jeudi 31 décembre 2009 par Le Nouveau Réveil

Lors de son récent passage à Fraternité Matin, Gbagbo a dit qu'il n'y a pas d'opposition en Côte d'Ivoire. Il a bien raison. En effet, notre expérience commune nous a démontré, depuis 1990, que certains citoyens et quelques partis politiques n'hésitent pas à utiliser la violence pour parvenir à leur fin. C'est notamment le cas du FPI qui a toujours privilégié l'usage de la violence comme moyen pour conquérir le sommet de l'Etat. Ce qui compte pour ce parti, c'est arracher le pouvoir à n'importe quel prix. " 1000 morts à gauche, 1000 morts à droite, moi j'avance ". En cette phrase d'une cruauté incroyable, se renferme toute la philosophie de la lutte politique de la refondation frontiste. Son parcours, de l'opposition au pouvoir, est semé d'actes guerriers, de défis basés sur l'affrontement, la lutte d'extermination, l'anéantissement de l'adversaire-ennemi.
Depuis sa légalisation, par la bonté du président Félix Houphouët-Boigny qui ne créa aucun obstacle en 1990 pour empêcher la renaissance du multipartisme dans notre pays, bien que dans sa vision éclairée, il entrevoyait déjà les dangers que cela comporte pour l'unité et le développement du pays, le FPI se distinguera par sa négativité. Du reste, dans l'expression "Front populaire" apparait clairement l'idée de guerre, de conflictualité, de division du peuple. On parle de front sur un champ de bataille, c'est-à-dire une ligne derrière laquelle les ennemis se préparent à l'affrontement ou à s'attaquer. Un face-à-face dangereux qui ne cesse d'exister que par l'anéantissement de l'autre.
Quant au vocable populaire, il véhicule la notion de soulèvement de masse, de hordes féroces qui vont à l'assaut d'une minorité à liquider afin d'imposer la dictature ou la raison de la masse supposée être dans son bon droit, puisque infaillible. Le FPI ne démentira pas ses définitions puisque c'est à partir de sa création que les Ivoiriens entendront les mots et expressions tels : marches revendicatives, boycott actif, grève à outrance, saccage d'édifices publics, sabotage de l'école, soulèvements corporatifs, politisation des corps constitués, notamment la défense nationale et la police etc.
Pour le FPI, il faut opposer la force de la masse à celle de la raison et, une fois la victoire obtenue se retrouver impréparé à la gérer. L'exemple le plus frappant est celui de l'école ivoirienne. Après le travail de sape de Blé Goudé pour le compte du FPI, une fois au pouvoir, ce parti s'est montré incapable de trouver la moindre solution pour résoudre les nombreux problèmes de son fonctionnement qu'il a créés pour empêcher le PDCI de gouverner.
Pour cacher son incompétence à diriger une nation moderne après avoir fait déverser une pluie de promesses démagogiques sur elle, le FPI veut entraîner l'opposition, les forces saines du pays, dans sa logique d'affrontement. Désormais, c'est devenu un refrain, une chanson sifflotée sur tous les toits par le chef des refondateurs et par ses suiveurs. En effet, lors de son récent passage à Fraternité Matin, Gbagbo a dit en s'en réjouissant, que l'opposition à son pouvoir ne sait pas faire l'opposition, qu'il n'y a pas d'opposition en Côte d'Ivoire. Des accusations graves et ridicules en même temps. Graves parce que connaissant l'homme, on mesure à quel danger le peuple ivoirien court, s'il veut lui emboîter le pas dans une sorte de défi absurde de la négativité, dans le sens de destruction de biens et de vies humaines. Paroles ridicules lorsqu'on sait que le rapport de force existant entre l'agglomérat présidentiel constitué de ramassis, d'adeptes de la pitance quotidienne, à n'importe quel prix, et la majorité physique, qualitative et quantitative que constitue le RHDP, va du simple au triple sinon plus. Cette dernière étant, avant tout, une majorité silencieuse qui veut utiliser les armes de la démocratie pour imposer son point de vue et son projet de société.
En fait, le chef des refondateurs dont la malice consiste à inciter l'opposition à adhérer à sa politique irresponsable et inhumaine, sait très bien que l'usage de la violence n'est l'apanage de personne. S'il est vrai qu'un peuple violent réussit difficilement à se métamorphoser en peuple pacifique, il n'est pas moins vrai que les personnes pacifiques peuvent se convertir facilement à la violence lorsqu'elles sont poussées à bout de la patience.
