Source de vie comme on dit, l?eau est aussi un jalon important dans la marche des femmes vers l?autonomisation, surtout en milieu rural. Depuis plus d?une décennie, des efforts importants sont faits par le gouvernement ivoirien pour améliorer l?accès des populations à l?eau potable et faciliter ainsi la création d?activités génératrices de revenus par les femmes.
L?accès à l?eau potable est une question cruciale aussi bien dans les villes que dans les villages. La corvée de l?eau incombe bien souvent aux femmes et aux jeunes filles. L?amélioration de l?accès à l?eau est donc un facteur important qui favorise l?autonomisation des femmes. En effet, libérées des longues heures consacrées à la quête de l?eau, les femmes peuvent entreprendre des activités génératrices de revenus et les petites filles avoir plus de temps pour l?école.
« Avant, je me levais ?? 4 heures du matin pour aller puiser de l?eau. Je devais aller de l?autre côté du village pour avoir de l?eau. Maintenant, la réparation de la pompe me facilite mon travail. », indique Agnès Nado, une productrice d?attiéké à Pauly Brousse, dans la région de Sassandra.
Selon cette mère de famille, avec l?eau de la pompe, elle obtient une meilleure qualité d?attiéké. Elle arrive donc à écouler rapidement sa production. « Je vends mon attiéké en ville. Et les grossistes viennent aussi en acheter », souligne-t-elle fièrement. Avec cette activité, Agnès Nado peut aider son époux à assurer la scolarité de leurs enfants.
À Gbonguiné 1, dans la région de Man, l?accès à l?eau potable a également changé le quotidien des populations, particulièrement celui des femmes. Sa disponibilité dans les ménages laisse du temps aux femmes pour mener leurs activités.
« Après nos activités, nous rentrons chez nous sans stress, car à n?importe quelle heure du jour, nous savons que nous allons avoir de l?eau », se réjouit la présidente des femmes, Yvonne Glou Zra. Depuis que l?eau coule dans les robinets, les femmes du village se sont investies dans divers commerce telle la vente de jus et de glace.
Dans le secteur hydraulique, plusieurs projets et programmes se conjuguent sur le terrain pour un meilleur accès des populations à l?eau potable.
Entre autres programmes, on peut citer le Programme Social du Gouvernement (PSGouv). La réhabilitation des pompes figurait au c?ur du PSGouv 1. De 2019 à fin 2020, 9012 Pompes à motricité humaine (PMH) ont été réparées/remplacées et 20 073 PMH ont fait l?objet de maintenance. 577 contrôles de la qualité de l?eau ont été effectués et 2411 comités de gestion ont été redynamisés.
La 2e phase, le PSGouv2 (2022-2024), prévoit encore la construction et la réhabilitation de PMH, de forages et de châteaux d'eau. À fin décembre 2022, ce sont 10 466 PMH qui ont été maintenues et 1982 PMH qui ont été réparées dans le cadre du renforcement des programmes d?accès à l?eau potable pour l?amélioration des conditions de vie des ménages. Concernant le volet de la lutte contre la fragilité dans les zones frontalières du Nord, on peut noter la réparation de 577 PMH comme à Sorybougou de Laléraba, dernier village frontalier de la Côte d'Ivoire avec le Burkina Faso. 3354 PMH ont été maintenues et 50 forages positifs réalisés.
Et conformément aux instructions du Président de la République, aucune région du pays n?est en reste. Les efforts du gouvernement se poursuivent également dans les grands centres urbains.
Le ministre de l'Hydraulique, de l'Assainissement et de la Salubrité, Bouaké Fofana, a procédé, le mardi 27 décembre 2022, à la remise officielle de 13 541 branchements sociaux pour desservir 81 246 personnes de Koumassi-Grand Campement. Avec les branchements sociaux, les ménages déboursent 10000 FCFA au lieu de 167 000 FCFA pour le compteur d?eau et les frais de branchement.
Le 16 mars 2023, 10 sous-quartiers de la commune d?Abobo ont été raccordés au réseau d?eau potable.
Le Premier Ministre, Patrick Achi, a indiqué que plus de 5 milliards de dollars seront investis pour atteindre l'accès universel à l'eau potable. Les besoins de l'ensemble des Ivoiriens, aussi bien en milieu urbain qu'en zone rurale, vont être couverts à l'horizon 2030.