vendredi 17 juillet 2009 par Le Temps

A la faveur des activités de la direction locale de campagne du président Laurent Gbagbo, à Taabo, nous avons rencontré Kouamé kouakou, ex-fédéral du Fpi de Tiébissou. Dans cet entretien, ce patriarche, farouche opposant à la politique d`Houphouët-Boigny livre des secrets sur sa mauvaise gestion qui a engendré à sa mort, la guerre en Côte d`Ivoire. Par ailleurs, celui-ci sollicite une audience auprès du chef de l`Etat.


On vous serait opposant farouche à feu Félix Houphouët- Boigny. Comment s`est faite votre première rencontre ?

J`ai connu Houphouët-Boigny lorsqu`il a été affecté comme médecin à Dimbokro en 1933. J`ai été infecté par un mal. Il m`a soigné et j`ai été guéri, mais ce n`est pas ce qui m`intéresse. C`est lui qui a fait que la Côte d`ivoire est foutue aujourd`hui. Il a aimé les étrangers plus que les ivoiriens. Ce sont ces raisons qui m`ont amené à m`opposer à sa politique, parce qu`après lui, il aurait la guerre. J`étais avec ma mère, et c`est en 1934 devant moi qu`est né Bédié. Ensuite, il a rendu sa démission en 1940 pour être chef de canton. Le premier parti créé en Côte d`Ivoire est l`Usa (1930), l`Adiaci en 1938 et en 1944, le Sa qui a changé trois fois de dénomination pour devenir le syndicat agricole africain créé le 10 juin 1944, par le général de Gaulle. C`est en ce moment qu`Houphouët-Boigny a été nommé député. Il n`a pas été élu. J`ai fait 2 fois la prison en 1942 à Toumodi pendant le travail forcé. Ce n`est pas lui et le pdci qui ont aboli le travail forcé comme on veut le faire croire. Entre l`abolition du travail forcé et la création du pdci, il y a 6 mois 8 jours.


Qu`est-ce qui a valu votre emprisonnement par l`administration coloniale ?

Pendant qu`on faisait des butes de coton, on nous frappait en plein travail. Cela m`a révolté et j`ai répliqué. Nous avons été arrêtés, mon père et moi. Je me suis sauvé de la prison en 1942 pour aller rejoindre ma mère à Tiébissou.


Qu`est-ce qui vous a plu chez Laurent Gbagbo au point de le soutenir jusqu`à votre dernière énergie ?

Si je savais lire et écrire, ce n`est pas Gbagbo qui allait se présenter contre Houphouët-Boigny. C`est moi qui me présenterais en 1965 contre lui. Comme j`ai appris que quelqu`un d`autre viendrais faire le combat, j`ai patienté. C`est après des années plus tard que j`ai entendu parler d`un jeune (ndrl : le président Gbagbo) qui veut être président. Sans le connaître, j`ai reçu sa photo le 7 juin 1990. Alors j`ai pris ma vieille moto pour battre sa campagne. On me reprochait d`être baoulé et de battre la campagne d`un autre. Je leur ai répondu qu`Houphouët était en train de vendre le pays aux étrangers, donc je ne me retrouvais pas dans sa vision.. ma détermination et mon engagement politique m`ont valu le poste de secrétaire général du Fpi de Tiébissou. Laurent Gbagbo est un ivoirien qui aime son pays. Certes, c`est un bété mais la Côte d`Ivoire n`est pas seulement créée pour une seule ethnie. Un bété est un ivoirien. Il y a 60 ethnies. Pendant le travail forcé ce sont tous les ivoiriens qui l`ont fait sans distinction ethnique. J`ai connu les répressions de Léon konan Koffi, de feu Coffi Gadau


Maintenant que vous vous trouvez à Taabo, dans un autre environnement politique. Vu votre expérience, que comptez-vous faire pour appuyer l`équipe actuelle ?

Je suis impliqué dans la vie du parti. Je continue la lutte avec mes jeunes frères. Je fais comprendre aux populations, la vision du président Laurent Gbagbo pour la Côte d`ivoire. le Fpi connaît une ascension heureuse. Actuellement, grâce au jeune dynamique Dlc, docteur N`Goran Koffi Adolphe le parti se porte bien. Ce jeune redonne espoir et par ses actes, il abat un travail remarquable. Le pays leur appartient. C`est aux jeunes de relever le défi pour que la Côte d`Ivoire retrouve sa véritable stabilité et sa vraie indépendance. J`ai connu différentes générations. Nous leur demandons de lutter pour maintenir le cap du combat. Le président Gbagbo se bat pour que la Côte d`Ivoire se libère du joug colonial et c`est dans ce combat que je me retrouve.


On dit de Taabo qu`il est le bastion du Rdr grâce à Bandama Maurice. Quel est votre avis ?

C`est faux. Je ne suis pas content de lui. Le problème de Taabo se trouve également dans le document confidentiel à remettre au chef de l`Etat. La construction du barrage a occasionné la destruction de plusieurs plantations dans toute la région. Le maire Bandama est à la base du déclin de Taabo. C`est pourquoi, ses parents ont décidé de ne plus le voir dans son village à Kokotikouamékro (ndrl : sous préfecture de Taabo). Il a détourné l`argent de 1400 logements offerts par la Cie aux populations.


Selon vous, qu`est-ce qui a justifié la guerre en Côte d`ivoire ?

La faute incombe à la France. (il s`énerve) C`est pourquoi, je tiens à rencontrer Gbagbo pour lui donner de plus amples détails. La Côte d`Ivoire n`est pas à sa première guerre. Il y a eu la première en 1889 qui s`est achevée en 1902. Elle a duré 13 ans. Mes parents ont été assassinés à Toumodi. Je veux voir le président Gbagbo pour lui faire des révélations. La guerre en Côte d`Ivoire est le fait des étrangers ...

Peut-on avoir des noms ?
Je ne vous le dirai pas. Il faut que je vois le président.

Pourquoi voulez-vous forcément rencontrer le Président Gbagbo ?
(il insiste) Je veux rencontrer le président. S`il prend connaissance de ce document, les débats seront clos en Côte d`ivoire. Si ce document passe, par la presse, ce sera dangereux. Vous voyez. Seul le président Laurent Gbagbo doit avoir la primeur de ce dossier confidentiel. Il contient des secrets sur Houphouët, Bédié et Alassane. Ce sont eux qui sont à la base de la guerre.


Pensez-vous que Bédié et Alassane ont des chances pour battre le président Gbagbo à la présidentielle du 29 novembre prochain ?

Qui ça ! Ce n`est pas aujourd`hui. Bon, ils parlent mais Gbagbo est président. Bédié c`est son comportement qui l`a chassé du pouvoir. Il n`est pas le fils d`Houphouët-Boigny comme veulent le faire croire certaines personnes. Il a été confié à Houphouët par son père. A l`époque on le faisait pour que le parrain mette son filleul à l`école. Houphouët-Boigny s`est occupé de lui jusqu`à sa mort.


Et Alassane ?

Je ne veux pas parler de ce monsieur. Son histoire se trouve dans mes mains. Mais le président Gbagbo doit avoir la primeur. Alassane ne peut rien. Ce sont ceux qui sont morts qui viendront le voter.

Par charlemagne 1er
Correspondant régional

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