jeudi 6 août 2009 par Le Nouveau Réveil

La famille Bayou Ouraga du village de Mama (village natal du Chef de l'Etat Laurent Gbagbo), dans le département de Ouragahio a maille à partir avec la gendarmerie, la justice, mais aussi et surtout avec le reste de la communauté villageoise. Elle est accusée du meurtre d'un enfant, surnommé "Petit Gbagbo" dont le corps a été amputé du sexe, de la langue et dont les dents ont été arrachées. La femme de 72 ans et un fils de Ouraga Bayou Albert, sont présentement en détention à la prison de Gagnoa. C'est le père de famille qui réfute ses accusations et s'indigne de la détention de sa famille qui nous a fait parvenir ce mémoire dans lequel il relate les faits. Pour, dit-il, faire éclater la vérité. Voici le contenu du mémoire que nous a fait parvenir Ouraga Albert.

"Crime crapuleux à Mama, village natal du Président
de la République de cote d'ivoire"

A la suite d'un crime crapuleux ; les dents, la langue et le sexe emportés. C'est un sacrifice rituel à Mama. Ma femme et mon fils sont incarcérés à la prison civile de Gagnoa à la suite d'une accusation sans preuve alors que les vrais coupables sont en liberté. J'ai décidé de rompre le silence, parce que cela fait 05 mois que cette affaire dure et personne n'en parle.
Faute de moyen, je demande aux organismes nationaux, internationaux et aux âmes sensibles de me venir en aide pour une assistance juridique. Pour la véracité des faits avec des enquêtes plus approfondies et trouver les assassins et leurs commanditaires.
Je suis né vers 1932 à Mama, sous-préfecture de Ouragahio en Côte d'Ivoire. Je me nomme Bayou Ouraga Albert, père de 08 enfants et depuis plus de 50 ans, je vis avec ma femme de 72 ans Yohou Obouo Jeanne native de Téhéri Sous-préfecture de Ouragahio/Bayota. Voici les raisons qui m'obligent à demander de l'assistance. Mon fils et ma femme ont été jetés en prison pour un crime qu'ils n'ont pas commis. Mes biens et ceux de mes enfants ont été détruits, nous avons tout perdus et avons été chassés de notre village.
Après réflexion, j'ai souhaité rencontrer le Président de la République qui est un fils dudit village, mais empêché par le Ministre Kadet Gahie Bertin, lui aussi natif de Mama. Pendant ce temps, ma femme et mon fils continuent de payer pour le crime qu'ils n'ont pas commis. Faute de moyens, je ne peux contacter un avocat pour la défense, et réclamer la libération de mon épouse et de mon fils.

Les faits :
En date du Mercredi 25 Février, un enfant de 11 ans a disparu et est retrouvé mort le Vendredi 27 Février 2009 à 09 heures, dans une fausse septique, tout juste derrière la maison d'un certain Dao Adama, employé à la résidence du Chef de l'Etat à Mama. L'enfant en question est le fils de Djédjé Henri natif de Mama. L'enfant a été retrouvé les dents et la langue arrachées et emportées.
C'est que ma femme de 72 ans est accusée d'être l'auteur de ce crime horrible. Parce que bien avant 12 heures du même jour, ma petite fille était en compagnie de ce petit garçon et sont allés au champ. Elle les a rejoints et de retour du champ, l'on l'a aperçu avec ces enfants.
C'est tous simplement parce que les tueurs ont aperçu ma femme en compagnie de cet enfant qu'ils se sont arrangés pour lui porter le chapeau du crime. Aujourd'hui, cela fait 05 mois environ qu'ils (la femme et le fils de Ouraga Bayou Albert) sont arrêtés et jetés en prison sans preuve. Mais, si d'aventure, le juge d'instruction a les preuves de leur culpabilité, alors qu'ils soient jugés et condamnés selon la loi. Dans le cas contraire qu'ils soient libérés.
Ce que je ne comprends pas, c'est que mon fils Ouraga Bayou Francis, n'était pas présent dans le village ce mercredi 25 février 2009 parce que parti du village pour Abidjan le 24 Février 2009. Donc dans la période du 24 février jusqu'au 10 mars 2009, le jour de son arrestation, mon fils était encore à Abidjan. La preuve, le mercredi 25 dudit mois, le jour du crime, il est passé à la COOPEC du Plateau, où il a résilié son compte et à la galerie du Parc où il s'est acheté un pantalon. Ce même jour, le soir au environ de 19 heures, lui et ses voisins et amis ont partagé un pot. Pour preuve, un de ses amis plus trois de ses voisins qui étaient avec lui ce soir, au Nouveau Quartier, non loin du Nouveau Bureau à Yopougon, où il loge, se sont déjà présentés chez le juge d'instruction de Gagnoa et ont témoignés, de sa présence.

