lundi 1 février 2010 par Le Patriote

Essam El Haddary et Ahmed Hassan pouvaient être aux anges. Ces deux briscards viennent de remporter leur quatrième trophée continental après ceux de 98, 2006 et 2008. Le troisième d'affilé. Un historique record que l'Egypte ne doit à personne. Hier, au stade du 11 novembre de Luanda, le Ghana a essayé mais n'y est pas parvenu. Malgré une belle prestation, les Black Stars se sont inclinés sur le plus petit score (0-1). ?uvre de l'inévitable remplaçant de luxe, Nagy Mohamed Gedo (meilleur buteur du tournoi avec cinq réalisations alors qu'il n'a jamais été titulaire).

Incontestablement la meilleure formation de ces quatre dernières années en Afrique, l'Egypte a démontré tout au long de cette CAN qu'elle mérite bien ses 7 étoiles. La richesse de son effectif ne provenant que de la solidarité d'un groupe généreux et travailleur, l'Egypte ne pouvait une nouvelle fois qu'opposer à ses adversaires ? qui avaient pour eux des individualités de classe mondiale- le collectif. Et surtout une discipline tactique qui ne rompt devant aucune contrainte. Le Cameroun de Samuel Eto'o, Rigobert Song, Geremi Njitap, Alexandre Song, le Nigeria de Mikel Obi, le Bénin de Stéphane Sessegnon, l'Algérie de Ziani et hier le Ghana de Gyan et Ayew n'ont pu résister face à cette machine bien huilée. Malgré l'absence de son maître à jouer, Abu Treika et de son buteur Amr Zaki, la formation du Nil a tenu son rang. Solide dans tous les compartiments du jeu. Même bousculée, elle n'a jamais rompu. Et quand le Ghana lui a offert la seule faille de ce match plus que serré, elle a porté l'estocade. Au grand dam d'une jeune équipe ghanéenne qui ne doit pas rougir de cette défaite.

Car, en réalité cette équipe n'était pas la plus attendue en finale. Diminuée par les blessures et diluée par les huit juniors admis dans ses rangs, le Ghana ne faisait pas peur sur le papier.

Et pourtant, il fallait compter avec ces nouveaux rois du monde de leur catégorie. Ces jeunes ghanéens n'avaient-ils pas séduit la planète foot en remportant à la mi-octobre 2009, la coupe du monde des moins de vingt ans (U 20). Une première pour le football africain et un signal fort qui a fait le tour comme pour dire que le football des Brésiliens d'Afrique était de retour. Les quadruples champions d'Afrique n'avaient plus disputé une finale de CAN depuis Sénégal 92, d'ailleurs perdue après une interminable séance de tirs au but face à la Côte d'Ivoire. Depuis, le football ghanéen s'était rangé dans le sillon du renouveau. Et la première qualification à une coupe du monde (en 2006 en Allemagne) de cette ancienne colonie britannique avec des joueurs d'exception comme Michael Essien, Sulley Muntari, Stephen Appiah, Ismael Addo, John Mensah était une première alerte. Toute chose qui a fait dire à bon nombre d'observateurs du football africain que la CAN au Ghana en 2008 échapperait difficilement aux Black Stars.

Malheureusement, ils ne finiront que troisièmes. Mais le grand travail entrepris avait déjà porté ses fruits et l'ancienne Gold Coast était bien de retour dans le gratin du foot. Et comme pour le démontrer, les juniors ghanéens dominent la CAN de leur catégorie en février à Kigali (Rwanda).

Ayew André et ses camarades domptent les lionceaux camerounais (2-0) et deviennent maîtres du continent. Ce n'était que l'entrée. Pour le plat de résistance, c'est le grand Brésil qu'ils se payeront en Egypte en finale de la coupe du monde des U 20. Hier au stade du 11 novembre, ils sont passés tout près du dessert. Mais, ils peuvent être tranquilles. Car, bien avant le coup d'envoi de cette finale, le Ghana avait déjà tout gagné. La coupe est certes allée au Caire mais la sympathie du public et le respect des vrais amoureux du ballon se sont envolés avec les Blacks Stars.

Koné Lassiné, envoyé spécial à Luanda

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