mercredi 21 octobre 2009 par Nord-Sud

De retour à Bouaké depuis quelques jours après une longue période d'absence, le chef d'état major adjoint des FaFn, Comzone de Séguéla, le Commandant Ouattara Issiaka alias Wattao, fait un tour d'horizon de l'actualité politique.

Le Centre de commandement intégré(CCI) est fonctionnel depuis un moment sur toute l'étendue du territoire national. Quelle est l'ambiance entre les FaFn et les Fds ?
Au sein du CCI actuellement, tout fonctionne parfaitement. Pour l'Accord de Ouagadougou, nous avons intérêt à ce que toutes les deux forces cohabitent, travaillent main dans la main. Cela dans une symbiose parfaite de telle sorte que personne ne soupçonne ou ne suspecte son prochain. Ce qui ramène la confiance au sein de la population et au sein de la communauté internationale.

Qu'est-ce qui coince au niveau du redéploiement effectif des commissariats et brigades mixtes sur toute l'étendue du territoire national?

La liste des éléments du CCI est déjà prête. Aujourd'hui, nous rencontrons des problèmes logistiques et financiers. C'est ce qui explique le retard constaté dans le redéploiement des 8000 éléments du CCI sur toute l'étendue du territoire. Comprenez que déployer 8000 personnes, c'est régler les problèmes d'hébergement, de restauration et de santé. Donc je pense que ce sont ces problèmes que les autorités cherchent à régler avant de déployer tous les éléments du CCI. Mais je peux rassurer que c'est un processus qui est en bonne voie.

Ces derniers temps, il ya de l'accalmie à Bouaké. Le Cdt Chérif Ousmane fait tout pour assurer un mieux-être aux éléments de la zone 3. 0n peut citer en exemple les nombreux kits de réinsertion distribués depuis le début de la démobilisation des ex-combattants. Est-ce que la réduction du personnel de la Centrale vient en appoint des efforts de réinsertion du Commandant Chérif ?
Il ne faut pas faire d'amalgame. Il ya les démobilisés d'un côté et les Van (Volontaires pour l'armée nouvelle) de l'autre. Vous savez les problèmes que les démobilisés ont créés dans nos zones. Problèmes dus aux retards de décaissement. Et des ennemis de la paix ont profité de cette situation pour semer le trouble dans la tête de nos éléments qui, à certains moments, se sont soulevés. Aujourd'hui, Dieu merci, il ya l'accalmie. Je tiens à féliciter Chérif Ousmane pour le rôle qu'il joue. Il a essayé de canaliser les démobilisés de telle sorte qu'ils ont compris aujourd'hui que la situation n'est pas à la révolte et qu'il faut aller doucement. Aujourd'hui, si Chérif partage, c'est à ses propres frais, ce n'est pas l'Etat qui le finance. Je tiens donc à le féliciter pour cette grandeur d'esprit. Aussi, ce n'est pas le fait de vider les corridors qui lui a permis de faire cela. Chérif Ousmane avait commencé à aider ses éléments pour leur réinsertion bien avant de dégraisser la Centrale. Donc, il n'ya pas de lien entre ces deux faits.

Je trouve que c'est une bonne idée que les éléments s'apaisent et que le processus aille pour le mieux. On trouvera une solution pour chacun de nous. Personne ne sortira perdant dans ce processus sauf si on ne veut pas s'y inscrire résolument.

Le commandant de la zone peut l'organiser comme il se doit. On ne peut l'en empêcher. S'il a trouvé qu'il y a assez de désordre dans les corridors, il a le pouvoir de remettre un peu d'ordre. Maintenant, ceux qui ont été vidés, c'est vrai que ce sont des familles entières qui sont touchées, mais qu'ils se calment et continuent de faire confiance au Commandant Chérif qui est un homme compréhensif. Les gens parlent beaucoup. Je sais que Chérif va les recevoir. Nous sommes déjà à la fin du processus, il faut partir la tête haute. C'est un homme de grand c?ur, il saura trouver la solution adéquate. A ces éléments, je demande de se tranquilliser, ce n'est pas la peine de commettre des actes répréhensibles.


