jeudi 7 janvier 2010 par Nord-Sud

Zagol Alain Durand qui se réclame secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci), depuis le congrès tenu le 27 juin à Yamoussoukro révèle les raisons profondes de son opposition à Mian Augustin et parle des sources de financement de son groupe.


Vous semblez avoir pris vos quartiers à Yamoussoukro après le 7ème congrès qui vous a porté à la tête de la Fesci. Pourquoi ?

Nous sommes déjà allés à Abidjan à plusieurs reprises. Nous y avons rencontré des autorités administratives et même politiques pour continuer à parler de la Fesci. Cela, dans le sens de ramener les élèves à l'école. Nous avons fait plusieurs missions à Abidjan, mais nous estimons que le temps n'est pas encore arrivé de nous y installer. Quand le temps arrivera, nous y serrons et vous le verrez.


Justement à Abidjan, un autre congrès a porté Mian Augustin à la tête de la structure. Un bicéphalisme donc dans la structure ?

Mian se prétend secrétaire général, il ne l'est pas ! En tous cas, pas conformément aux textes de la Fesci. C'est un usurpateur de titre, mais nous allons prendre les dispositions pour que l'ordre soit rétabli.


Quels textes empêchent Mian d'être le Sg ?

Les textes régissant la Fesci ! Je pense qu'on doit les promulguer au niveau de la presse pour que vous en connaissiez le contenu. Il y est dit clairement qu'après un mandat, le secrétaire général réunit son Bureau exécutif national et qu'un débat est animé au sein du Ben afin de définir le thème, la date et les propositions du président du comité d'organisation.
Malheureusement, ce à quoi nous avons assisté, c'est un point de presse que le camarade Mian Augustin a animé pour annoncer la date du congrès. Et pire, cette date ne respectait pas les normes stipulées par nos textes, car les thèmes sont annoncés un mois avant la tenue du congrès. Or cela a été fait 10 jours avant. Donc, de façon légale, en respect aux textes, Mian n'est pas le secrétaire général de la Fesci.


Pourtant, vous aviez présenté votre candidature à Abidjan ?

Effectivement ! Nous avons toujours été candidat. Pour le simple fait que l'école ivoirienne se meurt et que la structure, sensée représenter les élèves et étudiants de Côte d'Ivoire, ne jouait pas pleinement son rôle. Donc nous avons été candidats et avons déposé, conformément aux dispositions prises par le comité d'organisation, déposé notre candidature. Mais, en même temps, nous avons adjoint à notre candidature une motion de protestation pour dire que ce congrès ne se tenait pas dans le respect de nos textes et qu'il fallait en revoir l'organisation. Surtout que le président du comité d'organisation était membre du staff de campagne du secrétaire général sortant. Malheureusement nous nous sommes heurtés à un mutisme qui n'a pas favorisé les choses.


Puisque vous ne vous reconnaissiez pas dans ce congrès, pourquoi avez-vous présenté votre candidature là-bas ?

On présente une candidature pour faire office de candidature, tout en relevant les irrégularités. Si on est entendu et compris, le congrès est réorganisé selon les textes de la Fesci. Nous avons déposé notre candidature et nous avons relevé les irrégularités, le camarade Yoro Guédé Ramsès et moi-même. Nous avons déposé une requête en bonne et due forme pour dire que le congrès, tel qu'il se tient n'est pas juste et qu'on souhaiterait un report de la date. Si nous n'avons pas été écoutés, c'est tout à fait logique que nous n'y participons pas, malgré nos candidatures.


Est-ce que cela peut justifier la tenue d'un congrès que certains qualifient de Congrès de la dissidence ?

D'abord, il faut savoir que ce terme dissident ne nous plait pas, parce que nous ne sommes pas des dissidents. Nous sommes plutôt de la légalité. Si vous avez bien suivi ce qui s'est passé à Yamoussoukro, il y a eu des travaux, des réflexions nourris dans les ateliers.


Vos partisans auraient saccagé les chambres de ceux de Mian Augustin partis au congrès d'Abidjan. Est-ce vrai ?

Je n'en n'ai aucune preuve et je l'ai appris dans les journaux. Retenez que si nous avons décidé de faire le congrès à Yamoussoukro, c'est parce que nous n'aimons pas la barbarie et nous détestons la violence sous toutes ses formes, d'où qu'elle vienne. Nous sommes des démocrates et nous n'accepterons jamais qu'une violence soit exercée sur quelqu'un à cause de son appartenance à une tendance ou de ses idées. Nous aspirons à un mieux être des élèves et étudiants dans le respect de leurs droits à la contradiction. Donc si quelqu'un décide d'aller à Abidjan pour participer à un congrès, nous jugeons que c'est son droit. Je m'inscris en faux contre cette affirmation.


Les mêmes sources vous accusent d'avoir empêché certains d'aller à Abidjan si bien qu'il y a eu une altercation entre vous et les délégués de Bouaké.

