jeudi 10 septembre 2009 par Le Temps

Ministere des affaires etrangeres
Le ministère des Affaires étrangères traverse une zone de turbulence ces derniers temps. Et ce n'est pas la dernière décision du ministre qui autorise enfin la remise des décisions d'affectation dans le cadre du mouvement diplomatique qui ramènera l'accalmie.

Depuis quelques semaines, ce qui se disait tout bas est étalé sur la place publique et se dit à haute et intelligible voix. En effet, la question scabreuse, tant des ressources financières que des ressources humaines du ministre Bakayoko Youssouf et de son cabinet est décriée par ses agents qui voient en ce comportement un sabotage. Depuis deux ans, le mouvement diplomatique qui a été suspendu pour des raisons d'argent selon le ministre, reprend cette année, sous la pression de la grogne des diplomates, sans tenir compte des besoins dans les Ambassades et de la Formation initiale des agents diplomatiques. De sources proches des diplomates, il n'existe pas de commission d'affectation. " Les critères qui tiennent actuellement sont le parrainage et l'argent. Un diplomate qui n'a ni parrain, ni argent, peut facilement passer cinq ( 5) , six (6), sept (7), voire huit (8) ans au département central avant qu'on ne daigne songer à l'envoyer à l'extérieur ", indiquent nos sources. Avant d'ajouter, " à l'inverse, lorsque tu es parrainé, ou tu as de l'argent, tu peux passer plus de six (6) ans à l'extérieur comme c'est le cas actuellement d'un bon nombre de diplomates. Alors que, en la matière, la règle c'est de passer trois ans au département central et six ans à l'étranger, de sorte que chaque année, le mouvement diplomatique consiste à rappeler au pays ceux qui ont bouclé leur sixième année et faire partir ceux qui auront passé trois années en Côte d'Ivoire ". Selon une source rompue aux arcanes diplomatiques, sur une trentaine de personnes qui ont excédé les six ans, le cas de Monsieur Aka Ezoa Lambert est patent. Conseiller à l'Ambassade de Côte d'Ivoire en France, il totalise 17 ans et 11 mois de présence à l'extérieur. Elle cite aussi MM Hué Bi Djangoné Raphaël, 1er secrétaire à l'Ambassade de Côte d'Ivoire au Canada qui est dans sa 10e année plus 7 mois, Kouakou Kouakou Michel, 2e secrétaire au Saint siège à Rome, 10 ans et 6 mois. La liste, selon elle, n'est pas exhaustive. " Le clientélisme, la corruption et le cafouillage gouvernent le mouvement diplomatique annuel à tel point que certains diplomates s'offrent le luxe de refuser de rentrer lorsqu'ils sont rappelés à Abidjan ", dénonce-t-elle. Puis, elle ajoute : " Certains se permettent même de dépenser le forfait bagages qui leur est envoyé et restent en poste. Ils ne sont jamais sanctionnés ". Pour ces diplomates, tous ces longs séjours sont contre productifs pour la diplomatie et sont source de découragement pour les diplomates qui sont au pays ici, qui ont bouclé les 3 ans et qu'on refuse d'affecter. Autre motif de découragement ou de démotivation qu'avancent nos interlocuteurs, c'est l'affectation de Mlle Niava Surena en Espagne, administrateur du Travail et des Affaires sociales pendant que les diplomates de carrière de sa promotion et des promotions antérieures où l'on compte des professionnels qui totalisent plus de 15 ans de présence dans l'Administration, ne sont pas concernés par le mouvement diplomatique. Cette dernière, à peine titularisée, a été reversée irrégulièrement dans le corps diplomatique avec le mouvement diplomatique de cette année, on note que la priorité a été accordée au personnel technique dont les affectés sont les plus nombreux et ont été les premiers à recevoir les décisions. Selon les sachants, si on a quelquefois besoin d'eux en poste, cela ne doit pas se faire au détriment des objectifs des missions diplomatiques dont les besoins en diplomates sont évidents et rappelés par les Ambassadeurs au départemental central. A titre d'exemple, on cite Mme Ayé Joëlle, Assistante sociale affectée au Mexique, Mme Traoré Thérèse, agent administratif au Nigeria et M. Legbo Thierry, archiviste, va en Arabie Saoudite.
La tutelle est accusée de vouloir diluer toutes les propositions consensuelles contenues dans le projet de décret d'application du statut du corps diplomatique et sa lourdeur dans le traitement définitif dudit décret. Les diplomates se disent fatigués des arguments peu convaincants. Car pour eux, leur ministre est incapable de défendre leurs intérêts et refuse même de voir leurs conditions de travail et de vie s'améliorer. " Comment comprendre que pour une corporation d'à peine 500 diplomates, on brandit le prétexte de manque de ressources financières pour ne pas déposer sur la table du chef de l'Etat le décret, là où enseignants, médecins, policiers, qui sont 20 fois plus nombreux, ont vu leurs décrets signés ?", s'insurgent-ils. Le ministre est accusé de faire le tour du monde, là où ses agents peinent à avoir une couverture médicale, l'ouverture de la régie du ministère et surtout du décret d'application de leur statut.

Tché Bi Tché
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