lundi 1 février 2010 par Nord-Sud

Le président de la Banque mondiale a quitté Abidjan samedi. Il a mis les dirigeants ivoiriens devant leurs responsabilités.

Le président du groupe de la Banque mondiale a clôturé son séjour abidjanais samedi en début de matinée. Avant de s'envoler pour la Sierra Leone où il doit également s'enquérir de l'état de santé de ce pays ravagé par la guerre, comme la Côte d'Ivoire, Robert Zoellick a dit sa vision du développement. Les leçons à tirer de la visite de la puissante institution multilatérale sont énormes. La Côte d'Ivoire peut tirer partie de ses énormes ressources humaines et naturelles, de sa situation stratégique en Afrique de l'Ouest, de la taille considérable et de l'importance de son économie pour être une force majeure dans l'intégration régionale et offrir davantage d'opportunités à ses populations, en particulier les pauvres, s'est convaincu le président Zoellick, enjoignant presque que les dirigeants ivoiriens à remettre les populations au c?ur des politiques. Pour lui, l'amélioration des revenus des pauvres en milieu urbain et rural et l'élargissement de l'accès à l'emploi et aux services de base sont essentiels à une reprise économique durable post-crise. En effet, les études les plus récentes font état d'une inégalité alarmante et d'une augmentation dramatique de la pauvreté dans le pays au cours de ces 20 dernières années. Les niveaux de pauvreté - sur la base de 600 Fcfa par jour établis par le gouvernement ivoirien- sont passés de 10% en 1985 à 49% en 2008. Là où la communauté financière internationale s'attendait à ce que la Côte d'Ivoire atteigne le statut de pays à revenu intermédiaire, avec des revenus moyens estimé à environ 450.000 Fcfa en 2009, les chiffres ont plutôt dégringolé. Aujourd'hui, souligne M. Zoellick, la seule alternative réside dans la remise de la dette. J'encourage les autorités à poursuivre les efforts pour bénéficier de l'annulation de la dette en atteignant notamment le point d'achèvement (point où l'allègement devient irrévocable) dans le cadre de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés , dit-il. Si La Côte d'Ivoire franchit le cap, elle peut bénéficier d'un allègement de dette à hauteur d'environ 5.000 milliards (12 milliards de dollars) sur une dette extérieure estimée à 6.000 milliards Fcfa (14 milliards dollars) au terme du processus. L'atteinte du point d'achèvement au titre de l'initiative Ppte allégera le fardeau du service de la dette et donnera la bouffée d'oxygène budgétaire dont a besoin le pays pour financer les programmes essentiels de développement économique et social, notamment les investissements en faveur des pauvres et dans l'infrastructure , affirme Zoellick. Après la visite du projet de Nestlé Yopougon notamment le centre de recherches, il se veut optimiste. Ce projet vise à contribuer à améliorer les revenus des agriculteurs qui produisent le cacao, le café et les céréales selon des techniques de culture durable. Il faut féliciter Nestlé pour les efforts déployés en vue d'éliminer le travail des enfants et le travail forcé des adultes dans la culture du cacao, notamment par la certification et la vérification indépendante des rapports , souligne le président Zoellick. Les phénomènes d'exploitation et de traite des enfants touchent plus de 600.000 enfants dans les plantations ivoiriennes de cacao seulement.


Lanciné Bakayoko

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