jeudi 3 septembre 2009 par L'intelligent d'Abidjan

Au terme de la 3ème édition du Festival des arts et de la culture Dida-Godié, qui a eu lieu du 12 au 16 août 2009 à Akabia dans la sous préfecture de Divo, nous avons rencontré M. Draman Alexandre, Coordonnateur général de Djaka 2009. Dans cet entretien qu'il a bien voulu nous accorder, Draman Alexandre dresse le bilan de cette troisième édition et jette un regard sur l'avenir de ce festival. Monsieur le Coordonnateur général, quel bilan pouvez-vous faire au terme de la 3ème édition du Festival des arts et de la culture Dida-Godié (Djaka 2009) ? Merci ! Nous pouvons dire au terme de ce festival que nous sommes satisfaits ; satisfaits du fait que tous les groupes invités ont été présents. Nous avons parcouru les régions de Lakota pour leur parler de l'importance de ce festival. Nous sommes partis à Didoko, Djitri, Ogoudou et un peu partout pour leur parler du festival Djaka. Tous ces groupes sont venus effectivement pour montrer à la face du monde que la culture du peuple Dida-Godié existe. Ils l'ont pratiqué comme il se devait par des danses et des jeux traditionnels que beaucoup ne connaissaient pas ; par des contes, la beauté et par un concours culinaire ; et bien sûr, par une exposition d'objets d'art du peuple Dida. Nous pouvons dire que nous sommes satisfaits de tout ce que nous avons vu et de ce que la mobilisation a été un facteur important pour la réussite de cette édition. Comptez-vous pérenniser ce festival? Le festival Djaka est effectivement une activité que nous comptons pérenniser. Parce que les philosophes disent que toute connaissance acquise et non renouvelée, s'estompe voire s'évanouit. Si nous ne continuons pas à l'organiser, on va s'arrêter à ce que nous avons déjà fait et, au fur et à mesure, cela va disparaître. Et on ne parlera plus jamais de culture Dida. Vous savez que nous sommes, pour la plupart, tous à Abidjan ou dans les villes où la majorité de nos enfants ne savent même pas ce que c'est que le Dida ; où les contes et les jeux traditionnels tendent à disparaître. C'est pour cette raison que nous avons décidé de pérenniser cette culture, cette tradition en la valorisant à travers le festival Djaka. Pour cela, nous sommes tenus de l'organiser. Nous en avions fait une biennale, mais si l'on nous demande de faire en sorte que cette fête soit organisée chaque année et qu'on nous envoie les moyens - parce que ce sont les moyens qui font souvent défaut - nous allons le faire chaque année et puis faire en sorte qu'Akabia qui est aujourd'hui décrétée capitale et siège de la culture Dida, accueille tout le monde. Est-ce qu'on peut s'attendre à une fête tournante pour les prochaines éditions? Je voudrais remercier et rendre hommage à la vaillante population d'Akabia qui est dans la sous-préfecture de Divo, pour l'idée ingénieuse que ce village a eue en organisant ce festival, sachant bien sûr que nous avons eu l'habitude de nous retrouver seulement qu'à l'occasion des veillées funèbres. Maintenant, est-ce que le festival Djaka doit être envoyé dans d'autres régions ? Bien sûr, puisque des régions nous sollicitent. Mais nous devons d'abord retenir que le siège, c'est Akabia. Nous pouvons organiser de temps en temps ce festival dans d'autres endroits comme Lakota, Divo ou comme Didoko ; là, où on nous sollicite. Mais il faudrait que tous les deux ans, le festival revienne à Akabia parce que c'est le siège de ce festival. C'est pourquoi, je voudrais dire merci à toute la presse parce que c'est la première fois qu'un tel événement organisé en pays Dida connaisse une telle médiatisation. Je remercie aussi les parrains de ce festival, le ministre d'Etat, Lida Kouassi Moïse et puis le ministre Roland Zakpa Komenan. Je remercie également les députés qui ont apporté la caution du peuple Dida à cette fête, les hommes religieux et les chefs traditionnels de tous les villages qui sont venus à ce festival ; sans oublier les populations d'Akabia, le canton Abohiri et le Comité national Djaka qui a tout fait depuis plus de deux ans pour que cette fête ait lieu. Il y a eu des désagréments certes, mais nous pensons que les éditions à venir seront beaucoup plus meilleures pour que tout le monde soit satisfait.
Entretien réalisé à Akabia par DY

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