lundi 1 février 2010 par AFP

LUANDA - Equipe attaquée, manque de moyens techniques, expérience limitée, compétences douteuses: ni l'Angola, ni la Confédération africaine de football (CAF) ni le comité d'organisation de la CAN-2010 n'ont pu étouffer la "confusão" maximale d'une épreuve ternie par le drame du Togo.

"La seule chose que j'ai apprise ici, c'est comment on dit confusion en portugais", résume ainsi, amer et fatigué, le Français Claude Le Roy, entraîneur de nombreuses sélections africaines.
Deux éléments viennent particulièrement jeter le doute sur les capacités des organisateurs. Le mitraillage de l'équipe du Togo, attaquée le 8 janvier alors qu'elle venait d'entrer dans l'enclave de Cabinda, et sa gestion maladroite par la CAF resteront comme les images indélébiles d'un tournoi jugé par de nombreux observateurs comme le plus mal organisé depuis de nombreuses années.
Passée la première communication catastrophique de la CAF qui a attribué la responsabilité de l'attaque à la délégation parce qu'elle n'avait pas prévenu de son arrivée en bus et non en avion, les autorités ont poursuivi leur oeuvre en sanctionnant "pour interférences politiques" les Eperviers, privés des deux prochaines CAN après s'être retirés de l'édition 2010 pour enterrer leurs deux morts.

Mais était-il judicieux d'organiser à tout prix des matches dans l'enclave pétrolière du nord?
Moins grave, mais tout aussi instructif, les quatre heures étrangement nécessaires à la CAF pour officialiser le classement final du groupe D, où trois équipes étaient à égalité avec quatre points. Chacune se croyait qualifiée...

Cafouillage

Au-delà de certains cafouillages, devenus le lot commun des CAN (équipes qui changent toutes seules leur programme et se télescopent lors de séances d'entraînement décidées arbitrairement par le Cocan), les équipes ont également dû composer avec une logistique plus que défaillante à l'image des transports aériens (l'Egypte a ainsi mis 7h30 pour relier Benguéla à Luanda, à 48 heures de la finale).

Le zèle excessif des volontaires et des forces de sécurité est également à l'origine de bien des désagréments. Zidan s'est ainsi retrouvé ceinturé par le service d'ordre qui refusait qu'il aille communier avec ses supporteurs égyptiens juste après la finale gagnée!

Et nombreux sont aussi ceux qui, malgré tous les sésames et les passes officiels, n'ont pu accéder aux zones qui leur étaient dévolues parce qu'un soldat en kalachnikov en avait décidé autrement. Sous les yeux de la CAF, un journaliste ghanéen s'est même retrouvé jeté violemment au sol...

Interrogé sur le sujet par l'AFP, le président de la CAF Issa Hayatou a cependant vigoureusement nié en bloc "tout cafouillage", ne reconnaissant que de "petites imperfections".

Au moins les supporteurs étrangers à l'Angola, venus en petit nombre, ne sont pas tombés dans le piège! Mais auraient-ils voulu venir, qu'ils ne l'auraient pas vraiment pu, car un grand nombre a dû reculer devant la cherté du coût de la vie ou la complexité administrative pour décrocher un visa.

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