Malgré la bonne tenue et la combativité des joueurs ghanéens, les hommes d'Hassan Shehata ont réussi à assurer l'essentiel avec la maîtrise d'un grand champion d'Afrique. Désormais une septième étoile brillera sur la poitrine de ces Pharaons.
Cette finale a tenu toutes ses promesses dans son incertitude. Même si l'on s'attendait à une baisse de rythme et de percussion de part et d'autre après 450 minutes de jeu et 5 matches de coupe, dans la moiteur du Stade du 11 novembre de Luanda. Le Ghana est rentré de façon très combative dans la partie et a affiché son intention de jouer son va-tout. Il a fallu attendre six minutes pour voir le premier ballon égyptien voyager dans la surface de Kingston et un premier corner. Ce qui ne s'était jamais vu dans les cinq parties précédentes où l'on voyait les Egyptiens prendre leurs adversaires d'entrée à la gorge. Il y avait donc de l'intelligence de part et d'autre. Les Ghanéens créaient la surprise en affichant des intentions réelles d'entreprise. Les Egyptiens, eux, faisaient preuve de cette patience qui caractérise l'expérience.
Sans surprise, Wael Gomaa (20) marquait à la culotte Gyan Assamoah (3), et Ahmed Fathi (7) avait un ?il permanent sur Kwadwo Assamoah (10), surveillé dans la zone par tout le milieu de terrain égyptien. Ce qui ne les empêchait pas de se montrer dangereux. Mais seulement sur des frappes de l'extérieur de la surface de réparation ou sur coups-francs. Cette fois, le redoutable duo ne parvint pas à marquer ce petit but capital en première mi-temps pour, tel un porc-épic, se refermer sur lui-même. Et pour la première fois, la pause intervenait sans que l'on ait le sentiment que l'affaire était pliée pour les Egyptiens. Le match restait donc entier.
Premier une-deux réussi et but
La deuxième mi-temps se durcit. La fatigue nivelle les valeurs. Les Ghanéens continuent de se montrer dangereux, capables de réaliser l'exploit. Un coup-franc de Gyan Assamoah à la 52ème m des 28 m rase la transversale. 75 millions d'Egyptiens en ont eu le souffle coupé ! Après un quart d'heure en seconde période, on ressent bien qu'il y a du K.O dans l'air. Kwadwo Assamoah parvient à se placer sur son pied gauche et le coup de fusil peut partir à tout moment. Les Egyptiens multiplient les fautes pour tenter de neutraliser ce diable de gaucher. Arrive cette 70ème mn. C'est Mohamed Nagy Geddo qui se présente à l'arbitre assistant. Il rentre comme lors des cinq matches précédents de l'Egypte. Va-t-il encore marquer un cinquième but? C'était trop extraordinaire pour le croire. Un bon quart d'heure de domination ghanéenne passait. A la 84ème mn, Geddo se saisissait de son premier ballon légèrement dans le camp ghanéen sur la gauche du terrain. Il conduit sa balle sur 15 bons mètres. A l'entrée de la surface, il s'appuie sur Zidan qui lui remet magistralement le ballon de l'extérieur du pied droit. Ce ballon est un caviar. Pour la première fois de la partie, la défense ghanéenne est perforée. Geddo retrouve le ballon dans ses pieds, légèrement excentré sur la gauche de la surface de réparation ghanéenne. De son pied droit, il enveloppe une frappe qui va trouver le petit filet gauche de la cage de Kingston battu. Il restait dix bonnes minutes. C'était loin d'être fini. Kwadwo Assamoah croisait trop une de ses nombreuses tentatives à la 89ème mn. La meilleure occasion ghanéenne survenait à quelques secondes de la fin, trois joueurs se gênaient face à El Haddary sur un long ballon de Inkoom. Mais il n'y aura pas de prolongation. Le plus fort sur l'ensemble de la compétition a gagné. 16 buts marqués contre 2 encaissés. Six victoires dans le tournoi. 18 consécutives en Can. Ces statistiques impressionnantes offrent aux Egyptiens l'exploit record d'une troisième victoire consécutive en Can. Sur le maillot rouge égyptien, désormais, il y aura une septième étoile cousue en fil d'or. Unique !
Nasser EL FADEL