Je voudrais vous rassurer. Jamais nous n'avons mûri ce genre d'idées et d'actes qui sont en contradiction avec notre vision pour la Fesci et l'école ivoirienne. Surtout que nous même n'avons fait aucun forcing sur aucun coordinateur afin qu'il se rende à Yamoussoukro. Les coordinations sont arrivées ici pour participer au congrès de la maturité. Je n'ai pas eu écho que l'on a empêché ceux de Bouaké ou d'autres d'aller où ils le souhaitaient.


Un commentaire sur la tenue prochaine à Yamoussoukro de l'investiture de Mian Augustin ?

Je suis heureux que Mian déclare qu'il viendra à Yamoussoukro pour son investiture. Il a passé deux années à la tête de la Fesci sans bouger. Il quitte Abidjan, va dans son village et de là, chez son parrain et la Fesci s'arrête là pour lui.


Son parrain ?

Oui, son parrain, vous le connaissez, vous les journalistes ! Il n'est pas de mon ressort d'étaler la vie privée des gens dans la presse, contrairement aux autres. Mais, vous savez bien de qui je parle. Je voudrais simplement vous dire que Mian n'a fait qu'une Fesci triangulaire Abidjan-Adaou (son village)-Sanhoukro-Abidjan. Il n'a visité aucune coordination, il n'a fait aucun meeting dans aucune coordination de Côte d'Ivoire et vous en êtes témoin ! Donc, s'il veut venir à Yamoussoukro pour son investiture, c'est une bonne chose ! Cela montre qu'il est enfin en train d'occuper le terrain. Mais, pendant qu'il viendra à Yamoussoukro, moi je vais occuper le siège de la Fesci qu'il a abandonné. Allez voir sur le campus. Le siège de la Fesci qui porte le nom de celui qui l'a fait pour notre organisation, Kuyo Jean Serge, décédé dans un tragique accident, a été abandonné. Alors que le camarade Koffi Serge y est resté pour animer la Fesci pendant son mandat. Tout le matériel qui y était a été emporté on ne sait où. Et pendant ce temps, les gens retapent des bars à coup de millions au détriment de la structure qui défend les intérêts des élèves et étudiants de Côte d'Ivoire! C'est contre tout cela que nous nous battons et c'est pour régler tout cela que nous avons été élu secrétaire général national de la Fesci.


Qui est le parrain de Zagol et de Ramsès ?

Pourquoi en Côte d'Ivoire il faut toujours chercher des mains souterraines aux actions que posent les uns et les autres ? Un candidat, c'est quelqu'un qui prend des dispositions. Nous nous sommes préparés, le camarade Yoro Guédé Ramsès et moi, avons vécu dans la modestie. Nous ne voulons aucune mainmise sur la structure et c'est pourquoi nous avons délocalisé notre congrès à Yamoussoukro. Donc, nous n'accepterons jamais d'être soutenus par qui que ce soit à part les élèves et étudiants. Si nous l'acceptons, nous allons trahir l'idéologie de nos camarades et ce pour lequel ils ont lutté. Nous avons mis nos budgets de campagne à la disposition de ce congrès de Yamoussoukro. Et pendant que nous sommes en train de parler, les coordinations sont en train de lever des cotisations pour soutenir les actions que nous menons. Il y a encore des élèves et étudiants qui veulent se libérer du fascisme, de la dictature et de la terreur qui règnent à Abidjan et qui nous apportent leur soutien. Pas plus tard que hier, nous avons reçu la somme de 500 mille Fcfa cotisées à Abidjan par des étudiants.


Pourtant, il nous revient que derrière vous se cachent les ministres Bohoun Bouabré et Dano Djédjé.

Des affabulations ! Ce sont des responsables du pays que tout le monde connaît. Ma mère est d'Issia et j'y ai rencontré le ministre Bohoun Bouabré au cours d'une manifestation organisée par moi-même. Et depuis, aucun contact même si le désir de le rencontrer m'a effleuré plusieurs fois. Mais, je vous assure, nous n'avons derrière nous que notre conviction et les élèves et étudiants de Côte d'Ivoire. A part eux, aucune autre personne. Autrement, on trahirait la cause que nous défendons qui est de libérer la Fesci de tous les jougs.


Auriez-vous présenté vos excuses à Mian Augustin comme cela nous a été rapporté ?

Avez-vous senti en nous des gens qui veulent faiblir ? Nous sommes très sereins et nous savons à quoi nous en tenir dans les jours à venir. Je vais vous dire une chose. Pour se combat, nous avons fait preuve de renoncement de soi. Nous ne sommes plus guidés que par notre esprit et notre idéal, la libération des cités universitaires, la liberté et la démocratie sur notre espace universitaire. Nous n'avons pas peur de qui que ce soit et sommes prêts et déterminés à livrer ce combat. C'est-à-dire ramener tous les mots d'ordre de la Fesci autour de l'élève et l'étudiant ivoirien. Nous ne sommes pas prêts à reculer et Mian n'est pas quelqu'un auprès de qui nous allons présenter des excuses ! Qu'il se trouve un emploi pour aller diriger sa famille au lieu de vouloir coûte que coûte s'imposer à des étudiants qui, pour la plupart, auraient pu être ses enfants.

Ousmane Diallo à Yamoussoukro

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