jeudi 3 décembre 2009 par Le Temps

En déplacement pour un meeting dans le département de Grand-Lahou, le lundi dernier, Alassane Ouattara a boudé le corps préfectoral.

Il est démocratiquement impensable qu'en république il y ait encore trop de gens qui se foutent royalement de tout", l'humoriste français, Pierre Dac, ne croyait pas si bien dire. Et pourtant, il se trouve des individus, en Côte d'Ivoire, qui lui donnent raison. En effet, l'impensable s'est produit le lundi 30 novembre 2009, à Grand-Lahou. En meeting dans ce département, le président du Rassemblement des républicains (Rdr), Alassane Ouattara, s'est comporté comme un vulgaire individu. Qui ne sait rien de l'administration étatique. Attendu au domicile du préfet de Grand-Lahou, par le corps préfectoral, pour les civilités d'usage, le "républicain" a royalement ignoré les représentants de l'Etat dans cette localité. Arrivé dans la ville, plutôt que d'aller saluer la première autorité du département, Alassane Ouattara a préféré se rendre directement sur le lieu de son meeting. Alors qu'une personnalité de son rang (ancien Premier ministre d'Houphouët-Boigny), qui sait pertinemment que la première personne à qui un leader politique rend visite, une fois qu'il foule le sol d'une localité, où il doit mener des activités politiques, c'est bien le Préfet ou le sous-préfet. Parce que leurs responsabilités et leur pouvoir dans leur circonscription, leur font obligation de vous en donner les premières nouvelles. Mieux, il est de leur entière responsabilité d'assurer votre sécurité, tout le temps que vous y séjournerez. Ce qui irrite ici, c'est l'attitude anti-républicaine du candidat à la présidentielle ivoirienne. Ce qui fait dire aux observateurs avertis de la vie politique ivoirienne, que certains cadres du Rdr, dont leur leader, n'ont aucun respect pour tout ce qui relève de la responsabilité de l'Etat. Ni même un brin de respect pour les symboles de l'Etat de Côte d'Ivoire. Première règle élémentaire pour quelqu'un qui ambitionne diriger un Etat. Aspiration pour laquelle il ne manque aucune occasion pour promettre des milliards plus élevés que le budget de l'Etat. Alassane Ouattara n'a donc aucune considération pour la chose publique. Déjà en 2002, à la faveur du coup d'Etat manqué, des partisans d'Alassane Ouattara ont retiré le drapeau national du mât sur lequel il flottait, pour le remplacer par celui d'un pays voisin de la Côte d'Ivoire. Et aucune réaction n'est venue de la rue Lepic pour condamner cet état de fait. Plus récemment, à Korhogo des sbires, le samedi 28 novembre passé. D'Amadou Gon Coulibaly, surexcités, à l'idée que la ville de Korhogo -sous le charme du charisme de Dr Issa Malick Coulibaly, Directeur national de campagne du candidat Laurent Gbagbo-, bascule dans le camp présidentiel, s'en est pris (toujours) au drapeau national. Qu'il a mis en pièce. N'a-t-on pas dit que le chien ne change jamais sa manière de s'asseoir ?

Frimo D. Koukou
koukoudf@yahoo.fr

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023