Le centre de santé Ançar-dine réalisé pour le mouvement du même nom est un imposant bâtiment de trois niveaux (R+2). L'immeuble est construit sur près d'un demi-hectare avec 2784 mètres carrés de surface bâtie. L'infrastructure a coûté plus de 700 millions de Fcfa (pour les travaux de génie civil et les équipements). Elle compte environ 37 salles reparties entre les bureaux de consultation et les services de médecine, d'imagerie médicale et de chirurgie. Une initiative saluée par le président Amadou Toumani Touré, qui a demandé au département de la Santé de s'employer à rendre plus opérationnel ce centre classé au deuxième niveau de la pyramide sanitaire du pays. Il dispose d'un bloc opératoire qui sera ainsi réaménagé par le ministère de la Santé pour plus de 50 millions de Fcfa afin de l'adapter aux normes requises en la matière. A terme, le centre sera même doté d'un deuxième bloc opératoire.
L'établissement va mener un paquet d'activités préventives, notamment les vaccinations de routine et les soins curatifs. Une dizaine de médecins généralistes ou en spécialisation, (c'est-à-dire des médecins en formation pour le certificat d'études spécialisées), de chirurgie et de médecine interne y officient.
En plus de ce Centre de santé, Chérif Haïdara est crédité de plusieurs actions sociales en faveurs des plus démunis de son quartier et au cours de ses voyages à l'intérieur du pays. Selon un de ses adeptes, il distribue à ses voisins et aux pauvres qu'il rencontre ou qui le sollicitent presque tout les dons qu'il reçoit de partout dans le monde : des camions de moutons de sacrifice pour la Tabaski, des tonnes de riz, de mil ou de maïs et même de l'argent. ''Les gens viennent lui donner des filles en mariage et lui, il les ''donne'' à son tour à ses talibés dont la plupart a quitté le monde des célibataires'', assure Abdoul Kader Ouattara, un étudiant qui ne rate aucune des prédications du Chérif.
La spécificité du discours et des actions actuelles de Chérif Ousmane Madani Haïdara est moins dans le produit proposé (une religiosité sans intermédiaire, ''désinstitutionnalisée'', centrée sur l'individu, les équilibres intérieurs et la quête des émotions. Et marquée par la volonté de réconcilier mondanité, modernité et spiritualité) que dans les logiques qui ont amené à la confection de ce produit spirituel (les dynamiques de distinction dans le champ religieux, le refus du style maraboutique classique, le refus affiché de la religiosité militante).
O.D