lundi 1 février 2010 par Le Nouveau Réveil

8h d'horloge, c'est le temps qu'ont mis les Forces nouvelles réunies hier en conclave pour éplucher un ordre du jour des plus denses à un moment où le processus de sortie de crise en Côte d'Ivoire danse le tango en raison notamment de la terrible guerre de tranchée que se livrent opposition et camp présidentiel.

Ce conclave, présidé par le ministre de la Justice, Koné Mamadou, et qui a vu la participation des plus hauts responsables des Forces nouvelles, s'est soldé par un communiqué assez prudent de l'ex rébellion. Outre le ministre de la Justice, président du conclave, on notait la présence du ministre Konaté Sidiki, porte-parole des Forces nouvelles, Dosso Moussa et Koné Amadou. Côté militaire, c'était également la grande mobilisation. Le Général Soumaïla Bakayoko (Cema), son adjoint Wattao, le Général Gueu Michel, le commandant Chérif Ousmane, les ministres Tuo Fozié, Koné Messamba et la quasi-totalité des com zones ont répondu présents. Ont pris également part à ce conclave, les délégués généraux des Forces nouvelles et tous leurs représentants dans les structures techniques qui pilotent le programme de sortie de crise, à savoir la Cei, la Cnsi. Une présence de qualité au plus haut niveau qui a fait dire au colonel Bamba Sinima, directeur de cabinet du Secrétaire Général des Forces nouvelles, que cette rencontre était réellement celle de toutes les Forces nouvelles et que les résolutions qui en sortiraient engageraient tout le mouvement. Dans son adresse introductive, le ministre Konaté Sidiki a indiqué que ce conclave avait un objectif, structuré sur un ordre du jour précis commandé par la situation politique de plus en plus délétère. " Les Forces nouvelles en tant que l'autre signataire de l'accord de paix de Ouagadougou ne peuvent rester muettes devant un débat qui déteint gravement sur le processus tout entier. "

L'ordre du jour avait ainsi statué notamment sur l'affaire de la Cei, les actions menées par le Premier ministre, les interférences des partis politiques dans cette affaire, mais aussi les questions militaires, les questions économiques et financières des zones Cno et le dernier rapport de l'Onu sur la Côte d'Ivoire. Après ce bref cérémonial d'ouverture, les portes du conclave vont se fermer pour ne rouvrir qu'à 20h10mn. Le ministre de la Justice interviendra pour informer les journalistes que la réunion s'est déroulée dans une bonne ambiance avant de laisser le ministre Konaté Sidiki, porte-parole, le soin de rendre public le communiqué final. Un communiqué final dans lequel les Forces nouvelles ont soufflé le chaud et le froid.

Les Forces nouvelles marchent sur des ?ufs

Sur la question centrale de la Cei qui a été longuement débattue, les Forces nouvelles ont voulu simplement rester fidèles à leur posture du milieu. Elles tiennent à assumer leur rôle d'arbitre du processus et ne souhaitent pas faire le jeu d'un camp au détriment d'un autre. C'est pourquoi, les Forces nouvelles n'ont pas compris le comportement de l'une de leurs commissaires, en l'occurrence Dr Fatoumata Traoré Diop, qui a participé à une réunion des dissidents de Robert Mambé. La vice présidente de la Cei a été presque mise au fauteuil blanc par ses camarades des Forces nouvelles. Car pour certains, son attitude laissait croire qu'elle a rejoint le camp présidentiel contre l'opposition dans cette affaire. Soumise donc au feu roulant des questions, Dr Fatoumata Traoré s'est défendue en disant que sa présence à cette réunion n'était motivée par rien d'autre que sa volonté de comprendre les griefs des commissaires du bloc présidentiel contre le président de la Cei. Et qu'elle n'avait pas l'intention de trahir les Forces nouvelles ou de s'inscrire dans une posture de conspiration contre le président Mambé. Dr Fatoumata Traoré aurait aussi ajouté qu'elle n'avait pas l'ambition de briguer la présidence de la Cei, un poste qui au demeurant, n'intéresse pas les Forces nouvelles au stade actuel du processus de sortie de crise.
C'est en outre la volonté de s'inscrire dans la politique du milieu qui a conduit les Forces nouvelles à se contenter d'un soutien tacite à Mambé là où on devait s'attendre à un soutien formel et explicite. En revanche, contre le ministre Tagro, les Forces nouvelles ne sont pas allées de main morte.

Au cours des débats, des superlatifs n'auraient pas manqué pour décrier l'attitude scandaleuse, irrévérencieuse et discourtoise du ministre de l'Intérieur, qui dans le dos du Premier ministre, a ouvert une procédure judiciaire contre la Cei et tenté de rouvrir le contentieux électoral à travers le corps préfectoral.

Les Forces nouvelles s'opposent et condamnent le désordre que l'un des signataires de Ouaga tente d'instaurer dans le processus.

AKWABA SAINT CLAIR

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