mardi 22 septembre 2009 par Nord-Sud

La Société de transport urbain de Bouaké démarre ses activités le 10 octobre. Un immense soulagement pour les populations de la capitale du Centre, confrontées souvent à de graves problèmes de locomotion.

Le 10 octobre, les Bouakéens circuleront avec un nouveau type de transport. En plus des Gbaka, des taxis autos et des motos taxis qui animent la capitale de la paix, l'on verra des bus. La bonne nouvelle est confirmée par le Directeur technique et de l'exploitation (Dte) de la nouvelle société : la Société de transport urbain de Bouaké (Stub). Au dépôt, sis à Sokoura, le Dte, Diomandé Vassiafa, s'active pour le respect de cette date. Pour l'heure, une vingtaine de bus constituent le parc. Entre les engins de type Renault, destinés à satisfaire la clientèle, le technicien fait les ultimes réglages. Il vérifie tout : carrosserie, roues, moteurs, freins, huile de moteur, huile de frein

Les trajets

Occupé qu'il est, il ne prête même pas attention aux nombreux curieux et autres visiteurs. Lorsqu'un de ses collaborateurs lui fait signe de la présence de notre équipe de reportage, c'est dans un bus aménagé en bureau pour la circonstance qu'il nous reçoit. Calmement, l'homme qui semble maîtriser son sujet présente l'entreprise qu'il a en charge comme une société anonyme. La Stub, c'est une idée originale du maire de la ville, Ibrahim Fanny, par ailleurs opérateur économique. Il en est d'ailleurs le Président directeur général. Alors qu'elle devait entrer en exploitation vers la fin de 2002, la compagnie a traversé de nombreux soubresauts. En effet, du fait de la crise politico-militaire, le projet sera rejeté plusieurs fois. Il s'agissait par la création de ce transport de masse, de mettre fin aux souffrances des élèves, des étudiants et des personnes en quête d'un premier emploi qui marchaient beaucoup dans la cité. C'est pourquoi sur la fiche technique que M. Diomandé présente, la quasi-totalité des bus se dirigent vers le campus, les Grandes écoles, les lycées, les collèges et les zones industrielles. Ce qui donne un total de 6 terminus fonctionnels pour un départ. Ce sont les terminus de Tchélékro en passant par le campus universitaire, de Belleville, fin goudron, d'Air France cimetière menant à la petite zone industrielle, de l'aéroport, de la Gonfreville, du terminus du corridor Nord sur la route de Katiola et du terminus du collège moderne Martin Luther King de Kennedy. D'autres terminus sont prévus à la pharmacie du château d'Ahougnanssou, à N'Djebonoua, à la zone industrielle Sitab en passant par le collège moderne Koko. Autobus circuleront de 5h30 à 22 heures sur ces axes bitumés. Les axes de Broukro et du quartier de la Zone non bitumés ne bénéficieront pas de bus pour l'instant. Sur demande de la mairie de N'Djébonoua (distant de 18 km), le bus sera admis à parcourir cette distance. C'est une dérogation spéciale, voire une entorse à la loi. En principe, le transport urbain n'excède pas 15km. Au-delà, on parle de transport interurbain. Nous avons tenu à respecter cette disposition pour permettre aux autres types de transport d'avoir leur part du marché , explique M. Diomandé. Un total de 200 arrêts de bus et 50 abris bus sont en construction pour le bonheur des usagers. Les travaux ont été confiés à l' Agence conseil en communication et marketing dirigée par Koné Mamadou. Cette société en communication est partenaire de la Stub dans cette nouvelle odyssée. Un abri bus selon des indiscrétions coûte 800.000 Fcfa. Et un panneau d'arrêt de bus confectionné revient à 25.000 Fcfa. Nous voulons être des filleuls de la Sotra. Donc, la Stub fonctionnera à l'image de son parrain ne cesse de répéter le directeur d'exploitation. Dans la fixation des prix, le président Fanny a décidé de tenir compte de la pauvreté généralisée . A cet effet le ticket pour la course revient à 100 Fcfa dans la commune quelle que soit la distance .

Les tarifs

Seule la distance jusqu'à la commune voisine de N'Djébonoua coûtera 250 Fcfa. Des cartes de bus sont également prévues. En attendant une éventuelle subvention de la part de l'Etat, les élèves et étudiants auront droit à des cartes permanentes de 5.000 Fcfa payables mensuellement. Ce sésame leur permettra de circuler tous les jours à leur guise. La carte est renouvelable entre le 4 et le 5 du mois en cours. Les tout-petits du primaire paieront 2.500 Fcfa. Chaque bus comporte 30 places assises et 60 à 70 places debout. Ce qui donne 100 places par voyage. Les fonctionnaires et les autres corps sociaux n'ont pas été oubliés. Ainsi, il est prévu pour cette catégorie, une carte permanente de 16.000 Fcfa par mois. Il y a aussi la carte de 12.000 Fcfa le mois à raison de 4 voyages par jour. Et enfin une carte de 10.000 Fcfa le mois à raison de 2 voyages par jour. La régularité, nous a rassuré l'exploitant, sera à intervalle de 15 minutes. Il faudra environ une centaine d'employés pour faire fonctionner cette entreprise. Les chauffeurs conduiront et vendront en même temps les tickets. La montée se fait à l'avant et la descente à l'arrière du bus. Les contrôles se font comme avec la Sotra. Les fraudeurs doivent laver les bus ou être traduits devant les tribunaux. Le lancement officiel des activités de cette entreprise est placé sous le parrainage du Premier ministre, Guillaume Soro, et en présence du ministre des Transports. Le promoteur veut faire coïncider la numérotation des lignes de la Stub avec celle de la Sotra. Ainsi les bus qui vont vers l'aéroport porteront le dossard de la ligne 06 qui relie, à Abidjan, la gare sud à l'aéroport Félix Houphouët-Boigny. La priorité dans le recrutement des chauffeurs sera faite aux machinistes qui ont conduit les bus d'Abidjan à Bouaké. Et à ceux qui ont conduit durant le Championnat d'Afrique des nations (Chan).

Allah Kouamé Correspondant régional

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