mardi 7 juillet 2009 par Le Temps

Les jusqu'au boutistes du vieux parti franchiront vite le pas pour nous voir en "kouglizia", cet oiseau de malheur en pays Dida. Ça, nous le savons. Parce que nous avons une mémoire. Et cette mémoire retient. Elle a encore l'image du baobab, Bédié s'en est réclamé lors de sa tournée dans le Sud-Comoé, étendue là, de toute sa lourdeur, après une chute brusque. C'était à Tiapoum. Il s'est trouvé des gens pour qualifier nos écrits de pure imagination. Et pourtant, la vérité est là, visible comme un b?uf dans un couloir éclairé : Bédié a une santé précaire. Le dire, ce n'est pas lui souhaiter un quelconque malaise. C'est simplement attirer l'attention des "suiveurs" du monarque afin qu'ils le ménagent. Pour qu'il puisse après Les chemins de ma vie nous servir un autre ouvrage, par exemple, les mémoires de sa gouvernance. Sa lutte impitoyable contre le président du Rdr, Alassane Dramane Ouattara. Le dire, c'est lui éviter une longue litanie contre les "Refondateurs", requisitoire qui exige un effort soutenu. Avec comme corollaire, des malaises cardiaques, comme celui survenu dans l'avion qui le conduisait récemment à Paris. Le Pdci, son parti, ne peut pas se faire l'injure de dire qu'en dehors du sphinx de Daoukro, il n'y a personne pour tenir la dragée haute aux concurrents. Le Pdci, à l'image du Fpi, est une chalandise intellectuelle. A la seule différence que le Fpi fonctionne comme une démocratie, contrairement au parti sexagénaire qui a encore des poussées de fièvre monarchique. Si là-bas, le chef ne quitte le pouvoir que lorsqu'il n'est plus, nous, nous pensons qu'on peut ménager Bédié comme une exception dans la royauté. Qui pis est, ce dernier aspire à diriger à nouveau le pays. Or, les pressions liées à la fonction de chef d'Etat sont souvent si fortes que les cheveux bien noirs peuvent en un laps de temps devenir blancs. Si contre toute attente, Bédié venait à être élu, c'est d'un Président diminué physiquement que les Ivoiriens devront s'accommoder. La Côte d'Ivoire, de par son poids, n'a pas besoin d'un Président de la République "unijambiste".

Tché Bi Tché
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