L'opposition ne sait pas faire l'opposition. De quelle opposition la refondation veut-elle parler ? De ses nouvelles recrues qui ne sèchent leurs linges que là où le soleil brille ? Ou, s'agit-il du RHDP qui jusqu'à présent a opposé la voie du dialogue et de la responsabilité, à la brutalité inconsciente et à la barbarie de ladite refondation ? C'est vrai. Le FPI, comme acteur politique, s'est toujours distingué par son désir farouche de déstabiliser les institutions républicaines. Il veut gagner les élections sans élections en prenant son désir pour celui du peuple ivoirien. On a vu Laurent Gbagbo reçu par le " Vieux ", prendre son aise avec l'air goguenard d'un homme se prenant pour le messie. Par la suite, il a utilisé tous les moyens possibles pour vilipender Félix Houphouët-Boigny, Alassane Dramane Ouattara, Premier ministre, et Henri Konan Bédié président de la République. Le FPI, malgré ses presque dix ans de pouvoir, sa politique d'achat de consciences, sa perversité assassine et son tripatouillage des circonscriptions électorales, est resté un parti de 14,5% ou un peu plus. Et c'est ce parti minus de militants barbares qui pense pouvoir indiquer sa conduite au RHDP
En fait, dans l'entendement du FPI, une opposition digne de ce nom doit être foncièrement violente et irrespectueuse des règles républicaines qui confèrent dignité et noblesse à la démocratie. Une stupidité fondée sur la volonté de la minorité usurpatrice du pouvoir, de rendre la Côte d'Ivoire ingouvernable pour le bonheur des pécheurs en eaux troubles. Le FPI est petit et il tente d'amener les grands partis responsables dans sa petitesse. Il veut dicter les règles du jeu, à sa guise, alors qu'il ne représente même pas un quart de l'électorat.
Alors, que doit faire l'opposition face aux provocations railleuses répétées de la refondation ? Rester passive en haussant les épaules ou reprendre la balle au bond en vertu du fait qu'il faut bêler avec les moutons ? Après six reports consécutifs de l'élection présidentielle par la seule et exclusive volonté du FPI et de Gbagbo Laurent qui ont peur du verdict populaire, l'opposition peut-elle se contenter de hausser les épaules, sachant que la majorité écrasante du peuple a hâte d'en finir avec l'état de guerre voulu, créé et entretenu par la refondation ? Elle se rend compte que son pacifisme, son choix qui est celui de la bonne et vraie mère dans le Jugement de Salomon, est interprété par la communauté internationale comme une faiblesse ou un aveu d'impuissance. Mieux qu'elle, l'opposition sait que le FPI est sanguinaire et se moque royalement des vies humaines à sacrifier pour son maintien au pouvoir. Le FPI et la communauté internationale se trompent. Car, la refondation et son chef guerrier qui sacrifient volontiers la vie des autres pour garder le fauteuil où ils sont assis, savent qu'ils ne sont qu'une minorité bruyante. Ceux-ci sont désormais au bout du rouleau. Ils doivent comprendre que, face à l'exaspération du peuple, le RHDP n'acceptera plus un seul report de l'élection présidentielle. Il montrera sa force et sa détermination à chasser la refondation du sommet de l'Etat avec les moyens appropriés. Etant plus nombreux, le rassemblement de l'opposition écrasera, si tel devait être l'ultime solution pour sauver le peuple de la dictature de la minorité, la refondation non seulement dans les urnes mais aussi dans la rue.
Si utiliser la violence est savoir faire l'opposition, que Monsieur le candidat Gbagbo Laurent se rassure. Le RHDP est préparé à s'en servir, s'il le faut, pour que l'ordre républicain règne à nouveau sur notre pays.
Interprétant le comportement atypique de la refondation, on devine facilement sa volonté de mettre le pays à feu et à sang, c'est-à-dire qu'elle n'abandonnera le pouvoir que par la force de la rue. Cela est conforme à sa méthode. N'ayant jamais bâti, elle n'éprouve aucun souci à détruire, contrairement au PDCI, au RDR et leurs alliés du RHDP qui savent que construire est infiniment plus difficile que détruire.
Responsables, soucieux de la cohésion nationale et de la préservation des acquis de quarante ans de travail et de souffrance, les membres du RHDP laissent le choix des armes au FPI. Il lui appartient de dire s'il accepte ou non l'élection présidentielle comme prévue entre fin février et début mars 2010. Dans le cas où sa réponse est négative ou dilatoire, il devra avoir le courage d'indiquer le type de combat de libération qu'il préfère et il sera servi. Ce pas de non retour doit mériter réflexion. Avertis, Monsieur Gbagbo et son parti trouveront sur leur route la réponse foudroyante du RHDP. Elle sera à la mesure du défi lancé par les refondateurs depuis qu'ils ont confisqué le pouvoir. Car, trop c'est trop. S'ils désirent l'application de la loi du Talion, eh bien, il l'auront.