Voici comment
l'accusation a été portée :
L'enfant a disparu le mercredi 25 février, selon son père qui n'a pas vu son fils rentrer. Donc très tôt le matin, il s'est rendu chez moi pour demander à ma femme où est passé son fils. "Parait-il qu'il est allé casser du bois avec toi et n'est pas revenu "
Ma femme lui répondit : "Effectivement j'ai trouvé l'enfant en compagnie de mes petits enfants car ils sont toujours ensemble. Mais, nous sommes tous rentrés à la maison ensemble. Il était prévu que ma petite fille, son petit frère et ma nièce partent chercher du fagot juste en bordure du village. Elle a refusé certainement de partir, c'est quand je suis revenue de l'église pour la cendre du Mercredi 25 Février qu'elle était encore à la maison. Sachant que j'allais lui faire des histoires, le temps que je rentre dans la maison pour me changer qu'elle a disparu de la cour. Et c'est plus tard lorsque je suis arrivée au champ que j'ai constaté la présence du petit Gbagbo en compagnie de mes petits fils et ma nièce. Comme il est toujours avec nous à la maison et passe pratiquement tout son temps avec mes petits fils, je n'ai pas trouvé d'inconvénients, j'ai partagé le fagot entre ma nièce et mes petits fils. Quand au petit Gbagbo, il tenait la machette et ensemble nous sommes rentrés tous au village aux environs de 12 heures.
A notre arrivée, il a déposé la machette à la porte de la maison et il est sorti. Aussi, tôt le matin, avant de me retrouver au champ je suis allée d'abord rendre visite à ma fille ainée à N'Oundjibipa. Après cette visite, je me suis rendue à l'église. Je n'avais pas aussi prévu de me rendre au champ mais c'est lorsque j'ai constaté la présence de ma petite fille Cynthia à la maison que je me suis posée cette question. Qui donc chargera ma nièce ? En réponse j'ai jugé bon de la rejoindre au champ pour la charger. "
Dès que ma femme a donné cette version, le père de l'enfant, Zézé Djédjé Henri, au lieu de continuer à chercher son fils, est allé directement porter plainte à la Brigade de la Gendarmerie de Ouragahio. Aux environs de 14 H 30, les gendarmes sont venus ramasser toute ma famille et moi-même. Alors que moi-même j'ai vu l'enfant chez moi à la maison, la machette à la main avec un gobelet. J'ai grondé ma nièce du fait qu'elle ait pris ma machette pour couper du bois. A notre grande surprise, le vendredi 27 février à 09 H, on nous apprend que le corps sans vie du petit Gbagbo à été retrouvé. Le samedi 28, contre toute attente, on nous apprend également que l'enfant a été enterré. Dans un tel cas, au lieu d'enterrer l'enfant immédiatement, on aurait pu faire appel à un médecin légiste pour examiner et déterminer la date exacte de sa mort. Pourquoi avoir enterré sitôt mon neveu ?
En tant que père et époux des accusés, j'ai quand même droit de connaître le rapport d'un médecin légiste si cela avait été fait. Après deux mois de cette affaire qui est devant le Tribunal de Gagnoa où le Juge d'Instruction continue les enquêtes, des individus bien identifiés, armés de gourdins, de marteaux et de fer et tous natifs de Mama ont débarqué chez moi dans la matinée du 20 Avril, juste après une réunion avec le Ministre Kadet Bertin.
Après avoir cassé portes et fenêtres, ils se sont introduits dans ma maison et celle de mes enfants où ils ont détruit meubles, habits et tous le contenu.
Ils ont jeté tout dehors et ont emporté une somme de deux cent sept mille francs (207.000 FCFA) et cinquante cinq mille Francs (55.000 FCA) appartenant à ma belle fille. Ils n'ont pas épargné mon téléphone portable.
Pourquoi subitement un tel agissement après deux mois que dure l'affaire ?
J'ai donc porté plainte à la Brigade de Gendarmerie de Ouragahio qui est restée sans suite, j'ai donc formulé une nouvelle plainte auprès du juge d'Instruction à savoir :
Une plainte avec constitution de partie civile pour destruction de biens d'autrui et vol
Le Juge d'instruction m'a dit qu'il n'a pas qualité pour régler cette affaire, alors il m'a conseillé de la déposer au cabinet du Procureur de la République, sachant que le Procureur qui avait l'affaire avait été affecté et que son remplaçant n'avait pas encore pris fonction.
NB : le ministre Kadet qui est au devant de cette affaire, a demandé au Commandant de Brigade d'arrêter mon fils parce qu'il lui a fait la promesse que dès qu'il arriverait à Mama, il ferait tout pour retrouver le vrai assassin de son cousin et que sa mère à cet âge ne peut être l'auteur de ce crime encore moins arracher les dents, la langue et le sexe de ce petit. Il a suffi de cette déclaration pour que le Ministre Kadet Gahie Bertin le fasse arrêter tout en falsifiant une histoire qui s'est passée à Mama, il y a un an environ dont lui-même en sait beaucoup.