La démobilisation et la réinsertion ont repris dans toutes les zones Cno. L'APO avait indiqué que le désarmement devait être terminé 2 mois avant la tenue des élections. Nous sommes aujourd'hui à environ 40 jours des élections. Quelle lecture faites-vous de ce retard ?

La lecture que je fais de ce retard, c'est toujours les questions financières. Aujourd'hui, on peut bien démobiliser mais on démobilise sur quelle base s'il n'y a pas de moyens, s'il n'y a pas de kits. Même les Van n'ont pas encore réintégré les casernes qui ne sont d'ailleurs pas totalement réhabilitées. C'est pour toutes ces raisons que vous constatez ce retard. Sinon tout le monde est bien parti pour les élections. On dit partout que la Côte d'Ivoire a les élections les plus chères au monde. Il ne faudrait pas que la Côte d'Ivoire cumule encore de grosses dettes et avoir des difficultés pour résorber le taux de chômage galopant dans notre pays. Si on peut encore faire des efforts pour que les élections nous reviennent moins cher, c'est mieux pour nous et pour l'avenir. Mais, comme le Premier ministre l'a signifié, il faudrait qu'il y ait des listes fiables pour ne pas que quelqu'un se plaigne demain.

Le processus de sortie de crise tire à sa fin avec les élections qui pointent à l'horizon. Bientôt la publication des listes électorales provisoire et définitive suivie de la distribution des cartes nationales d'identité et des cartes d'électeurs. Au regard de ce résultat, les Forces nouvelles peuvent-elles être satisfaites de l'aboutissement de leur combat ?

Les Forces nouvelles peuvent se sentir satisfaites. Je peux même dire sans exagération : mission accomplie. Parce que, comme nous avons crié sur tous les toits que c'est une crise identitaire, si nos populations se sont faites enrôler sans débourser un centime avec à la clé une carte d'identité pour pouvoir circuler, c'est une satisfaction. Aujourd'hui, ce n'est pas tout le monde qui veut voter, d'autres veulent avoir une carte d'identité pour circuler, voyager et faire des affaires. Si aujourd'hui, on a pu distribuer ces cartes d'identité, je peux dire que notre mission est accomplie. C'est mon souhait que tout rentre dans l'ordre de telle sorte qu'aucun Ivoirien ne puisse se plaindre de ne pas être considéré comme Ivoirien. Aujourd'hui, on est satisfait, les candidatures de certains partis politiques avaient été rejétées aux présidentielles, mais actuellement, elles sont acceptées. Donc je peux dire encore que notre mission est accomplie. Et j'en suis très fier.


Vous avez certainement un appel à lancer à l'endroit de la population.

Il faudrait que les populations fassent attention. Aujourd'hui, les gens racontent n'importe quoi. On dit que tout le monde est vendu, tout le monde est ceci, tout le monde est cela. Je demande de faire attention car ce n'est pas tout le monde qu'on achète. La dignité, chez moi, ne s'achète pas.
C'est vrai, on ne peut empêcher quelqu'un de parler. Les ennemis de la paix ont toujours raconté ce qu'ils veulent mais Dieu seul sait ce que nous faisons pour le bien-être des Ivoiriens et de la Côte d'Ivoire. Moi ma mission, c'est de ramener la paix dans le c?ur des Ivoiriens et j'irai jusqu'au bout. J'ai toujours travaillé dans l'esprit de mon patron, si j'étais gauche, il ya longtemps que tout le monde l'aurait su.

C'est vrai on me voit souvent avec les compatriotes du Sud. ça paraît un peu bizarre mais dans la vie, toute chose a une fin. Si on a décidé d'aller à la paix, il faut qu'on se frotte pour mieux se connaître, pour mieux avancer et c'est ce que je fais aujourd'hui.
J'aide mon patron, j'aide l'APO pour que la population ressente vraiment la paix. On ne peut s'asseoir dans son salon et chanter la paix, il faut bouger, il faut poser des actions. Et ces actions, je les mène toujours avec la bénédiction de mon patron et de mes chefs.



Source : fninfo.ci

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