par AIP
Abidjan - La Côte d'Ivoire et la République islamique d'Iran entretiennent depuis de nombreuses années des relations cordiales dans plusieurs secteurs d'activités notamment dans le domaine politique, économique et social. Mais d'autres défis importants restent à relever pour booster la coopération entre les deux pays qui demeure encore très faible au regard de leurs potentialités économiques et culturelles.
Les relations diplomatiques entre la Côte d'Ivoire et l'Iran date du 04 septembre 1975. Elles ont évolué en dent de scie avec deux ruptures en 1980 et 1986 et rétablies avec la réouverture de l'ambassade d'Iran puis celle de la Côte d'Ivoire en Iran en 2001. Ces relations se caractérisent par de nombreux échanges commerciaux entre les les deux pays et échanges de délégations officielles afin de consolider cette coopération.
Des échanges de délégations officielles pour consolider la coopération dans le domaine politique
La visite du premier président Ivoirien en 1975 en Iran a été suivie de celle de plusieurs ministres et premiers ministres du Gouvernement de Côte d'Ivoire jusqu'en 2004, date à laquelle quatre accords ont été signés.
Il s'agit notamment de l'accord portant création d'une commission mixte de coopération Ivoiro-Iranienne, un accord culturel, scientifique et dans le domaine de l'éducation entre les deux gouvernement, un mémorandum d'entente entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays, un accord portant sur une aide au développement du Gouvernement d'Iran à celui de la Côte d'Ivoire d'une valeur de de 500 millions de F CFA qui a permis l'achat de 27 véhicules utilitaires, sept ambulances, 20 ordinateurs et trois fauteuils dentaires livrés en juin 2006.
D'autres actions fortes du Gouvernement Ivoirien ont été posées pour consolider cette coopération. Il s'agit notamment de la signature de l'accord de suppression des visas pour les passeports diplomatiques et de service, la participation de la Côte d'Ivoire à la réunion des non-alignés à Téhéran, et la visite officielle de plusieurs personnalités Ivoiriennes en Iran, entre autres, celle de l'ex-président de l'Assemblée nationale, Soro Kigbafori Guillaume et de l'ex-ministre des Transports, Gaoussou Touré.
Ce rapprochement se concrétise par l'achat de 134 autobus par la Sociét?? de transport abidjanais (SOTRA) avec la ligne de crédit-acheteurs de 90 millions de dollars américain mis à la disposition de la Côte d'Ivoire par l'Iran.
De son coté, plusieurs personnalités Iraniennes dont des vice-ministres, hommes d'affaires, ministres, directeur général ont effectué des visites en Côte d'Ivoire de 2001 à 2022 en vue de continuer de tisser des relations solides entre les deux pays.
Des attentes en matière de coopération demeurent, notamment la construction d'une chancellerie moderne sur un terrain de 570m² appartenant à la Côte d'Ivoire et situé au cÅur de la capitale Téhéran, l'équipement de l'ambassade ivoirienne en véhicules et matériels informatiques, l'achat d'une résidence pour l'ambassadeur de Côte d'Ivoire en Iran, la fluidité des échanges des délégations entre les deux pays et enfin l'organisation de la deuxième session de la commission mixte de coopération ivoiro-iranienne comme prescrit dans l'accord qui l'institue.
Des échanges commerciaux encore faible malgré les potentialités économiques des deux pays
La Côte d'Ivoire bénéficie depuis 2004 d'une ligne de crédit offerte par le gouvernement Iranien. Cette dotation a été revue à la hausse passant de 90 millions de dollars à près de 120 millions de dollars, ce qui permet d'accroitre les marges de manÅuvre des hommes d'affaires des deux pays, invités à diversifier les banques susceptibles de les mettre en affaire.
Selon une étude du Bureau national d'études techniques et de développement (BNETD), les échanges commerciaux entre la Côte d'Ivoire et l'Iran sont relativement faibles au regard des potentialités économiques. Ces montants connaissent une variation irrégulière. En 10 ans, (2004-2014), les montants des échanges globaux ont atteint le niveau le plus élevé en 2007 avec un montant de plus d'un milliard de F CFA.
En effet, sur la même période (2004-2014), les échanges commerciaux entre les deux pays ont connu deux périodes d'évolution. Sur la période 2004-2006, les échanges commerciaux enregistrent une balance commerciale excédentaire pour la Côte d'Ivoire avec un pic de plus de quatre milliards de F CFA en 2005.
De 2007 à 2014, la balance commerciale est déficitaire pour la Côte d'Ivoire suite à la faiblesse de ses exportations. Ce statut se prolonge jusqu'en 2020 alors que les sociétés ivoiriennes montrent beaucoup d'intérêt pour la Cote d'Ivoire pendant que les entreprises ivoiriennes demeurent discrètes.
Les principaux produits importés sont entre autres les combustibles minéraux, huiles minérales et produits de leur distillations, matières bitumineuses, cires minérales, voitures automobiles, tracteurs, cycles et autres véhicules terrestres, leurs parties et accessoires selon la classification douanière.
Pour une coopération économique plus dense, les autorités ivoiriennes devraient autoriser le Fonds national de l'Iran à investir en Côte d'Ivoire dans le secteur de l'énergie. Il est également recommandé par les autorités iraniennes le jumelage de la Chambre de commerce et d'industrie de Côte d'Ivoire et celle de l'Iran.
L'Iran et la Côte d'Ivoire décidés à regarder dans la même direction
Lors d'une visite de courtoisie au directeur général du Port autonome d"Abidjan (PAA), le nouvel ambassadeur de la République Islamique d"Iran, Amir Hossein Nikbin, a souligné que sa mission en Côte d"Ivoire portera essentiellement sur deux axes, à savoir la promotion les relations commerciales entre les deux pays, et le développement de la coopération dans le domaine scientifique, au regard des potentialités et capacités de l"Iran dans ce secteur stratégique.
En outre, l"Ambassadeur a aussi exprimé la volonté de son pays d"Åuvrer pour la création d"une ligne maritime directe avec la Côte d"Ivoire pour répondre au besoin des nombreux opérateurs économiques iraniens intéressés par le marché ivoirien.
L'économie iranienne repose sur le secteur gazier et pétrolier, l'agriculture et les services et se caractérise par une présence notable de l'Etat (80%) dans l'industrie manufacturières et les services financiers. Le secteur privé ne représente qu'à peine 20% de l'économie iranienne, rappelle-t-on.
L'Iran occupe le deuxième rang mondial des pays producteurs de gaz naturel et le quatrième rang mondial pour les réserves prouvées de pétrole. L'activité économique et les recettes publiques dépendent toujours largement des exportations d'hydrocarbures.
(AIP)
zaar/fmo