Le Dr Luis Sambo, directeur régional de l'OMS pour l'Afrique, a exprimé mardi sa préoccupation face à la résistance médicamenteuse généralisée pour le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme.
La question de la résistance aux médicaments doit être examinée avant que la situation ne devienne incontrôlable , a averti mardi à Kigali (au Rwanda) le directeur régional de l'Oms pour l'Afrique. Le Dr Luis Sambo qui s'exprimait devant les délégués présents à la 59e session du Comité régional de l'Oms pour l'Afrique a attribué la résistance aux médicaments liée aux trois maladies mortelles à un certain nombre de facteurs dont les difficultés observées dans les systèmes de santé en termes d'accès limité aux services de santé, la faiblesse des systèmes de gestion de l'approvisionnement et de l'offre de médicaments; l'insuffisance des infrastructures de laboratoire, ainsi que les contraintes logistiques et en ressources humaines. L'expert onusien a déclaré que la résistance aux médicaments liée au Vih/Sida peut s'observer même parmi des personnes traitées convenablement et respectant le traitement, étant donné que les patients ont besoin d'un traitement antirétroviral tout au long de la vie et en raison du rythme élevé de réplication et de mutation du Vih. Il a expliqué que les cas de tuberculose multirésistante (TB - MR) et de tuberculose ultra-résistante (TB - UR) sont en augmentation, particulièrement à cause de schémas thérapeutiques inadéquats ou mal administrés. En ce qui concerne le paludisme, la résistance généralisée à la chloroquine et à la sulphadoxine - pyriméthanine a conduit à un changement de politique de traitement et à l'adoption d'une thérapie combinée à base d'artémisinine (ACT). Dr Sambo juge par conséquent nécessaire d'assurer une utilisation prudente de l'ACT afin d'éviter la propagation de la résistance aux médicaments. L'Oms propose un plan d'action en neuf points qui permettrait aux pays de faire face à la généralisation de la résistance aux médicaments liée au Vih/Sida, à la tuberculose et au paludisme.
Les Etats membres sont appelés à renforcer les capacités en ressources humaines pour la prévention et la prise en charge de la résistance aux médicaments et les réseaux nationaux et infranationaux de laboratoire de santé. Ils doivent établir des réseaux sous-régionaux de suivi de la résistance aux médicaments et améliorer l'acquisition et l'offre de médicaments pour le Vih/Sida, la tuberculose et le paludisme. Chaque pays est aussi invité à mettre en place des systèmes de suivi de la résistance aux médicaments et d'efficacité des médicaments, des mesures de lutte administratives, environnementales et de protection personnelle contre l'infection pour la tuberculose. Dr Sambo a plaidé en faveur de la recherche et de la mise au point de nouveaux outils de diagnostic et de nouveaux médicaments et la mobilisation de ressources financières pour soutenir la mise en ?uvre des actions contre la résistance aux médicaments, dans le cadre du renforcement des systèmes de santé.
Cissé Sindou (Source Oms Côte d'Ivoire)