Aujourd'hui, tout le monde sait que les différents reports de l'élection présidentielle est l'?uvre exclusive du président-candidat et de sa formation politique. Avec la présence de l'ONUCI dans le pays, la communauté internationale est avisée ; qu'elle ne vienne pas jouer au médecin après la mort si les refondateurs à qui elle a permis de se jouer du monde, poussent le peuple exaspéré dans la rue puisqu'elle ne mesure le rapport des forces politiques que dans leur capacité de mobilisation populaire. Le RHDP qui a préféré jusqu'à présent la dissuasion par la persuasion pacifique, a été jugée par la même communauté internationale comme une opposition inexistante voire renonciatrice. En cela, elle est entrée dans le jeu des refondateurs ; qu'elle ne vienne pas jouer à l'hypocrite si demain la majorité du peuple de Côte d'Ivoire décide en fin de compte de se faire entendre en utilisant à son tour les armes préférées du FPI, c'est-à-dire la violence. Elle devra comprendre la cause du peuple ivoirien qui vit sous la dictature tribale du FPI depuis 2000. Si elle pense que le pacifisme du RHDP est une faiblesse, qu'elle se détrompe. Pendant qu'il est encore temps, si elle se contente d'être à la fenêtre, elle sera complice de ce qu'il adviendra si le FPI minoritaire, sanguinaire et dictatorial ne veut pas laisser la démocratie s'exprimer librement.
Une fois pour toutes, les Ivoiriens sont appelés à distinguer entre les partisans de la paix, de la concorde, les bâtisseurs d'empires, les constructeurs, les rassembleurs de peuples, les apôtres de l'hospitalité, les tisseurs de fraternité que nous sommes au PDCI-RDA et les adeptes de la guerre, de l'affrontement, de la discrimination, de la destruction, des gaspillages du bien public, de l'égoïsme, des jouissances-frimeuses, de la violence et du dénigrement systématique représentés par les refondateurs. Ils doivent savoir que dans le mot front, il y a guerre, affrontement; il y a sang et larmes. Les frontistes ne vivent et prospèrent que dans la haine, le rejet et l'humiliation de l'autre. Le choix des Ivoiriens-Ivoiriennes, en ce qui concerne les prochaines consultations politiques, ne peut être motivé que par les visions diamétralement opposées du FPI et du PDCI, voire du RHDP. Tout le reste en dépend.
Sans paix, il n'y a pas de développement économique ni aucune sorte de progrès. C'est pour la rétablir que le PDCI-RDA et son président Aimé Henri Konan Bédié, sont entrés en campagne pour déloger les refondateurs hors du temple. Redonner confiance aux Ivoiriens et à leurs nombreux amis disséminés partout dans le monde, est le but que les vrais héritiers de Félix Houphouët-Boigny poursuivent inlassablement. En face d'eux, il y a les refondateurs frontistes qui promettent encore plus de sang, de larmes, de division. En somme, vous l'avez compris, ils veulent prolonger les souffrances du peuple pendant qu'eux et leurs parents passent leurs week-ends en France dans les palaces. Leur chef promet de désarmer les Forces nouvelles par une autre guerre après l'élection présidentielle s'il est réélu pour le malheur des Ivoiriens. Toute leur campagne truffée de mensonges, de malice et de mauvaise foi vise un seul objectif : prolonger la douleur du peuple et s'enrichir encore plus sur leur dos. Ils promettent la chienlit pour s'incruster au pouvoir, d'où l'incitation faite à l'opposition de s'opposer, c'est-à-dire à se livrer à la guerre. Le candidat des Ivoiriens veut voir le pays s'embraser, les familles séparées, les amis devenus ennemis. Tel est son rêve pour la Côte d'Ivoire. Toutefois, il doit savoir que le pays n'est pas la propriété de ses parents, ni de son parti. S'il pense pouvoir se servir de la menace, de la peur et de l'achat de quelques brebis égarées pour sauver son trône, il se trompe. L'opposition ne reculera plus. Mieux, elle l'obligera à subir dans les urnes la dure loi de la démocratie, à moins qu'il ne préfère celle de l'affrontement. A lui le choix des armes et à bon entendeur salut !
Le ministre Kobenan
Kouassi Adjoumani
Député
Délégué départemental du PDCI-RDA, Tanda 1


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