Un oui, c'est tout
Les audiences de ce mercredi n'ayant pas commencées à l'heure, le juge des flagrants est pris par le temps. On va commencer par les faits où, les victimes reconnaissent les faits , suggère-t-il au procureur. Mais, lorsque les prévenus reconnaissent les faits, il arrive qu'ils soient condamnés sans que le public ne sache les circonstances desdits faits.
-Bayala Jean-Pierre ! Il n'est pas là ? () 35 ans, commerçant à Treichville. Vous avez soustrait 25.000 Fcfa à Michel
-Je reconnais les faits.
-15 jours fermes.
Dossier n°11.
-Lago Kalou, 28 ans, gérant de maquis à Yopougon. Vous avez détourné 100.000 Fcfa à votre patron.
-Je reconnais les faits.
-15 jours fermes.
Mais, pour des faits parfois surprenants, le tribunal décide de détailler l'affaire.
-Akoul L., 35 ans, vous êtes commerçant de parfum. Vous avez soustrait frauduleusement de l'argent à (Awa).
-Je reconnais les faits.
-Vous mettiez de l'eau dans des flacons de parfum pour les vendre à vos clients.
Zut !
-2 ans fermes.
Le prévenu joue-t-il au malade ?
Diabaté Mory, un ferrailleur, a voulu voler des fers dans une cour à Abobo. Il a escaladé la haute clôture pour s'introduire dans le domicile. Malheureusement, il sera pris. Mais, ce mercredi, Diabaté Mory semble souffrant. Il tousse et peine à se redresser. Il s'accoude à la barre.
-Vous reconnaissez les faits ? lui demande le juge.
Le prévenu ne répond pas.
-Ho !...
-Je reconnais les faits.
Le public semble apitoyé par l'état de Mory. Le juge lui demande ce qu'il a. Une tuberculose, répond-il. Le procureur signale que le prévenu est un récidiviste. Il a déjà été condamné à 2 mois de prison.
Cette fois-ci, le juge lui colle 3 mois fermes. En sortant de la salle, aux mains des policiers, Mory marchait droit
Une sélection de Raphaël Tanoh