Voici les faits :
Mon fils Ouraga Bayou Francis venant d'un voyage a surpris un jeune tenant un crane humain en main au cimetière du village de MAMA. Mon fils l'a maitrisé et l'a conduit au domicile du chef du village : Monsieur Kouassi Ouraga Bertin et celui ci a convoqué quelques notables dont Messieurs Gahie Jean, Obou Joseph et moi-même. Ensemble nous avons demandé au porteur de crane, d'où est sorti ce crane et qu'est ce qu'il en fait. Il a répondu ceci : " J'ai été envoyé par Koudou le Gouverneur de la résidence du Chef de l'Etat, Goli Mathias dit John Malick, Odra Appolinaire, et Dao Adama tous employés à la résidence du Président de la République à Mama. D'un commun accord, nous avons décidé de taire toute cette histoire pour ne pas salir l'image de notre village. Après cette décision, nous avons levé la séance.
Notons que dans la semaine du mercredi 25 Février 2009 et jusqu'au samedi 28 Février, le Ministre Kadet Bertin était encore à Mama.
L'on raconte que mon fils a été appréhendé à Abidjan ; ce n'est pas vrai car il s'est rendu de lui-même à la Brigade de la gendarmerie de Ouragahio, où était sa mère sur la demande du commandant de Brigade qui voulait à tout prix le voir. Il n'a donc pas terminé ses courses qui consistaient la paye de sa prime et salaire.
Le 06 Mars 2009 après leur rencontre à Abidjan, Kadet Bertin n'a pas supporté que mon fils lui tienne tête. En effet le Ministre lui a demandé les nouvelles du village et il lui a répondu que les nouvelles fraîches devraient venir de lui parce que depuis le Mardi 24 février, il n'était pas à MAMA, alors que lui Kadet venait du village et il a terminé que l'on accuse sa mère d'avoir tué et que lui dès qu'il reçoit sa paye et qu'il arrive au village, il fera tout pour trouver le véritable assassin de son cousin.
() Par ailleurs, je voudrais attirer votre attention sur le comportement de chaque intervenant et celui des Chefs des villages de la Tribu Blougo dans le dossier du crime commis à Mama qui ne font qu'exécuter des décisions prises après la rencontre avec le Ministre Kadet : qui ne parle qu'au nom du président à savoir : " le Président dit qu'il ne veux pas d'assassin dans son village donc que sa famille soit expulsée du village ".
A la date du 18 au 19 Avril 2009, une réunion s'est tenue d'urgence sur la demande de Kadet Bertin dont l'ordre du Jour était : Information par rapport au Crime du Petit Gbagbo et les causes de l'arrestation de Dame Yohou Obouo Jeanne et son fils Ouraga Bayou Francis dit Brico.
La réunion a pour objet, de trouver un consensus pour calmer le père du défunt. Au lieu de chercher à résoudre le problème ils ont décidé de chasser mes enfants et moi.
C'est la première fois qu'un propriétaire est chassé de son village pour un crime qu'il n'a pas commis.
Je me demande aujourd'hui comment Dao Adama a pu échapper dans cette affaire alors que le corps sans vie du petit Gbagbo était derrière sa maison dans sa fosse septique et il n'a pas été inquiété.
Naturellement, il a convoqué Dao Adama. Celui ci est arrivé dans les locaux de la brigade de la gendarmerie où il a eu un tête à tête avec le CB.
Après leur entretien, Adama n'est pas rentré immédiatement chez lui, mais il est resté dans la cour de la Gendarmerie.
Un ballet diplomatique s'est mis en marche où on a remarqué la présence du chef du village de Mama, Kouassi Ouraga Bertin, Koudou le Gouverneur, Bayou Odra Appolinaire dit Ozigré, Goli Mathias dit John Malick et plusieurs personnes. Jusqu'à 18 Heures, Adama était encore à la Brigade. Nous tous présents, on a pensé qu'Adama serait arrêté pour nécessité d'enquête, quand soudain, un groupe de personnes est arrivé dans les locaux de la Brigade.
Bayou Odra Appolinaire, Goli Mathias se sont distingués du groupe en se dirigeant au Cabinet du CB. Celui-ci n'étant pas à son bureau, ils sont allés directement chez lui à domicile. 15 à 20 min plus tard, à leur retour, Adama est monté avec eux dans une 4 x 4 que pilotait Bayou Odra Appolinaire.

Note de la Rédaction : Nous avons gardé exprès le niveau de langue les formulations des phrases. Mais nous avons pris sur nous de biffer des passages forts et accusateurs.

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