mardi 8 décembre 2009 par Le Quotidien

Siméon Konan Kouadio, président du Mouvement Initiative pour la paix et candidat indépendant à la prochaine élection présidentielle s'est prononcé sur la nouvelle date qui a été proposée par la CEI .

A l'issue de la réunion du CPC, la période fin février-début mars 2010 a été proposée pour l'organisation de la présidentielle. Est-ce que cette date est, selon vous, tenable ?

La date qui me conviendrait aurait été octobre 2005. Mais aujourd'hui, pour des questions que nous comprenons, la situation n'a pas permis de tenir les élections et depuis, des dates nous ont été indiquées. Aucune de ses dates malheureusement n'a pu être tenue. Nous espérions pour une fois que la date du 29 novembre serait effective. Hélas, ça n'a pas été le cas. On nous annonce maintenant mars 2010. Souffrez que j'émette des réserves objectives par rapport à ce qui nous a été donné de constater sur toutes les dates déjà annoncées. Je pense que si deux éléments sont conjugués, à savoir la volonté politique et la bonne foi, cette date paraît tout de même raisonnable, au vu des tâches qui restent à faire et qui nous ont été communiquées. Mais l'observateur averti de la scène politique que je suis émet des réserves et est encore craintif par rapport au fait que ces deux denrées sont malheureusement bien rarissimes sous nos tropiques. Je veux espérer que cette date sera définitive, qu'elle sera effective parce que les Ivoiriens ont besoin de sortir de cette situation de ni paix ni guerre qui enfonce chaque jour davantage nos populations dans la misère et la paupérisation grandissante.

Récemment, il y a eu un débat à propos de l'intervention du Conseil Constitutionnel sur la fixation de la date de la présidentielle Sans être juriste, je peux affirmer que la loi donne la latitude à la Commission Electorale Indépendante de proposer une date au gouvernement et au président de la République qui prend un décret pour l'entériner. A ce que je sache, le Conseil Constitutionnel n'est compétent que pour l'appréciation de l'éligibilité des candidats, puis de la régularité du processus. Notamment de la validation des résultats. J'ai cru entendre que le chef de l'Etat devrait effectuer des visites d'Etat dans quatre départements, saisir par la suite le conseil constitutionnel, à l'effet de constater la possibilité de tenir des élections. Cette démarche m'a paru un peu anachronique dans la mesure où nous sommes en plein processus, les candidatures sont définitivement connues, la liste provisoire est affichée, les uns et les autres s'affairent pour les réclamations. Ce serait anachronique qu'on revienne à un débat de la possibilité ou pas de tenir des élections.
Certains de vos militants ont-ils manifesté des inquiétudes quand à la gestion des contentieux ?
Oui, je crois qu'il y a quelques craintes à avoir par rapport au nombre tout de même important de nos concitoyens qui se trouvent sur une liste à vérifier. Les dispositions pratiques donnent des inquiétudes par rapport au délai fixé. Je crois que très rapidement, la Commission Electorale Indépendante devrait voir comment décentraliser ou rapprocher les centres de nos parents. Les principales difficultés qui nous sont signalées sont les coûts engendrés du fait des déplacements. Les plaignants sont quelques fois obligés de se déplacer d'un village à une ville ou d'un village à un autre. Vous remarquerez que l'affluence dans ces centres n'est pas de mise. J'ai bien peur que nous ne retombions dans la lassitude et l'étirement que nous avons constaté lors de l'enrôlement. Et que notre délai de 30 jours ne soit ramené à une autre date. Ce qui aurait des incidences sur les projections qui sont faites aujourd'hui.

Entretien réalisé par Aristide Otré

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