jeudi 27 août 2009 par Mabef New

On ne le dira jamais assez, l'avenir du pays repose sur l'agriculture. De fait, pendant plusieurs décennies, il a été donné de voir l'importance du binôme, café-cacao dans le processus de développement de la Côte d'Ivoire. Ce binôme, sans conteste, a fait l'objet d'une production relativement intense. Par voie de conséquence, la Côte d'Ivoire a raflé le titre de premier producteur mondial de cacao et troisième au niveau du café. Manifestement, le pays a réussi à se maintenir dans le peloton de tête des grands producteurs mondiaux. Au fil des ans, le contexte socio économique a évolué, avec des répercussions subséquentes dans le domaine de l'agriculture. De nouvelles cultures de rente se sont alors ajoutées aux cultures classiques d'exportation que sont le café et le cacao. Il s'agit de l'hévéaculture, de la culture du coton et de la culture du palmier à huile. etc..

UN NOUVEAU CONTEXTE

Par ailleurs, pour être toujours en harmonie avec le nouveau contexte, on a aussi assisté à une extension des cultures vivrières. La politique d'accroissement des productions a concerné l'igname, le manioc, la pomme de terre, le taro, le maïs, la banane plantain, pour ne citer que ceux-là. Les arbres fruitiers ne demeurent pas en reste, à l'image des manguiers, des papayers, des goyaviers, de l'ananas, des bananiers, etc.

Ce qu'il convient de retenir est que les premières décennies après les indépendances ont été consacrées à la valorisation de cultures qui ont constitué le fer de lance du développement de la Côte d'Ivoire. Et les personnes qui pratiquaient ces cultures faisaient de réels profits en ce sens que le planteur digne de ce nom faisait fortune chaque période de traite. Les décennies qui ont suivi ont permis à plus d'un de comprendre la nécessité d'aller au-delà du café et du cacao. Une disposition qui visait à préserver les seules sources de revenus dont on disposait et de glaner d'autres opportunités de revenus tout en restant dans le même domaine de l'agriculture.


DES EXPLOITATIONS JUTEUSES

Aujourd'hui, c'est avec une réelle satisfaction que l'on note que l'hévéaculture occupe une place importante sur l'échiquier agricole, de même que la culture du palmier à huile. Nombre de concitoyens exploitent de grandes parcelles qui leur rapporte beaucoup d'argent. Idem pour le palmier à huile dont certaines exploitations de particuliers s'étendent sur plusieurs hectares, permettant ainsi d'engranger d'importants revenus financiers.

Cette rentabilité est encore corsée, au fur et à mesure que les produits agricoles sont diversifiés. Le soja, la noix de cajou, le jatropha, ont de nombreuses propriétés. D'où, lanécessité d'encourager leur développement cultural. En termes de chiffres et à titre d'exemple, la Côte d'Ivoire produit 40 000 tonnes d'anacarde (noix de cajou) par an, avec une superficie cultivable de 4000 hectares. Au chapitre des fruits, il convient de savoir que la mangue est l'un des fruits les plus produits en Côte d'Ivoire. Du Sud au Nord, de l'Est à l'Ouest en passant par le Centre, les manguiers sont disséminés dans toutes les régions du pays et font le bonheur des consommateurs locaux et ceux de l'extérieur. Notons que la mangue fait partie des fruits, les cinq les plus consommés au monde, après l'orange, la banane, le raisin, et la pomme.

La culture de la mangue, pratiquée avec abnégation et conviction constitue sans l'ombre d'un doute une source de richesse. L'on ne saurait oublier les personnes qui se consacrent à la culture des plantes ornementales. En Côte d'Ivoire, la culture de ces plantes occupe une superficie de 860 hectares, dans un rayon de 100 kilomètres autour d'Abidjan.


UN MARCHE LUXURIANT

Le constat est que toutes ces cultures sont prisés, au niveau intérieur comme au niveau extérieur. Mieux, ils sont consommés sous diverses formes. Ces produits sont vendus dans la sous-région où la demande est souvent forte, ou encore exportés dans des continents lointains. C'est que plusieurs produits agricoles offrent plusieurs dérivés, ce qui est à l'avantage des consommateurs. Le manioc, pour ne citer que ce produit à titre d'exemple, peut être consommé comme tel, soit au niveau de ses tubercules, soit au niveau des feuilles. En plus, il peut produire après transformation de l'attiéké, du toho, de l'attoukpou, du gari, qui sont bien connus des habitudes alimentaires des populations ivoiriennes et des habitants de la sous-région.


AGRICULTURE ET INTEGRATION

A l'heure où la politique d'autosuffisance en riz est prônée, les masses repondent à sa culture. Au regard des besoins énormes qui présentent le riz au plan national, nul doute que ceux ou celles qui s'impliqueront de manière active dans la culture du riz se frotteront les mains.
Le charme de l'agriculture réside ainsi dans sa diversité, tant il est vrai qu'au-delà de ce qu'elle constitue une source de richesse, elle se présente aussi comme un facteur d'intégration. En effet, un produit comme le manioc peut être exploité à grande échelle dans une région donnée où il n'est pas forcément prisé, et vendu dans une autre région où la consommation est relativement importante. Idem pour le riz où une zone de forte production peut ravitailler une zone de consommation. A l'inverse, la zone de production peut devenir une zone de forte consommation pour un autre produit. Ainsi, des denrées permettent-ils une intégration économique des régions du pays qui peuvent se ravitailler mutuellement.

Plusieurs cultures plus ou moins nouvellement introduites dans le paysage agricole ou alors valorisés en fonction du nouveau contexte, se comportent bien sur les marchés et procurent à ceux qui les pratiquent un bien-être incontestable. Et à ce niveau, l'assertion qui stipule que diversité rime avec rentabilité ne fait que se confirmer.

D. Moses

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