jeudi 24 septembre 2009 par AFP

ABIDJAN - Les magistrats ivoiriens vont entamer en octobre une mission en France, dans le cadre de l'instruction sur la disparition du journaliste Guy-André Kieffer en 2004 en Côte d'Ivoire, pour obtenir des inculpations, après l'échec de leur première tentative.

"Cette deuxième visite des magistrats ivoiriens en France vise à obtenir des inculpations" a indiqué à l'AFP, Me Rodrigue Dadjé, conseil de Simone Gbagbo, l'épouse du chef d'Etat ivoirien dont l'entourage avait été mis en cause dans la disparition du journaliste franco-canadien.

Le procureur de la République Raymond Tchimou avait conduit du 1er au 21 août une première mission qui s'était achevée sans les mises en examen souhaitées par le parquet d'Abidjan.

"Malheureusement, ces inculpations n'ont pas été possibles compte tenu du fait que les textes français de procédure exigeaient un délai plus long que la période dont disposaient les magistrats ivoiriens pendant leur mission en France", a expliqué l'avocat dans un communiqué.

Selon Me Dadjé, cette deuxième mission judiciaire vise à obtenir l'inculpation de l'Ivoirien Berté Seydou pour "faux témoignage".

Ce dernier se présentant comme le chauffeur d'un commando qui aurait enlevé Kieffer, vit actuellement en France.

La justice ivoirienne veut également inculper Bernard Kieffer, le frère de Guy-André Kieffer, "pour complicité de faux témoignage et subornation de témoin", a souligné le conseil de Mme Gbagbo.

Le précédent séjour des juges ivoiriens avait permis l'audition d'une dizaine de personnes dont Eric Latham et Stéphane de Vaucelle, membres de la Corporate Commodities Consulting (CCC), société de conseil où travaillait Guy-André Kieffer.

Un ancien responsable de CCC, Jean-Michel Aron-Brunetière, avait été inculpé fin juillet par la justice ivoirienne, de même qu'un autre Français vivant aussi à Abidjan, Jean-Yves Garnault, conseiller du président ivoirien Laurent Gbagbo et proche du disparu.

Guy-André Kieffer a été vu vivant pour la dernière fois le 16 avril 2004 sur un parking d'Abidjan, alors qu'il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Mme Gbagbo. Son corps n'a jamais été retrouvé.

Un témoin avait affirmé que des membres de la "garde rapprochée" de la Première dame ivoirienne avaient, le 16 avril 2004, jour de sa disparition, fait subir des "interrogatoires" à Kieffer dans une cellule de la présidence.

Ils l'auraient ensuite conduit vers une destination inconnue.

Simone Gbagbo a été entendue en avril à Abidjan par les juges français enquêtant sur la disparition du journaliste.

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