lundi 13 juillet 2009 par Le Temps

Après les moments de tempête, René Yédiéti dresse le bilan de l'entreprise qu'il dirige.

Comment va la Librairie de France ?
La Librairie de France se porte bien. On essaie de faire marcher les choses selon nos moyens. Nous restons optimistes par rapport à la réalité.

Lorsque vous dites que vous restez optimiste par rapport à la réalité, qu'est-ce que cela sous-entend ?
Cela veut tout simplement dire que nous avons une vision qui est de servir le développement de la population. Donc, créer des outils de travail appropriés à savoir l'informatique et les nouvelles technologies. Nous continuerons à travailler dans ce domaine, en espérant que si nous sortons des différentes crises que la Côte d'Ivoire a connues, nous puissions continuer d'être un acteur majeur dans ce domaine.

Quand on voit la Librairie de France on se dit que c'est un marché pour riches.
Justement, c'est cette vision que nous voulons changer. Nous avons un slogan qui dit, " allons à la librairie de France, il y en a pour tous les budgets ". Et une autre vision, c'est de pouvoir offrir à l'ensemble de la population, tout ce qu'il y a comme panoplie de bouquins. Au niveau de la technologie, nous avons été les premiers à créer le pack Aviso. Nous faisons de telle sorte que les Ivoiriens puissent avoir les livres qu'ils achètent sur les trottoirs, au même prix, en venant à la Librairie de France. C'est sur ce projet que nous travaillons actuellement à fond. Pour dire aux Ivoiriens qu'à la librairie de France, il y en a pour tous les budgets.

Sur le marché du livre, quelle est votre part de marché ?
La part de marché de la Librairie de France est de 80% en dehors du livre scolaire qui est un marché carrément saturé. Parce qu'à la rentrée scolaire, tout le monde devient libraire. Le vendeur de tissu devient libraire. Les vendeurs de babiole changent leurs marchandises et deviennent libraires. Donc, il y a une forte population sur le livre.

Au niveau national, quelles sont les villes que vous couvrez ?
Au niveau national, nous avons 8 magasins dont 6 à Abidjan. Un magasin à Yamoussoukro et un autre à San Pedro. Nous souhaitons nous déployer sur le territoire national et nous pensons que cela se fera dans la zone Nord.

La librairie de France a subi pas mal de dégâts ?
Les dégâts que nous avons subis sont énormes. Les casses peuvent être estimés à plus d'un milliard. Ça, ce sont les aménagements et les fonds qui ont été pillés. Lors des casses en 2004, nous étions à 25 magasins. Aujourd'hui, nous sommes à 8. Avant ces évènements, la Librairie de France employait 3000 employés. En 2005 nous sommes descendu à 90 employés et aujourd'hui, nous comptons 150 employés. Nous sommes partis de très loin. Et il a fallu reconstruire tout cela.

Malgré tout ça, vous avez soutenu pas mal d'évènement ?
Oui, parce que, la Librairie de France se veut un acteur de développement. Un côté pour l'éducation et l'autre pour la culture. Pour une société qui se développe ces deux choses doivent s'appliquer. Une société qui n'a pas d'éducation et de culture ne peut pas se développer. Donc nous restons collés aux réalités de notre pays, et pour apporter cette volonté à tous ceux qui se cultivent malgré la crise.

La Librairie de France appartient-elle toujours à la France ?
La Librairie de France n'a jamais appartenu à la France. Elle a d'abord appartenu à une famille depuis 1938. Cette famille a été adoptée par la Côte d'Ivoire, c'est la famille Barnoin.
Depuis belle lurette, la Librairie de France appartient aux Ivoiriens. Nous pouvons dire que la Librairie de France n'a pas de représentations nulle part qu'en Côte d'Ivoire. Depuis plus de 70 ans. Elle n'a fait que travailler pour la Côte d'Ivoire.

On dit que les Ivoiriens ne lisent pas ?
On peut confirmer par rapport aux statistiques de lecture que les ivoiriens ne lisent pas. On ne peut pas savoir pourquoi les ivoiriens ne lisent pas. Le livre n'est pas un produit comme tous les autres. C'est un produit qu'on doit susciter, qu'on doit présenter aux lecteurs. Il faut emmener les Ivoiriens à lire en leur apportant des livres.

Quelle est la littérature qui marche ici ?
On a une très grande panoplie de livres. Les livres qui marchent très bien, on peut le dire, c'est la littérature générale. Ce sont les plus grandes ventes. Il y a des auteurs qui sont beaucoup appréciés par les Ivoiriens. Il y a Biton Coulibaly, Venance Konan et bien d'autres.

Entretien réalisé par
Maty Gbané

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