sauvetage ». 15 heures, Epp Kennedy d'Abobo. Depuis l'extérieur de l'école, on aperçoit la queue de la longue file des pétitionnaires. L'impatience et le dépit se lisent sur les visages. Les candidats se plaignent de la lenteur de l'opération. A l'intérieur, il y a autant de personnes que dehors. Tohouri Wasse Marius explique qu'il est sur le site depuis 4 heures du matin. Pourtant, sa position dans le rang ne lui donne guère espoir. D'autant que le chef de centre, Mme Sanogo, est formelle. « A 17 heures, nous arrêtons. C'est la consigne que nous avons reçue. Il nous faut stopper à cette heure pour pouvoir rédiger le rapport qu'on établi après chaque journée », insiste-t-elle. Nous ne sommes plus qu'à 2 heures de la fermeture du centre. Pourquoi est-ce seulement maintenant que tout ce monde vient pour se faire recenser ? Chacun y va de ses justifications. Marius affirme qu'il n'avait pas d'extrait de naissance. « Mon extrait se trouvait avec mon père à Daloa. C'est récemment que je l'ai reçu », répond-il.

Paresse ou négligence ?

Pourtant, dans la suite de la conversation, il se dédit en affirmant que sa pièce se trouvait à Gagnoa. Nous quittons l'Epp Kennedy laissant devant le centre de nombreux pétitionnaires qui retourneront certainement chez eux sans être inscrits. A 15 heures 32 minutes, nous sommes à Abobo Anador. Le décor est le même. Une foule de candidats attend d'être reçus. Parmi eux, Kouadio Ahou Nadège. « J'étais en voyage à Djébonoua. Je suis revenue il n'y a pas longtemps. C'est pourquoi je ne suis pas encore enrôlée », dit-elle pour justifier sa présence. Tout comme Marius, elle ne pourra certainement pas être inscrite. Mme Tegui, le chef de centre, confie que le travail s'arrêtera à 17 heures 30 minutes au plus tard. Elle est certaine qu'une grande des pétitionnaires, qui attendait dehors, ne sera pas reçue. « On fait ce qu'on peut pour faire plaisir aux gens. Mais, nous ne pourrions plus rien faire après l'heure », ajoute-t-elle. Elle soutient que le retard de la majorité des gens n'est pas dû à un problème de papier. « Certains ne sont pas venus parce qu'ils n'avaient pas le temps matériels», regrette-t-elle. Dans son centre, Mme Tegui accordait la priorité aux détenteurs des extraits issus de la reconstitution des registres de l'état civil. Toute la journée, elle n'en a reçu que 15. Devant le nombre important de pétitionnaires, elle affirme : « Même avec un report d'une semaine, on ne pourra pas finir ». Au moment où nous quittons les lieux, un pétitionnaire lance : « Ils seront obligés de reporter la date de clôture. Ils ne peuvent pas laisser toutes ces personnes comme ça».Adjamé, autre quartier, même scénario. Mariam Koné, le chef de centre, confie que l'affluence n'a commencé que depuis les 3 derniers jours de la séance.

Autre prorogation ?

Elle confie également que son équipe ne pourra pas aller au-delà de 17 heures 30 minutes. Parce que c'est la consigne. Mais aussi parce que les forces de l'ordre quittent les lieux à 17 heures. A Cocody, au lycée classique, la réalité est la même. Mais l'ambiance est toute autre. Il est déjà 17 heures. Heure de fermeture selon Bamba Yacouba, chef de centre. Les pétitionnaires voyant s'éloigner la dernière chance de se faire enrôler, ont des propos discourtois à l'endroit des agents. A l'image des centres précédents, ils sont accusés de rackets. Les usagers leur reprochent de laisser passer des pétitionnaires venus en tard, moyennant de l'argent. Les échanges deviennent houleux. Les esprits s'échauffent. Les éléments des forces de sécurité font usage de la force pour contenir les usagers. Un pétitionnaire confie que peu avant son arrivée, la situation avait dégénérée. Quelques personnes s'en sont tirées avec des égratignures. Pour éviter tout débordement, la porte métallique, qui donne sur le bureau de l'équipe de recensement, est fermée à cadenas. Ceux qui sont à l'extérieur devront retourner à la maison. Aucune personne supplémentaire ne franchira la porte métallique en direction des agents recenseurs, assure Bamba Yacouba.


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